Royal Blood au MTelus | Le duo à la couronne
Les riffs de Mike Kerr et les batteries de Ben Thatcher ont fait résonner le MTelus de plus belle. Moins d’un mois après avoir lancé son quatrième opus, le duo de Brighton défendait les titres de Back to the Water Below sur les planches, plongeant également dans son répertoire plus ancien.
Le MTelus se révèle plein à craquer ce mardi, au point où il est compliqué de rejoindre seulement le fond du parterre. Plutôt une bonne nouvelle pour l’événementiel montréalais.
Diffusant d’abord le morceau War d’Edwin Starr sur les enceintes de l’établissement, le duo monte sur scène sous les acclamations, avant de débuter avec l’ouverture de son plus récent album, Mountains At Midnight. Les cornes du diable jaillissent des mains du public de tous bords tous côtés. Ce sera donc ce type de soirée.
En ébullition
Déjà 10 ans que Royal Blood lançait son album du même nom, secouant les oreilles des amateurs de rock et redonnant espoir au genre en déclin en Angleterre.
Suivant l’âge d’or du rock au pays, il pouvait sembler compliqué de donner suite à cette belle brioche de légendes de la musique. Et pourtant. Arctic Monkeys, Muse, et donc Royal Blood. La scène anglaise prouve une nouvelle fois qu’elle a encore énormément à offrir.
Si le duo britannique a d’abord fait ses premières armes dans le hard rock, la performance de Royal Blood au MTelus permet de comprendre que Kerr et Thatcher se sont renouvelés à travers les projets, et explorent dorénavant d’autres avenues.
Comprendre en le voyant, surtout : durant Boilermaker, le duo se transforme en trio, accueillant un claviériste sur le morceau, tandis que sur Waves, on en comptera quatre sur scène.
Le son abrasif et brutal caractéristique à Royal Blood des débuts se perd peu à peu pour se diriger vers une tournure différente, plus populaire. On salue l’audace du duo de ne pas se reposer sur ses lauriers, sur la recette originale l’ayant rapidement propulsé devant les projecteurs. Et puis, l’idée de se plonger dans les projets d’artistes qui proposent constamment de la nouveauté donne plus envie que les parutions de musiciens radoteurs.
Ce ne qui ne change pourtant pas? L’ingénieux Mike Kerr assure encore et toujours seul les mélodies du groupe dans sa formule classique, les percussions de la basse comme les riffs d’un semblant de guitare. À l’écoute d’un album studio, on pourrait croire qu’il y a anguille sous roche, tant il apparaît impossible qu’un son aussi puissant provienne de deux musiciens. En concert, on se rend compte que non. Les artistes s’avèrent seulement profondément talentueux.
Le prince
Déjà quatre projets longs à son actif, mais les morceaux qui font encore davantage réagir les masses, ce sont ceux que l’on retrouve dans Royal Blood. Come On Over, Little Monster, Figure It Out : la foule accompagne les chants de Kerr principalement sur ces titres, semble tantôt déboussolée par le récent répertoire. Laissons-le d’abord mûrir dans les oreilles des fanatiques.
Peu abordé dans la critique, Ben Thatcher, métronome de Royal Blood, se méritera pourtant son moment de gloire vers la fin de la performance du duo. Alors que Kerr quitte la scène pour laisser la lumière totale à son compagnon, le batteur débute un long solo effréné à son instrument, rythmé par les applaudissements du public. On nous donne l’impression de la scène finale de Whiplash, Thatcher explorant toutes les sortes de rythmiques possibles doté d’une technique de haut vol.
Poursuivant sur Loose Change et Shinners In The Dark, la soirée atteint son apothéose durant l’interprétation de Out Of The Black. Avant que les éclairages ne laissent paraître que leurs silhouettes à contre-jour, Mike Kerr ramasse une couronne en papier du Burger King lancé par un membre du public afin de la poser sur sa tête. Le bassiste monarchique, plutôt statique depuis le début de la soirée, monte ensuite sur l’estrade de la batterie, performant les dernières secondes du morceau à quelques centimètres de son ami de longue date. Un beau signe de communion entre les deux musiciens.
Royal Blood quitte la scène, pour la regagner une trentaine de secondes plus tard en rappel. Le duo enchaîne sans tarder sur Waves, de son récent projet. Un choix spécial qu’est celui de passer de l’un des morceaux les plus énervés de son répertoire à une ballade aussi calme et atypique à l’énergie du duo. Et pourtant, pas le temps de s’attarder à ce caractère velouté. Thatcher et Kerr quittent Montréal sur les décoiffants Ten Tonne Skeleton et Figure It Out. Après tout, ça reste du rock’n’roll. Royal Blood salue le public, lance son onglet et ses baguettes.
« We’re Royal Blood we’ll see you next time », lance Mike Kerr.
Tandis que le MTelus se vide tranquillement, la rue Sainte-Catherine se retrouve colorée de ces styles rock qui lui manquent parfois cruellement. Continuons dans la même lignée, on va aller terminer la soirée aux Fouf’.
Grille de chansons
1 – Mountains At Midnight
2 – Boilermaker
3 – Come On Over
4 – Lights Out
5 – Trouble’s Coming
6 – Typhoons
7 – Triggers
8 – Pull Me Through
9 – Little Monster
10 – How Did We Get So Dark?
11 – Loose Change
12 – Shiner In The Dark
13 – Out Of The Black
Rappel
14 – Waves
15 – Ten Tonne Skeleton
16 – Figure It Out
Photos en vrac
Royal Blood
Bad Nerves (première partie)
- Artiste(s)
- Bad Nerves, Royal Blood
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Métropolis - MTELUS
- Catégorie(s)
- Garage rock, Hard rock, Post-rock, Rock, Stoner rock,
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