Seu Jorge au Théâtre Maisonneuve | Hommage à David Bowie et à Zissou

Lundi soir, le Théâtre Maisonneuve accueillait deux artistes de talents. Seu Jorge, venait présenter pour une première fois à Montréal les chansons de la trame sonore de The Life Aquatic with Steve Zissou, film culte de Wes Anderson paru en 2004. Seu Jorge livre un spectacle hommage à notre cher David Bowie, en interprétant les grands titres de Ziggy dans son portugais natal, devant des spectateurs arborant l’iconique tuque rouge, caractéristique de l’équipage Zissou.

 

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L’autre artiste présent, c’était bien sûr David Bowie lui-même, qui était avec nous symboliquement. Plus de 10 mois après la mort de la légende britannique, on sent toujours que sa vie et sa musique ont laissé une marque importante chez beaucoup de gens, et avec raison. Avant que commence le spectacle, on sent la fébrilité des spectateurs qui prennent rapidement place dans le grand Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts.

Les rideaux montent et laissent découvrir Seu Jorge, vêtu de l’uniforme d’un membre de l’équipage Zissou, avec sa fameuse tuque rouge et son habit bleu-aqua pâle. Assis sur un tabouret, il est uniquement accompagné par sa guitare sèche et de quelques accessoires sur scène qui donnent une atmosphère de «marin». Aussitôt, il joue les premières notes Ziggy Stardust, et la foule en est complètement ravie.

Lorsque la chanson prend fin, Jorge, armé de son immense charisme, nous raconte – en français – la façon dont il a été approché pour faire parti du film d’Anderson. Il reçoit à l’époque un appel téléphonique lui demandant s’il connaissait Bowie. Il admet que, ayant grandi dans le favelas de Rio de Janeiro, il n’écoutait pas de rock’n’roll. On lui demande quand même de reprendre les grands titres de Bowie, en commençant par Changes, nous explique-t-il, avant de nous interpréter ce classique de l’album Hunky Dory.

Entre Oh You Pretty Things, Rebel Rebel et Starman, Jorge nous relate d’autres anecdotes sur le tournage du film. Il nous avoue notamment qu’il avait à l’époque de la difficulté à se rappeler des noms des acteurs avec qui il partageait l’écran, et qu’il les reconnaissait selon les films dans lesquels ils avaient joués – Addams Family, Ghostbusters… Avant de se lancer dans Lady Stardust, il nous confie aussi que cette dernière est la chanson préférée de Cate Blanchett, qui était enceinte de 4 mois lors du tournage.

Les titres se suivent et la foule ne se lasse pas ; Rock’N’Roll Suicide, Space Oddity, Five Years, chaque chanson que Jorge fait est accueillie chaleureusement par le public, qui se réjouit de voir l’interprétation en portugais des chansons de Ziggy prendre vie devant eux. Qu’on soit plus un fan de Bowie ou de Steve Zissou, tout le monde est complètement enchanté par le spectacle.

Deuil collectif

Dans une partie encore plus touchante de la soirée, Jorge nous confie que son propre père est décédé seulement 3 jours après que Bowie nous ait quitté. Décidément, cet événement en est un qui affecte encore la foule, alors qu’une atmosphère plus morose fait surface, avant que Jorge dédie Life On Mars? à son père et à Bowie. Il réussit d’ailleurs à voler quelques larmes à des spectateurs, avec sa voix qui casse un peu quand il fait les notes plus hautes, mais cela ne rajoute qu’à l’intensité du moment.

Il suit directement avec When I Live My Dream, malgré la foule qui n’est pas entièrement remise de ses émotions. Il quitte ensuite la scène rapidement, et tout le monde se lève pour applaudir le magnifique spectacle qui s’est déroulé devant eux.

Seu Jorge revient quelques minutes plus tard, remerciant humblement la foule. Il embarque ensuite avec Rebel Rebel et Oh You Pretty Things, deux chansons que nous avions précédemment entendues dans la soirée. Cela n’est pas trop grave, puisque ses interprétations sont superbes, mais il y a un vidéo qui joue maintenant en toile de fond, présentant des scènes de The Life Aquatic et des images de Bowie avec des effets qui, malheureusement, ont l’air un peu bon marché et de mauvaise qualité. Il y a même des petits bogues, alors que les images figent, puis reculent et se refigent. C’était plutôt distrayant. Jorge sauve toutefois la mise alors qu’il se lance dans Queen Bitch, accompagné de la foule qui tape des mains avec enthousiasme.

Malgré le petit hic de la fin, Seu Jorge nous a offert une soirée captivante et grandement touchante, et tout le monde en est sorti comblé. On se remémore à quel point Bowie était un grand artiste, autant pour ce qu’il représentait, mais aussi avec ses chansons aux mélodies uniques et l’atmosphère qu’il créait. Seu Jorge a réussi à capturer tout ce qu’on aime chez Bowie, en y ajoutant sa touche personnelle. L’équipage de Zissou navigue maintenant vers d’autres grandes villes nord américaines pour répandre encore un peu de de la magie du starman.