Retour sur Outside Lands 2013 | Paul McCartney, Nine Inch Nails, Yeah Yeah Yeahs, Red Hot Chili Peppers et plus à San Francisco
Pour plusieurs, le lendemain d’Osheaga annonce la fin de la saison des festivals d’été. Dans l’espoir d’étirer cette période bien-aimée et d’aller voir ce qui se fait ailleurs, Sors-tu.ca s’est rendu à San Francisco afin d’assister au festival Outside Lands, qui se tenait du 9 au 11 août au Golden Gate Park. Avec Paul McCartney, Nine Inch Nails, Red Hot Chili Peppers, Yeah Yeah Yeahs, Jurassic 5, Vampire Weekend et The National notamment au menu, le jeune festival de la côte ouest n’a pas de complexe à avoir…
Outside Lands, c’est 65 000 mélomanes qui convergent vers un parc, que l’on pourrait presque qualifier de mini-forêt, au coeur de la ville. L’étrange météo de San Francisco provoque un effet pour le moins particulier : peu importe la température dans le reste de la ville, il règne au-dessus du Golden Gate Park un brouillard permanent, un effet de micro-climat qui s’apparente aux forêts humides (« rainforest »).
Oubliez donc la chaleur californienne d’un Coachella (avec son climat sec et torride) ou même d’un Osheaga sous l’humidex écrasant de Montréal : ici, c’est humide, mais plutôt frisquet. Pas de gens à demi nus, tout le monde porte une petite veste, des pantalons… ou un costume farfelu. On a même pu constater une rareté digne de mention : Flea, des Red Hot Chili Peppers, qui a enfilé un chandail sur scène, et non l’inverse. C’est dire à quel point la chaleur n’y était pas…
Le site est bien différent de celui d’Osheaga, même si on se trouve dans un immense boisé urbain. Les quatre scènes (et le dôme de musique électronique) sont plus séparées les unes des autres, et la scène principale permet à la foule de s’étendre davantage en profondeur. On a donc pu voir Paul McCartney à l’oeuvre devant une foule encore plus touffue que lors de son passage sur les Plaines d’Abraham, en juillet dernier…
Les kiosques alimentaires sont aussi plus nombreux (et plus hippies) et respectent davantage le concept « festival de musique, bière, vin et bouffe ». On y trouve même un Choco Lands, un Wine Lands, un endroit pour se « désintoxiquer de la vie numérique » et une panoplie d’options végétariennes, bio, organiques, locales et bien entendu, aussi beaucoup de malbouffe purement américaine.
Vendredi 9 août : Paul McCartney et The National
Première journée sur les chapeaux de roue. Après une prestation plutôt décevante de The National (qui avait bien mieux fait au Canal Lachine en juin dernier) et une sympathique clinique funk signée Chic (qui était venu en renfort pour compenser l’annulation de D’Angelo), Paul McCartney a conclu la soirée avec une prestation de près de trois heures, remplie des hits habituels.
Difficile de faire mieux pour conclure un spectacle qu’enfiler coup sur coup Let It Be, Live and Let Die (avec un feu d’artifice éblouissant) et Yesterday (en compagnie du Kronos Quartet, réputé quatuor à cordes contemporain, basé à San Francisco).
The National aussi avait fait appel au Kronos Quartet pour quelques chansons, ntoamment pour l’introduction de Squalor Victoria, une belle réussite. Beringer et sa bande avaient aussi invité une autre légende locale à se joindre au groupe pour l’interprétation de Terrible Love : Bob Weir (de Grateful Dead).
Il n’empêche, légende pour légende, Macca était beaucoup plus convaincant, sans paraître ringard : bien des jeunes groupes aimeraient en mettre plein la vue comme McCartney et ses musiciens l’ont fait avec Helter Skelter au rappel. Explosif.
Tout un événement pour démarrer un festival sur la bonne note.
Photos en vrac
par Marie-Pier Gagnon Nadeau
Samedi 10 août : Nine Inch Nails, Yeah Yeah Yeahs et Jurassic 5
Pour tout le bien qu’on puisse dire de McCartney, c’est tout de même le samedi qui réservait les meilleures prestations.
D’abord, le retour de Jurassic 5, récemment réunis pour Coachella, puis Outside Lands les a attrapés au bond. Espérons que la joyeuse bande de jazz-rap décide de revenir pour de bon, parce qu’ils en ont encore à offrir. La pertinence du groupe de Los Angeles est loin de s’être dissipée. On aimerait bien les voir bientôt à Montréal, ceux-là.
Puis, Yeah Yeah Yeahs et sa leader, une bête de scène nommée Karen O. Le plus récent album, Mosquito, n’est peut-être pas à tout casser, mais le groupe, lui, l’est encore. Dans son habit d’Elvis mauve fluo avec une tiare sur la tête, Karen O. a attiré tous les regards de la première à la dernière seconde. Captivante frontwoman que cette rockeuse newyorkaise.
La cerise sur le gâteau : Nine Inch Nails. En pleine forme. Et avec un dispositif scénique à tout casser. Même si Reznor et sa troupe raboutée (deux des membres de la nouvelle mouture ont quitté le navire avant même le début de la tournée) ont pigé allègrement dans les anciens titres du répertoire NIN, aucune des 90 minutes n’a paru datée.
Ombres, éclairages et projections à la fine pointe de la technologie contribuaient à rendre le petit côté apocalyptique que Reznor aime bien cultiver sur scène. Les guitares mordantes ne laissaient aucune chance de deviner que le leader de ce carnaval rock industriel approche la cinquantaine.
Pratiquement toutes les chansons marquantes, de Pretty Hate Machine à Year Zero, y sont passées : March of the Pigs, Reptile, Burn, Closer, Gave Up, Help Me I’m In Hell, The Hand That Feeds, Wish, Only et Head Like A Hole (chantée à l’unisson, comme une hymne nostalgique), ainsi que la délicate et incontournable Hurt au rappel.
Nine Inch Nails a tout de même présenté quelques nouvelles chansons, dont les trois premières du set : Copy of A, Disappointed et Came Back Haunted, ainsi que Find My Way, qui s’apparente davantage à son projet parallèle How To Destroy Angels.
Consultez la grille de chansons exacte pour en savoir plus.
Photos en vrac
par Marie-Pier Gagnon Nadeau
Dimanche 11 août : Vampire Weekend et les Red Hot Chili Peppers
Dernière journée, plus frisquette et nettement moins intéressante côté concerts.
Vampire Weekend a su faire danser la foule avec son prep-rock tout indiqué pour les festivals (on l’a bien vu à Osheaga), tout comme les Red Hot Chili Peppers, dans une formule plutôt classique, qui semblait pâle en comparaison aux headliners des journées précédentes.
Parlant de pâle, les organisateurs ont eu la brillante idée d’inviter Hall & Oates (oui oui, Hall & Oates) à jouer en début de soirée, sur la grande scène principale. La prestation anachronique pouvait difficilement être moins convaincante. En voilà un comeback dont on se serait passer…
Festival oblige, les conflits d’horaire étaient nombreux, et nous ont contraints à manquer Grizzly Bear, Phoenix, The Head and the Heart, Rhye, Yeasayer, Daughter, Pretty Lights, MS MR, Matt and Kim et plusieurs autres, mais ça fait partie du jeu lorsqu’une programmation est aussi riche et le site aussi fréquenté.
Toute une expérience, néanmoins, qui en mettait plein la vue, l’ouïe et les papilles.
Photos en vrac du festival
par Marie-Pier Gagnon Nadeau
Grille de chansons (Nine Inch Nails)
Copy of a (nouvelle chanson)
Disappointed (nouvelle chanson)
Came Back Haunted (nouvelle chanson)
1, 000, 000
March of the pigs
Something I Can Never Have
Reptile
Terrible Lie
Burn
Closer
Gave Up
Help Me I’m In Hell
Find My Way (nouvelle)
The Way Out Is Through (Underneath It All)
Wish
Only
The Hand The Feeds
Head Like A Hole
Rappel
Hurt
- Artiste(s)
- Festival Outside Lands, Jurassic 5, Nine Inch Nails, Paul McCartney, Red Hot Chili Peppers, The National, Vampire Weekend, Yeah Yeah Yeahs
- Ville(s)
- San Francisco
- Salle(s)
- Golden Gate Park
- Catégorie(s)
- Electro, Pop, Rap/Hip-hop, Rock,
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