crédit photo: Thomas Delplanque
Pitbull, Enrique Iglesias & Ricky Martin

Pitbull, Enrique Iglesias et Ricky Martin au Centre Bell | Divertissants, mais à quel prix?

Pitbull, Enrique Iglesias et Ricky Martin font front commun dans le cadre de leur tournée The Trilogy Tour cet automne, apportant du même coup une vague de chaleur dans plusieurs arénas nord-américains. Une idée brillante qui convient à un très large public, comme celui qui faisait vibrer le Centre Bell plein à craquer hier soir.

Trois des showmen hispanophones les plus influents de leur génération qui se rassemblent le temps d’une soirée : cela sonne comme une formule gagnante! Parfois, cependant, cette formule contient des variables qui rendent l’équation difficile à résoudre.

 

Mr. 305 – L’homme de la situation

Le spectacle débute à 19h30 tapantes avec, selon moi, le meilleur des trois actes: Mr. Worldwide. Pitbull arrive sur scène avec une énergie flamboyante qui allume la foule comme peu de gens savent le faire, avec le succès Don’t Stop the Party. Il n’y avait plus une personne assise au Centre Bell : tout le monde avait leurs bras dans les airs, les gens sautaient du parterre jusque dans les gris. La machine à hits était partie et avait assez d’essence pour continuer jusqu’aux petites heures du matin.

L’atmosphère était démentielle. Pitbull joue avec la foule avec des chansons à répondre qui introduisent les prochains hits. La liste est longue… Hotel Room Service, I Know You Want Me, International Love, On the Floor, Timber, Give Me Everything… On a même eu droit à une reprise de Gasolina de Daddy Yankee. Je ne pouvais m’empêcher d’imaginer Pitbull sur scène avec Usher au prochain Super Bowl, alors qu’il performait DJ Got Us Fallin’ in Love. Je mets un 20$ sur la table et je croise les doigts.

Changeant de couleur de veston à chaque cinq chansons, Pitbull avait l’énergie de notre mononcle cool à Noël qui rassemble toute la famille une fois par année.

 

Enrique Iglesias – Sans commentaires

L’énergie monte d’un cran lorsque les premières notes de Tonight (I’m Lovin’ You) se laissent entendre. Cependant, dès que les caméras se tournent vers Enrique Iglesias, je comprends exactement où on s’en va… Le son de son micro est inexistant et le chanteur semble regarder à travers une sixième dimension.

Tout au long de son set, il nous laisse chanter les refrains, lève ses bras dans les airs pour faire tout sauf chanter et bouge abruptement sur la scène comme s’il essayait d’esquiver une créature de sa sixième dimension. Je ne peux pas croire que la même foule qui a hué Connor Bédard pas plus tard que la semaine dernière n’était pas plus abasourdie que cela.

Néanmoins, plus le temps avance, plus Enrique semble être des nôtres. Son micro est plus audible et il sourit de plus en plus à ses fans. Toutefois, sa performance vocale n’est malheureusement pas à la hauteur et se fait sauver par ses choristes et les trames sonores de ses chansons à succès telles Bailamos, Súbeme la radio, I Like It et Hero.

L’utilisation à deux reprises d’une scène B, à l’autre bout de l’aréna, est tout à fait appréciée. Les gens des sections 118 à 120 peuvent avoir un moment intime avec la star lors d’un moment acoustique accompagné de son band. Parlant d’intimité, il introduit par ailleurs sa dernière chanson Bailando en s’allongeant à plat ventre sur la scène et en essayant de coïter avec le sol, et ce, sans aucun avertissement.

On aura tout vu lors de cette partie du spectacle!

 

Ricky Martin – Une énergie unilatérale

Le charisme de Ricky Martin est dans une ligue à part. Il monte sur scène avec le plus gros des sourires, accompagné de sept danseuses et danseurs, et se clanche un «Le-lo-lai, ay, le-lo-le-lo» bien senti sur Pégate, ce qui redonne de la vigueur à la foule du Centre Bell qui est déjà à son siège depuis trois heures. Une prestation vocale très dynamique, qu’on attendait hier soir après la débandade du deuxième acte.

Ricky Martin nous rappelle le phénomène qu’il a été au courant des années 90 et 2000 et nous gâte avec les favorites Maria, Shake Your Bon-Bon et She Bangs. L’apport de ses danseurs est incontestablement le meilleur de la soirée et l’ajout d’escaliers mobiles sur scène ajoute un élément qui pique notre curiosité, bien que leur utilisation ne soit vraiment pas maximisée ni nécessaire.

La foule commence sincèrement à perdre de la vigueur au milieu de sa prestation et certains quittent alors qu’il chante deux ballades, Vuelve et Tu Recuerdo, à un moment mal choisi. Ricky chante bien et avec émotion, mais cette section du spectacle est définitivement à revoir.

Après s’être fait lancer une brassière – j’ai des petites nouvelles pour cette dame – Ricky regagne sa foule avec Livin’ la vida loca et The Cup of Life, lors desquelles tout le monde se relève et passe un dernier bon moment accompagné de la bête de scène.

 

Des choix particuliers

Le concept qui, à première vue, est une réussite garantie avait quelques lacunes. Les trois actes étaient totalement indépendants les uns des autres. On aurait par exemple espéré que Pitbull et Enrique chantent I Like It en duo, mais l’occasion ne s’est pas présentée. Aussi, bien que l’équipe de tournée soit rodée comme les aiguilles d’une Rolex, les entractes de 20 à 30 minutes afin de changer presque de fond en comble les configurations de la scène principale ont causé des longueurs qui ont affecté l’énergie du public, surtout entre les deux derniers actes. Les modifications n’apportaient sincèrement rien d’extraordinaire et les trois chanteurs auraient très bien pu se contenter d’une seule configuration, ce qui aurait sauvé une heure au spectacle qui s’est terminé à 23h10.

Somme toute, le Centre Bell a très certainement été diverti, mais la question est à savoir si la soirée en valait son prix.

Le trio Pitbull, Enrique Iglesias et Ricky Martin continue sa tournée nord-américaine, qui se terminera en décembre prochain.

 

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