The Tiger Lillies

The Tiger Lillies à Usine C | From the circus to the cemetary : Au diable la bienséance

Le groupe britannique The Tiger Lillies présentait en première montréalaise son tout dernier spectacle From the circus to the cemetary, jeudi soir, à l’Usine C. Avec leurs instruments loufoques et leur théâtralité et présence scénique indéniables, le trio ne nous a pas fait regretter un seul instant d’être venu écouter un concert dans un théâtre.

Lorsque ces clowns aux allures démoniaques et à l’accent britannique ont pris leur place sur scène, il était difficile de savoir à quoi s’attendre. Leurs maquillages respectifs, visage blanc et contouring squelettique, laissait présager la théâtralité qui allait nous frapper de plein fouet. Formé de Budi Butenop, Martyn Jacques et Adrian Stout, l’ensemble se décrit comme un mélange entre du théâtre brechtien et un music-hall anglais, le tout rehaussé d’un humour noir absolument délicieux.

Les thèmes de leurs chansons voguent entre la débauche, l’addiction, la laideur et la dérision, en passant par la ridiculisation de figures religieuses et plusieurs scènes de meurtre. La voix nasillarde en falsetto de Martyn Jacques ajoute une touche délurée aux chansons déjà très comiques. Les paroles sont simples, mais véhiculent un tel nihilisme et une telle absurdité qu’on ne peut s’empêcher d’éclater de rire.

Imaginez-vous trois hommes, instruments des plus excentriques à la main, maquillés à l’allure des squelettes de La Mariée Cadavérique de Tim Burton et affublés de costumes dignes des années 30, poussant la chansonnette de la manière la plus sombre et sérieuse qui soit. Ils proféraient environ ces choses :

« You’re a blob, falling from a rock »
« And I pissed upon his grave, piss, piss, piss, piss, piss, piss, piss »
« She was addicted to drugs, she shot herself in the feet »
« Poor Lisa, she though he was an angel, but he was a pimp »

Il est très surprenant de voir un tel format de spectacle dans un théâtre, puisque c’était essentiellement un concert musical d’une heure trente.

Une telle forme était par contre tout à fait rafraîchissante. Bien qu’il y ait des longueurs et que certaines chansons plus lentes pouvaient parfois devenir lassantes, l’ambiance et la joie de vivre (ou le malheur de vivre, à vous de décider) étaient inégalées. Les morceaux aux paroles plus sombres provoquaient définitivement le plus d’éclats de rire, mais cette noirceur disparaissait malheureusement peu à peu au fil du spectacle.

The Tiger Lillies ont définitivement ramené les gens en enfance, mêlant expressions clownesques, blagues crues et paroles délicieusement provocantes dans un spectacle sobre, mais oh combien efficace.

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