Tangente présente Forces vitales | La danse urbaine à la rencontre de la poésie, de la philosophie et de la spiritualité

Si la parole est un langage, le corps l’est tout autant, si ce n’est plus. Découle alors la question de savoir ce qu’est un langage et comment il peut être compris… C’est ce que tente d’élucider Greg “Krypto” Selinger, Daniel Wook Jun et Abdel-Hanine « Abnormal » Madini dans leur création « Forces vitales », présentée dans le cadre du dernier spectacle de Tangente – Laboratoire de mouvements contemporains – au Monument-National. Après cinq années de collaboration, la compagnie s’installera en février prochain à l’Espace Danse dans l’édifice Wilder, sur la Place des Festivals à Montréal.

Durant une heure, sept tableaux sont proposés par ces trois danseurs, épaulés par les éclairagistes Benoit Larivière et Sophie Robert. Sept tableaux qui se veulent aussi singuliers que cohérents, si l’on saisit la problématique énoncée au début, celle du rôle du langage dans l’expérience humaine (les textes et le programme sont exclusivement en anglais…). Plus qu’une démonstration stérile de prouesses physiques, on assiste à une véritable exploration des mots et des sentiments, accompagnés par des poèmes et des sons choisis avec grand soin.

Greg “Krypto” Selinger ouvre le spectacle à travers les textes de Terence McKenna sur le sens de la vie, tout en caressant le sol de tout son corps. Il nous fait alors part de ses réflexions dans son deuxième tableau intitulé One Day Sooner, en évoquant la physique quantique, la philosophie de la conscience et le futurisme. L’absence de micro et l’attention particulière portée au public favorisent cette intimité et cette proximité, si chères au danseur, et aux spectateurs !

Puis surgissent Daniel Wook Jun et Abdel-Hanine Madini dans un ballet de lumières en plusieurs performances intitulé In your presence, où l’un cherche l’autre, et l’autre soi.

Abdel-Hanine Madini oscille ainsi entre une tendresse résonnant au son de clochettes et une agressivité, résultante d’une peur intarissable emplie d’électro, à la frontière entre respect, admiration et moqueries (Absolution)… Après les patterns récurrents durant l’improvisation gestuelle de Greg Selinger, inspirés du poème de Saul Williams – When the clock strikes me, on retrouve Daniel Wook Jun au chant, devenant tout autre en revêtant son habit blanc. « InJoy is a controlled trance, in search of the hightest wavelength of expression and praise ».

En union avec l’esprit, le corps et le cœur, ce spectacle offre ainsi au public « soixante minutes d’intimité avec beaucoup de plaisir sensoriel » (Stéphane Labbé, directeur général et artistique de Tangente), toutefois palpable qu’à certaines conditions – comprendre l’anglais et être suffisamment éveillé intellectuellement pour saisir les subtilités des sujets évoqués.

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