The Afghan Whigs au Théâtre Fairmount | Énergie inébranlable et retentissante, bouchons inclus
Trois ans après sa dernière visite montréalaise, la formation de rock alternatif The Afghan Whigs est venue présenter son dernier et huitième album In Spades. Deux artistes se sont avérées de grands showmen ce soir-là : le chanteur et guitariste charismatique et ténébreux Greg Dulli, et l’exubérant et infatigable Har Mar Superstar qui assurait la première soirée.
Dès les premières notes de la formation The Afghan Whigs, le public savait à quoi s’attendre : la chanson Birdland démarrait le spectacle tout comme elle démarre le dernier album. Le frontman Greg Dulli est arrivé seul sur scène pour chanter cette pièce sans omettre le fameux reniflement présent sur la version studio. Déjà avec les premiers morceaux, il montrait toute l’étendue de sa grosse voix puissante et de sa guitare qui rentrait dans le coeur. Et le groupe entier s’amusait sur scène, de Rick Nelson et son solo de clavier sur Something Hot, aux guitariste Jon Skibic et bassiste John Curley qui se rentraient dedans pour le fun, en passant par Greg qui a même replacé la casquette d’un fan à l’avant.
Lors de Matamaros, le chanteur a confirmé ce que tout le monde pensait déjà : « You’re gonna need earplugs, brother. » En effet, le son était au maximum. Mais le groupe avait prévu le coup, puisque deux personnes ont reçu des paires de bouchons de la part de The Afghan Whigs. La formation a à coeur la santé de ses fans : « Ears are precious, you only got two of them. »
Greg se nourrissait visiblement du public bruyant et investi. Durant Oriole, il a incité les gens à tapper des mains et il n’y avait pas d’excuse : « If you ain’t got a drink in your hand, clap your hands. » Après John the Baptist, il a fait languir son public déjà occupé à crier et applaudir : « I can’t hear you… Do you want another song? »
De la musique enragée et touchante
Les membres ont principalement joué des morceaux provenant des deux derniers albums, mais ils ont aussi surpris leurs fans en ressortant des vieux classiques toujours pertinents qui ont plus de vingt ans comme Debonair et What Jail is Like.
En mettant sa guitare de côté, Greg s’est assis au piano le temps de la poignante It Kills, d’une version plus lente de Going to Town, et de l’ensorcelante Demon in Profile durant laquelle Har Mar Superstar s’est joint au groupe. Comme dans le vidéoclip, ce dernier remplaçait habilement Greg au chant, se remuait le popotin… et portait des vêtements.
The Afghan Whigs est aussi reconnu pour faire beaucoup de reprises. Les musiciens ont entre autres repris You Want Love de Pleasure Club, une reprise enregistrée officiellement cette année. Mais ils ont en plus intégré des classiques à leurs propres chansons, comme un bout de Penny Lane après Lost in the Woods, I Can’t Make You Love Me de Bonnie Raitt juste avant Faded, ainsi que Last Goodbye de Jeff Buckley vers la fin de Can Rova. Cette dernière pièce toute belle et profonde était dédiée à Dave Rosser, le guitariste décédé en mai, parce que c’était l’une de ses préférées. Cet hommage vibrant touchait des cordes sensibles, comme disait Greg : « He is with us and we remember him! »
The Afghan Whigs était particulièrement heureux d’être en ville : « Every tour, the smallest audience is always in Montreal, but you make us feel like we’re in an arena. » Et le groupe a joué avec une énergie à toute épreuve comme dans un stade, l’attitude de fendant en moins. La soirée s’est terminée sur une fin heureuse avec la magnifique et gigantesque Faded… puis Greg a pris soin de présenter tous les musiciens, Dave Rosser y compris.
Har Mar Superstar: Le Ron Jeremy de l’indie rock
Har Mar Superstar a peut-être le physique idéal pour jouer l’oncle louche dans une comédie familiale, mais il chantait avec une voix grandiose pleine d’intonations et se dandinait comme un prince en début de soirée. Lui et ses musiciens ont même démontré leurs talents de danseurs avec des petites chorégraphies parfaitement synchronisées. Tous vêtus d’un tshirt blanc à l’effigie du groupe, d’un pantalon blanc et d’une veste métallique, les musiciens jouaient de joyeuses pièces indie pop, rock et R&B parfaites pour danser jusqu’à en tomber.
Pour en mettre plein la vue, Har Mar Superstar a aussi ouvert sa chemise laissant entrevoir sa sensuelle bédaine poilue. Il a ensuite arrêté de faire son agace-pissette pour enfin retirer complètement sa chemise. Et il a profité de ce moment de semi-nudité en plein milieu d’une chanson pour exécuter la position de la chandelle de façon littéralement casse-cou (attention, cette photo donne le torticolis).
Liste de chansons :
- Birdland
- Arabian Heights
- Matamaros
- Debonair
- I Want Love (reprise de Pleasure Club)
- Light as a Feather
- Oriole
- Toy Automatic
- Can Rova
- What Jail is Like
- Algiers
- Going to Town
- Demon in Profile
- It Kills
- John the Baptist
- Something Hot
- Lost in the Woods
Rappel :
- Teenage Wristband (Twilight Singers)
- Summer’s Kiss
- Faded
- Artiste(s)
- Har Mar Superstar, The Afghan Whigs
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Fairmount
- Catégorie(s)
- Alternatif, Indie, Indie Pop, Indie Rock, Rhythm and blues, Rock,
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