Giorgio Moroder

POP Montréal 2015 – Jour 3 | Giorgio Moroder : Un dance party à l’Église

C’était pas mal le happening de cette édition 2015 : le légendaire musicien et producteur disco italien Giorgio Moroder s’amenait à Montréal. L’ultime occasion de voir une vedette à l’oeuvre avant qu’il ne décide de prendre sa retraite pour de bon. Mais un DJ set dans une église, ça demeure un DJ set dans une église…


À 75 ans et après 45 ans de carrière, le vieil homme moustachu mérite tout notre respect. Et c’est bien pour cela que l’Église St-Jean-Baptiste affichait complet vendredi soir : personne ne s’attendait à une prestation du tonnerre, ni même à une « interprétation » au sens pur du terme.

C’était un DJ set. Une légende en fin de route derrière un laptop qui pèse sur le piton « Play » et tape dans ses mains pour signifier à la foule que c’est bien lui, qu’il est là et qu’il accueille volontiers tout l’amour que le public nostalgique aura à lui offrir. Et surtout, dansez. Mais pas sur les bancs, parce qu’un garde de sécurité viendra vous avertir de descendre avec sa menaçante lampe de poche.

Pour se laisser aller, il faut généralement s’abreuver de « courage liquide », mais hélas, les lois sacro-saintes du lieu sacré exige que les boissons soient consommées au sous-sol, loiiiin loin loin loin de l’action. Alors peu de gens buvaient, et ça donnait ce que ça donnait : un public un trop sobre pour virer la place sens dessus dessous.

 

Les limites d’un DJ set dans une église

« C’est la première fois de ma vie que je joue dans une église », laissera tomber Moroder d’entrée de jeu, dans un français impeccable.

Pour la grande majorité du monde, c’est aussi un premier DJ set dans une église, ça va de soi. Drôle de contraste d’ailleurs.

À notre arrivée dans la salle, vers 22h, le groupe d’ici Organ Mood avait installé toute une ambiance, avec une aventure sonore de plus intrigante, des musiciens dans l’allée centrale qui créaient ces sons et des projections hallucinantes qui enrobaient carrément le plafond.  Qui l’eût cru : une soirée électro dans une église, ça pouvait avoir l’air de ça. Déstabilisant.

Tristement, les projections et éclairages n’étaient pas du tout du même calibre lors de l’apparition de Monsieur Moroder, un jeu visuel plus classique, alors que le producteur faisait jouer des vieux hits de dance club comme What A Feeling ou Right Here Right Now, ainsi que Love To Love You Baby de Donna Summer, et ainsi de suite. Des trucs plus vieillots que vraiment old school, tristement. Et pas toujours étroitement liés à sa carrière.

Ça donnait un peu l’impression d’une danse de secondaire pour quarantenaires nostalgiques, mais ne crachons pas dans la soupe : Giorgio Moroder était en ville vendredi soir, et grâce à POP Montréal, nous avons pu voir sa belle et légendaire moustache en chair et en poil.

 

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