The Brian Jonestown Massacre au Théâtre Beanfield | Toujours imprévisible, mais essentiel!

Cela faisait neuf ans que je n’avais pas vu The Brian Jonestown Massacre. La dernière fois, c’était au la Tulipe, le 10 mai 2016, pour un concert interminable… mais dans le bon sens du terme. Et encore avant, en 2006, dans ma ville natale de Grenoble, à la salle EVE du campus universitaire.

Ce qui me frappe, c’est la manière dont le groupe réussit à maintenir une popularité intacte et à garder un lien électrique avec son public. Samedi soir, au Théâtre Beanfield, on pouvait sentir le renouvellement des générations : des jeunes dans la vingtaine, moins nombreux que lors d’un concert de Deftones certes, mais bien présents, contribuent à alimenter l’énergie du groupe. Leur intérêt semble être un carburant pour Anton Newcombe et sa bande, leur permettant de continuer à tourner et à sortir des albums de qualité.

The Brian Jonestown Massacre monte sur scène à 21h pour près de deux heures de show (1h58 exactement), à la hauteur de leur réputation. Il y a chez Anton ce côté imprévisible – un peu à la Jean Leloup – qui fait qu’on ne sait jamais comment la soirée va tourner, ni si une crise va interrompre le concert (comme ce fut le cas à Melbourne en 2023).

La grille de chansons d’hier comptait une quinzaine de morceaux, légèrement plus courte que sur certaines dates précédentes, mais truffée de joyaux de la discographie : Anemone, That Girl Suicide, Fudge, When Jokers Attack, entre autres. Ce qui était intriguant, c’est cette impression que la setlist se décidait parfois sur le vif : Anton discutait avec ses musiciens, consultait ses guitar techs, improvisait presque la suite. Entre chaque morceau, de petits conciliabules donnaient le sentiment d’assister non seulement à un concert, mais aussi à une création en direct.

Bref, une soirée à la fois intense et imprévisible, fidèle à la recette TBJM – une alchimie mystérieuse qu’on aimerait bien percer, mais qu’il vaut peut-être mieux garder intacte. Dernière petite chose, que serait TBJM sans le tambourin lunaire de Joel Gion, véritable légende du groupe. J’aime encore et toujouyrs TBJM.

Flavor Crystals

Dès 19h30, en entrant dans la salle, on ressentait le frisson de la rentrée culturelle : une atmosphère électrique, une salle chaleureuse et accueillante, presque habitée, où l’on avait envie de se perdre dans les recoins et les loges.

En première partie, la formation originaire de Minneapolis, Flavor Crystals, a offert un rock planant, mécanique, enrobé de guitares psychédéliques. Une mise en bouche parfaite avant le plat principal.