crédit photo: Camille Avery-Benny
Philémon Cimon

Pommes et politiques avec Philémon Cimon

Philémon Cimon accueillait spectateurs et invités au verger À la Croisée des Pommes, samedi dernier, pour le lancement de son album « L’amour ». C’est une journée brumeuse d’une humidité à glacer le sang que le chanteur est venu réchauffer avec ses paroles vraies et sa douce voix.

La quarantaine de personnes ayant fait le pari de se déplacer jusque dans les Laurentides pour l’occasion avait prévu le coup: tout le monde était habillé chaudement, prêt à se faire réconforter par les pommes juteuses et les mélodies envoûtantes. L’autobus jaune dans lequel sont arrivés quelques invités, ainsi que le lama dans son enclos donnaient à la soirée un air de sortie scolaire à la ferme.

Philémon Cimon s’est installé sur scène, prête à accueillir le mois d’octobre à bras ouvert, devant la montagne et les arbres changeant de couleurs. Il a salué la foule et souligné cette idée originale de son agente Fannie Crépin: « l’autobus scolaire, c’était son idée. Les pommes, c’était son idée », puis il a lancé « la pluie c’était son idée », à la blague.

Les effluves réconfortants de thé chaï et de beignets aux pommes qui flottaient dans l’air automnal sont venus contraster avec les mots sortis de la bouche du chanteur. Il a pris un moment pour souligner les horreurs qui ont fait surface dans la dernière année: la mort de George Floyd, celle de Joyce Echaquan. Ces deux évènements, ainsi que la vague de dénonciations de l’été 2020 l’ont poussé à écrire des paroles pour les treize chansons de son tout dernier album.

« La mort de Joyce c’est quelque chose qui me révoltait et m’attristait beaucoup », a-t-il annoncé, avant d’ajouter qu’il ne fallait pas arrêter de vouloir changer les choses. « Je n’ai pas l’impression que je donne toujours mon boutte pour ces enjeux-là, alors je trouve ça important d’en parler », a-t-il conclu, avant de commencer la soirée avec sa chanson Joyce avait mon âge.

Il a également performé M. l’premier ministre, un cri du coeur lancé à François Legault, qui refuse de reconnaître le racisme systémique. Son album, il l’a écrit en plein confinement, en constatent toutes horreurs auxquels le monde faisait face. Il y chante l’amour comme un remède à la solitude et à la violence.

Accompagné pour plusieurs chansons par Adèle Trottier-Rivard et sa voix de cristal, ainsi que par Nicolas Basque à la guitare, Philémon Cimon a charmé la foule emmitouflée.  « Ça fait changement de quand on pratiquait dans leur salon », a-t-il rigolé. Tous les trois ont chanté les touchantes J’aime trop la vie et Chez nous aux spectateurs, offrant un touchant sentiment de proximité.

Le musicien a ensuite troqué les deux musiciens contre Andréanne Frenette-Vaillière, une poétesse qu’il a rencontrée « il y a un an jour pour jour dans une résidence de création en Gaspésie ». Ensemble, ils ont écrit Ooh les amis, une chanson des plus touchantes et percutantes. En l’écoutant, on ne peut que s’imaginer les moments que les deux amis ont vécus.

Réconfortés, tous les invités sont repartis chez eux au terme de cette soirée touchante avec un petit sac de pommes à la main, qu’ils ont pu cueillir eux-mêmes, ainsi qu’avec le souvenir d’une soirée réconfortante.

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