crédit photo: Christie Goodwin
Universal Mother - Un hommage à Sinead O'Connor

Spectacle-hommage à Sinéad O’Connor : chanter une combattante

Un an jour pour jour après le décès de la bouleversante chanteuse Sinead O’Connor, le 26 juillet 2023, Pop Montréal et la journaliste culturelle Tamara Kramer présentent Universal Mother, un spectacle-hommage à une voix et une âme qui ont toujours évolué en marge des conventions. Erika Angell, Matt Holubowski, La Force et plusieurs autres seront du lot.

« Elle m’a montré comment être une artiste, une personne, une écrivaine, une journaliste », énumère au bout du fil Tamara Kramer, commissaire du spectacle qui se déploiera à la Sala Rossa ce vendredi.

Comme plusieurs, c’est la fameuse reprise de Nothing Compares 2 U, écrite par Prince, qui l’a fait entrer en 1990 dans l’univers déjà fertile de l’artiste irlandaise. « C’était unique de voir son visage tellement expressif, son crâne rasé, sa façon de s’exprimer et de dire des choses importantes. Elle n’était pas comme les autres pop-stars », affirme la commissaire.

Une tendance qui n’allait que prendre de l’expansion, avec notamment le passage de la chanteuse à Saturday Night Live, dont les images d’elle qui déchire une photo du pape Jean-Paul II ont fasciné et choqué à l’international.

C’est une des nombreuses prises de position publiques qui ont marqué sa carrière d’activiste, la dénonciation des abus sexuels dans l’Église catholique ayant toujours été au cœur de son art. La normalisation des enjeux de santé mentale, le féminisme, la transidentité et la spiritualité (elle a été prêtresse en 1999 avant de se convertir à l’islam en 2018) s’ajoutent aux sujets qu’elle chérissait et pour lesquels elle s’est longtemps battue.

Un second souffle à trois albums cultes

Universal Mother, titre du spectacle mais aussi d’un des albums les plus marquants de Sinéad, prend alors tout son sens.

C’est un peu comme notre fée marraine de l’activisme, illustre Tamara Kramer. Et de l’honnêteté, et du courage de nommer les choses difficiles.

Mis à part cet opus, paru en 1994, ce sont The Lion and the Cobra (1987) – « de l’époque où elle contestait son gérant qui voulait qu’elle s’habille sexy » – et I Do Not Want What I Haven’t Got (1990), vendu à 7 millions d’exemplaires dans le monde, qui seront interprétés vendredi par les artistes sélectionnés par la journaliste.

Aux côtés des trois nommés plus haut, on entendra Lapelúda, la drag queen Bijuriya, Alanna Stuart, Katie Moore, Patty McGee (batterie), Marc-André Landry (basse), Sheenah Ko (claviers), Samara O’Gorman et Joe Yarmusch. De la foulée, certains et certaines portaient déjà une grande admiration pour la chanteuse, tandis que d’autres ont fait le « deep dive » dans sa discographie.

« Je n’ai jamais vu Sinéad en spectacle, lâche la commissaire. C’est un de mes plus grands regrets en musique. Je fais cette soirée pour lui dire au revoir, et pour que les gens comprennent son apport au féminisme et à la musique, encore tellement d’actualité aujourd’hui. »

« Peut-être que certaines personnes vont danser, avance Tamara Kramer. Et que d’autres vont pleurer. »

Les billets sont disponibles ici au coût de 35 $. Les bénéfices seront reversés à La Maison Bleue pour soutenir les jeunes mères et les familles en situation difficile.

Événements à venir

Vos commentaires