Musical Box

The Musical Box à la Salle Wilfrid-Pelletier | Un hommage grandiose à Genesis

Devant une Salle Wilfrid-Pelletier affichant complet hier soir, The Musical Box aura fait revivre à la perfection la période faste de Genesis des années 1969 à 1976. Le groupe formé à Montréal passa en revue dans son « A Genesis Extravaganza » une partie de la discographie de la mythique formation de rock progressif, interprétant à la fois des incontournables et des raretés. Tout simplement grandiose !

Il est 20h passé et les lumières s’estompent pour laisser place à une bande sonore peu distinctive dans l’excitation ambiante de la salle, composée en majorité d’hommes aux cheveux grisonnants. Puis soudainement, l’écran géant qui surplombe la scène affiche « Act 1 : The Wind’s Tail », première partie d’un spectacle en trois actes d’une durée magistrale de plus de deux heures et demi. Les fans de la première heure seront servis, les curieux aussi.

Act 1 : The Wind’s Tail

C’est par la bande sonore de Unquiet Slumbers For The Sleepers que commence ce marathon traversant les premières années de la carrière du groupe anglais. Mystique, la pièce tirée de Wind & Wuthering (1976) sera complétée à l’arrivée des musiciens sur scène par des extraits de In That Quiet Earth, Robbery, Assault and Batterie et Wot Gorilla ?. L’enchaînement est parfait, et les spectateurs aguerris comprennent vite que ce premier acte revient sur la période post-Peter Gabriel voyant, pour deux albums, le guitariste Steve Hackett s’éclater avant son départ en 1977.

Puis les premières notes à la guitare classique résonnent sur Blood On The Rooftops, mettant en valeur le jeu de François Gagnon. Pour perpétuer ces quelques raretés, The Musical Box s’aventure ensuite sur la puissante Dance On A Volcano de l’album The Trick Of The Tail (1976). Les accents rythmiques sont ponctués par des explosions de lave en arrière, offrant une expérience immersive totale. Quand au chanteur Denis Gagné, il s’essaye à reproduire la voix de Phil Collins avec conviction, mais aussi quelques hésitations. Un exercice très certainement difficile pour celui qui imite, à l’inverse, Peter Gabriel avec brio.

Act 2 : Broadway Melodies

En conclusion du premier acte, c’est l’instrumentale Los Endos qui enthousiasma le monde. Pièce vivace, elle se gargarise d’une musicalité entraînante et d’effets visuels aux lumières verticales écarlates et aux rayons verts transversaux. Une animation digne de celle du spectacle Seconds Out des années 1976 et 1977. Autant dire que la transition vers The Lamb est plus que surprenante.

Pendant plus de trente minutes, The Musical Box reviendra sur l’œuvre majeure du groupe de façon contrastée, avec images d’archive à l’appuie. Ayant déjà interprété l’album-concept lors de tournées mondiales, les pièces sont réussies. Néanmoins, l’entrée en matière de ce second acte sur le refrain de The Lamb Lies Down On Broadway s’avère tout de même peu pêchue, sans mordant ni frisson. Cette anomalie sera vite estompée par l’interprétation captivante de In The Cage qui mettra en valeur le saisissant niveau du batteur Bob St-Laurent reprenant le jeu de Phil Collins.

Back In N.Y.C. et l’enchaînement réussi de Hairless Heart et Counting On Time offrent quant à eux des moments nostalgiques aux mélomanes avant que ces derniers ne fondent sur les subtiles notes de la ballade Carpet Crawlers, titre phare du groupe joué toutefois ici sur une cadence trop rapide pour se laisser envoûter comme il se doit. Enfin, ce sont Lilywhite Lilith et The Waiting Room qui concluent avec panache l’acte avant l’entracte qui verra les couloirs de la Salle Wilfrid-Pelletier devenir le théâtre de discussions endiablées entre passionnés.

Act 3 : Before The Ordeal 

D’emblée, il peut être affirmé que le troisième acte aura suscité un enthousiasme sans précédant par l’audacieux choix des pièces et l’interprétation de celles-ci à l’image de l’ouverture A Place To Call My Own, rare titre interprété sur scène et issu du premier album From Genesis to Revelation (1969). Une surprise qui en amènera d’autres avec notamment Seven Stones qui met en lumière, pour la première fois, la fameuse flute traversière de Gabriel avant que soit joué Can Utility and The Coastliners, trésor caché de Foxtrot (1972) selon le chanteur Gagné. Et en effet, par sa construction, elle dévoile toute cette force musicale qui symbolise Genesis, passant par des phases douces et éclatées, où la douceur de la guitare à douze cordes se transforme en une fronde sonore illustrée par la lourde basse de Sébastien Lamothe.

À coup sûr l’un des meilleurs moments en spectacle, sans oublier Looking For Someone et le monument Firth of Fifth. Avec son introduction iconique d’une difficulté sans pareil, le pianiste Ian Benhamou démontre qu’il a les épaules pour tenir les parties de Tony Banks. Le public applaudira avec passion le célèbre solo de guitare avant de faire de même à la conclusion de The Cinema Show/Aisle Of Plenty, après douze minutes sensationnelles illuminées par une boule à facettes du plus bel effet.

Les cinq membres reviendront interpréter The Musical Box, chanson ayant inspiré le nom du groupe québécois. Denis Gagné, dans un dernier hommage à la folie théâtrale de Peter Gabriel, s’affublera du fameux masque de renard de Foxtrot tandis que les quatre autres membres marqueront le public par leur interprétation respectueuse de la trame sonore, comme Genesis marqua à son époque toute une génération de leur génie musical.

On comprend mieux pourquoi The Musical Box est aujourd’hui le seul groupe certifié par les Anglais pour reprendre leur œuvre majuscule.

 

Liste des chansons

  1. Unquiet Slumbers For The Sleepers (bande sonore)
  2. … In That Quiet Earth
  3. Robbery, Assault and Battery
  4. Wot Gorilla ?
  5. Blood On The Rooftops
  6. Dance On A Volcano
  7. Los Endos
  8. Entangled (bande sonore)
  9. Lamb Lies Down On Broadway
  10. Fly on a Windshield
  11. Broadway Melody of 1974
  12. In The Cage
  13. Back In N.Y.C.
  14. Hairless Heart
  15. Counting On Time
  16. Carpet Crawlers
  17. Lilywhite Lilith
  18. The Waiting Room
  19. A Place To Call My Own
  20. Time Table
  21. Seven Stones
  22. Can Utility and The Coastliners
  23. Looking For Someone
  24. Firth Of Fifth
  25. After The Ordeal
  26. The Cinema Show
  27. Aisle of Plenty
  28. Musical Box

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