crédit photo: Instagram de l'artiste
SCH

SCH au OFF Piknic Électronik | Fidèle à lui-même

Le rappeur SCH était de passage à Montréal hier à l’occasion du OFF Piknic au parc Jean-Drapeau. Une performance (trop) courte, sans surprise, mais fidèle à lui-même.

Il y a près d’un an, je foulais les mêmes planches en bois face à la scène Fizz du OFF Piknic, non pas pour voir SCH cette fois-ci, mais Vacra. Et autant dire qu’entre ces deux concerts, il y a un monde. Le rappeur marseillais a attiré une foule nombreuse hier soir sur l’île Sainte-Hélène. SCH, c’est une prestance et un univers inégalable. Ayant déjà eu l’occasion de le voir performer au festival des Ardentes l’année passée, j’avais hâte de le découvrir à Montréal.

Le concert commence à l’heure avec un public bouillonnant, certains arborant le kimono, d’autres fièrement le maillot de l’OM. Une partie attendait peut-être ce moment depuis l’hiver 2022, après l’annulation du concert prévu à l’Igloofest (pandémie oblige) tandis que les plus chanceux sont allés le voir à l’Olympia la même année.

Des basses qui vrombissent, un compte à rebours et ça y’est le tour est joué. SCH entre sur un morceau judicieux, Prequel, le deuxième morceau de son album sorti il y a tout juste un mois, JVLIVS Prequel : Giulio.

Bien habillé comme d’habitude, le rappeur porte une veste claire ajustée, un pantalon noir à paillettes et ses fidèles lunettes de soleil.

Des classiques

SCH a ensuite régalé le public en interprétant plusieurs morceaux de son premier projet, A7, sortie en 2015. Bien que la mixtape fête bientôt ses dix ans, elle n’en est pas moins dépassée. Alors qu’à Paris, on célébrait quelques heures plus tôt l’ouverture des Jeux olympiques, la scène Fizz du Piknic Électronik chantait avec ferveur Champs-Élysées, un classique du S.

Un peu de JVLIVS (2018) avec Otto ou encore Le code, R.A.C de Rooftop (2019), Je la connais d’Anarchie (2016)… SCH a simplement offert tous ses classiques les uns après les autres à un rythme très soutenu, pour le plus grand bonheur du public.

Côté mise en scène, le grand écran à l’arrière a été pleinement exploité, compensant l’espace limité de la scène Fizz. Pour (presque?) chaque morceau, le visualiser changeait sur l’écran, ajoutant du dynamisme à la performance. Et heureusement, car le SCH de 2024 est bien plus calme et docile qu’on l’a connu par le passé. Sans doute son rôle de jury à l’émission Nouvelle école et la maturité qui l’ont poussé à s’assagir. Même s’il est toujours fidèle à son personnage, il faut avouer qu’il manquait d’énergie parfois. Certains pourraient regretter sa gestuelle inoubliable à l’époque pré-JVLIVS.

La mise en scène ajoutait donc une ambiance, diffusant des images de serpents, de voitures, de multiples clones de SCH sur un fond industriel/futuriste ou encore un décor d’arches épurées et de l’eau (qui me rappellent la pochette L’Amour de Disiz).

Des featuring, en veux-tu en voilà

On parlait plus tôt des « classiques » du S, et même si la plupart sont des morceaux solos, plusieurs sont aussi des featuring. SCH a effectivement interprété de nombreux morceaux collaboratifs comme La danse des bandits avec Naps (malgré des accusations récentes pour viol), Mother Fuck avec Jul, le morceau de l’été dernier Fade Up avec Hamza et bien sûr… Bande organisée pour ramener un peu de chaleur marseillaise. L’ambiance était présente et le public ne se faisait pas prier pour chanter les couplets des rappeurs absents, mais cet esprit de groupe sur scène manquait pour parfaire la performance.

Après avoir chauffé la foule à son maximum, SCH décide de finir sur Fusil sur fond de montagnes enneigées. Un moment en communion avec le public qui, pour une fois, chantait parfaitement en rythme, imprégné de beaucoup d’émotions. Une performance qui s’est terminée sobrement dix minutes avant la fin, sans rappel ni ovation.

En prenant le parti de jouer ses classiques, SCH a quasiment fait l’impasse sur sa mixtape Autobahn (qui n’avait pas ravi grand monde à sa sortie en 2022) en interprétant uniquement le morceau éponyme et son refrain « La meilleure défense, c’est l’attaque ou la contre-attaque, claque, claque, claque ».

Bien qu’il soit entré sur JVLIVS Prequel : Giulio, Cannelloni est le seul morceau du dernier album (en plus de Prequel) a avoir été joué. Les fans de Québec auront peut-être la chance d’avoir une proposition plus personnelle, démontrant une plus grande prise de risque, ce soir au centre Vidéotron.

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