The Linda Lindas

The Linda Lindas au Théâtre Fairmount | La relève est là

À l’âge des appareils dentaires, The Linda Lindas sont déjà des musiciennes accomplies. Leur tournée pour promouvoir leur second album No Obligation s’arrêtait hier, le 24 avril 2025, pour son avant-dernière date au Théâtre Fairmount à Montréal.

En arrivant devant la salle de spectacle de l’avenue du Parc hier, le son du groupe Pinkshift, qui accompagnait les Linda Lindas en première partie, était tellement fort qu’on aurait presque pu assister au concert depuis la rue. Un groupe d’amies dans la mi-vingtaine venait de se retrouver, et des parents accompagnaient leur enfant au concert. Deux minutes plus tard, la maman redescend, probablement découragée par le niveau sonore, en expliquant au vigile : « finalement, je vais l’attendre dehors ! »

Ces scènes extérieures étaient à l’image de ce qu’on pouvait retrouver à l’intérieur du Théâtre Fairmount, soit un public extrêmement varié ! Des parents avec leurs (jeunes) enfants qui déambulent pendant que les parents restent sagement dans un coin en hochant la tête joyeusement, de jeunes personnes queer venues en couple ou entre ami.e.s, et des hommes et des femmes plus âgé.e.s visiblement habitué.e.s de la scène new wave/punk : le pouvoir d’attraction des Linda Lindas est étendu, et ça fait plaisir à voir.

Devant cette salle presque entièrement remplie, Mila, Eloise, Lucia, et Bela (pour référence, aucune n’a encore l’âge légal de boire dans leur pays d’origine, les États-Unis) ont donné généreusement de leur énergie, et ce dès la dernière chanson de Pinkshift, montant sur scène pour sauter avec eux et le public. Une fois la scène prête pour elles, on a l’impression de voir arriver des lycéennes tout à fait normales : lunettes de soleil en cœur pour la batteuse, habits de tous les jours pour les quatre; il y a vraiment une simplicité rafraîchissante dans leur comportement.

Elles ouvrent leur set avec la chanson-titre de leur album, No Obligation, et leur énergie est immédiatement contagieuse. Elles saluent le public montréalais, qu’elles avaient déjà rencontré à Osheaga l’an passé, et au Théâtre Rialto en 2022, et semblent très contentes d’être de retour. Dans un cadre peut-être moins rigide que leurs aîné.e.s dans l’industrie de la musique, elles alternent la position de chanteuse selon les chansons, ce qui renforce le côté ludique de leur performance.

En fières représentantes de leur génération engagée, ne serait-ce par la force des choses, les Linda Lindas ont un répertoire de chansons « énervées » et appelant au changement : ainsi Racist Sexist Boy qui les a fait connaître, Rebel Girl qu’elles jouent dans le film Netflix Moxie, ou Resolution/Revolution où elles scandent « Ceci est une révolution ». Et ça marche ! La personne devant nous, dans sa quarantaine ou cinquantaine, s’est mise à crier « C’est malade !! J’ADORE les Linda Lindas » à un moment où le groupe réajustait ses instruments.

Avec ces jeunes filles, les Montréalais.es présent.e.s hier soir au Théâtre Fairmount ont dansé, chanté, crié à pleins poumons. Une joie communicative que le public sera sûrement ravi d’accueillir encore et encore.

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