crédit photo: Lem Campbell (sur la photo : Capital Erotica de Kaia Portner)
Tangente (Laboratoire de mouvements contemporains)

Saison 2024-2025 de Tangente | Une rentrée hétéroclite sous le signe de l’intimité

C’est la rentrée à Tangente. Le diffuseur montréalais de danse contemporaine dévoile une programmation où la rencontre et le soin tiennent lieu de mots d’ordre. Sors-tu? l’a épluchée avec Laurane Van Branteghem, commissaire et responsable de la programmation.

Fidèle à son habitude, Tangente, qui partage l’Édifice Wilder avec notamment l’Agora de la danse, propose une session d’automne bigarrée où les spectacles conventionnels avec scène et public sagement assis n’ont pas nécessairement la cote. Pour des moments uniques de danse, discipline dont les contours se doivent d’être remis en question, selon Laurane, Tangente est là.

À commencer par deux séries qui reviennent chaque année, au grand bonheur du public et des artistes : les LABdiff et Danses Buissonnières. Ces deux concepts se veulent décontractés et accessibles, tout en demeurant exploratoires.

Les conviviales LABdiff, l’apogée de recherche expérimentale de trois semaines au studio Espace Vert de Tangente, permetteront à Diana León et à Matthew Quigley de présenter le fruit de leur travail en octobre. Les personnes présentes seront amenées à échanger après les pièces, qu’elles aient apprécié ou pas. « Quelqu’un m’a déjà dit que Tangente était bizarre de la meilleure façon possible. J’ai adoré ça, rigole Laurane. La danse, c’est pas toujours séduisant ou plaisant, mais ça vient nous chercher de différentes façons. »

Danses Buissonnières mettent à l’honneur dans une même soirée une petite cohorte d’interprètes sélectionné.es parmi 35 projets : Laura Brisson, Achraf «Eywaa» Maadaoui Terrab, Kaia Portner, Sarah Roy et Léo «Hit» Coupal. Une particularité cette année : les cinq œuvres retenues sont des solos. « C’était les propositions les plus fortes », explique simplement la commissaire, qui n’était cependant pas du jury. Le breaking et la danse contemporaine, bien sûr, sont de la mêlée.

Il y a donc rencontre avec le public cet automne, mais aussi entre les interprètes. concerto, pièce des colocataires et ami.es Olivia Tapiero, écrivaine, et Charlie Prince, chorégraphe, ouvrira la saison le 5 septembre prochain. Les deux collègues ont suivi une résidence pour cette même œuvre en 2023, un processus rare à Tangente, nous apprend Laurane.

concerto, de Charlie Prince et Olivia Tapiero. Photo par Llamaryon.

« À la fois concert éventré et installation vivante », concerto utilise comme point de départ « le côté rigide et structuré de la musique classique pour y ajouter les parcours culturels et politiques [de ses artistes] », détaille la responsable de la programmation.

À deux, les interprètes couvrent deux milieux : la danse et la littérature. Le programme double The Chita Project (« structures gonflables, caisses de lait, paysage synthétique ») et Théâtre Fille Unique puise quant à lui dans le cirque contemporain, le théâtre et la performance. Ce dernier sera présenté début octobre. Nova Express, enfin, la première pièce de groupe du chorégraphe Alejandro Sajgalik, un habitué de Tangente, est soutenue par des compositions électroacoustiques. Sa pièce, portée par six interprètes, sera à l’affiche début novembre.

La chose-en-soi par The Chita Project. Photo par Caroline Thibault.

« Un de nos intérêts, c’est de questionner la discipline : c’est quoi, la danse?, demande Laurane. Tant que le corps est au centre de la création. »

Les billets réguliers sont à 32 $ par spectacle, 22 $ à tarif réduit et 15 $ les dimanches. Un forfait de 2 spectacles pour 40 $ est valide jusqu’au 28 octobre. Pour la programmation détaillée ou des billets, c’est par ici.

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