crédit photo: Les Deuxluxes
Vanille

POP Montréal 2022 | Vanille et son show bonbon

Pourquoi personne n’y a pensé plus tôt? La musique pop-alternative doucement rétro de Vanille est faite pour être jouée sur un toit. Le festival POP Montréal a visé juste en lui cédant dans sa programmation une case juste à elle, mais surtout en l’installant, avec son musicien et sa musicienne, sur le toit du Théâtre Rialto le 1er octobre dernier.

C’est comme si les astres s’étaient alignés pour cette performance. Le trio composé de Rachel Leblanc, de son vrai nom, Arielle Soucy et Christophe Charest-Latif a joué ses premières notes dans l’air frais et nuageux du début de l’automne. Le vent soufflait juste assez pour faire danser les longs cheveux sombres de la chanteuse, mais sans altérer le son qui s’échappait des haut-parleurs. Emmitouflé dans leurs tuques et foulards, le trio se protégeait de la brise. Le public, lui, n’a pas eu à s’en préoccuper : la voix douce, volatile et très bien maîtrisée de Rachel Leblanc immunisait du froid. Jumelée à celle d’Arielle Soucy, qui a mis du sien sur plusieurs des pièces interprétées, le résultat est encore plus saisissant.

À trois, les artistes se sont amusé(e)s avec guitares et claviers, bien évidemment, mais aussi flûte traversière, triangle, tambourine et autoharpe, une des reines de la soirée. Les sons harmonieux et pétillants qui s’en échappaient ont complété une signature déjà toute en douceur et en subtilité. Les percussions, essentielles aux pièces plus rock du premier album de Vanille Soleil ’96, ne le sont pas vraiment au final : on ne s’en ennuie pas et on oublie même qu’elles sont supposées s’y trouver. L’artiste peaufine les détails de ce trio depuis quelque temps déjà et ça paraît. Tout semble s’imbriquer, gracieuseté des deux musiciennes et du musicien pour qui jouer a l’apparence d’une seconde nature.

Une nouvelle Rachel

Fidèle à ce qu’elle avait annoncé en amont sur les réseaux sociaux, Vanille a dédié la majorité du spectacle à de nouveaux morceaux. Plus posés et mélancoliques que ce qui est proposé dans Soleil ’96, ils coulent dans les oreilles et sont prometteurs. On aurait cependant aimé plus d’ancien matériel, celui qui a su réchauffer l’hiver passé, au beau milieu de la pandémie. Surtout que le spectacle extérieur, gratuit d’ailleurs (où étiez-vous si vous n’y étiez pas?), était de courte durée : une quarantaine de minutes et Rachel Leblanc mettait son foulard et lançait d’une voix timide : « C’est fini. Je vous souhaite une excellente soirée. »

Quelques chansons avant la fin du spectacle, question de donner tout son sens au titre du seul album de l’auteure-compositrice-interprète, le soleil s’est joint à la soirée pour peindre le ciel de longues bandes roses et orangées. Les spectateurs et spectatrices s’exclamaient doucement, ému(e)s devant cette soirée qui avait décidément tout pour elle. Une formule gagnante, cette performance extérieure, et en grande partie grâce à Vanille.

Vos commentaires