Passenger

Passenger au Metropolis | Instants enflammés

Tel un être sensible, Passenger roule sa bosse depuis presque dix ans déjà. Mais c’est seulement récemment que le succès est arrivé. Depuis, cette véritable machine à tubes n’arrête pas de composer, créer et jouer. Mardi soir, le Metropolis était le théâtre d’un concert efficace, touchant mais aussi rugissant. Une étape avant la longue route à travers l’Amérique du Nord qui attend l’artiste anglais. Une route qui l’inspire aussi visiblement.

(photos indisponibles : notre photographe est restée prise dans la neige…)

Entamant sa carrière solo après la rupture de son premier groupe appelé «/Passenger.», Michael Rosenberg aurait pu se morfondre. Au contraire, en supprimant la ponctuation comme on jetterait les souvenirs d’un amour à oublier, Rosenberg fait sa mue et devient tout simplement Passenger.

Pour beaucoup maintenant, c’est sous ce pseudonyme que l’on connaît l’artiste anglais depuis le succès de son quatrième album solo All The Little Lights en 2013. Un titre phare résume cet opus réussi, une fable d’amour aussi calme que touchante qu’est Let Her Go. Ce sera d’ailleurs celle qui fera le plus chavirer le nombreux public de la salle du Metropolis, totalement en feu mardi soir.

Il faut dire que Passenger est un excellent parolier, délicat et à fleur de peau comme le témoigne le timbre de sa voix qui effleure les notes comme l’eau le fait sur les plages de sa ville natale de Brighton and Hove. Mais il sait aussi donner de sa personne, lui qui n’hésite pas à interagir avec la foule.

 

Un Metropolis enflammé

Après avoir assisté à une première partie agréable de The Paper Kites, le temps n’était pas long avant de voir débarquer, sans artifices, Passenger et ses musiciens sur scène. Il est comme ça. Jamais de décor tape à l’œil depuis qu’il remplit les salles du monde entier. Simplement lui, sa Gibson acoustique et quelques lumières chaudes qui irriguent les lieux.

Avec la sortie de Young As the Morning, Old As the Sea en septembre 2016, c’est tout naturellement que Passenger a principalement arrimé son concert autour de celui-ci. C’est notamment par la puissante ballade Somebody’s Love que s’ouvre l’heure et demi de spectacle où se mêleront une demi-douzaine de titres de son dernier album aux anciennes, mais aussi à des reprises (Sound Of Silence de Simon & Garfunkel et Ain’t No Sunshine de Bill Withers).

Démarrant souvent seul sur scène avec sa guitare comme pour la touchante Travelling Alone ou l’apaisante Beatiful Birds, tout s’emballe dès lors où ses musiciens le rejoignent parfois pour sublimer ses accords mélancoliques baignés dans un flot de douceur comme sur Everything. Il y a aussi ces rythmes enjoués, parfois un peu niais comme sur le titre 27, qui dictent la rythmique d’un concert assez bien dosé finalement, entre moments de répits et dynamiques.

Mention notable d’ailleurs à Anywhere qui, par son rayonnement solaire et un Passenger en feu haranguant la foule, aura rendu le soirée un tantinet moins mélancolique. Le concert se terminera par l’enjouée Scare Away The Dark, reprise de vive voix par la salle qui affichait complet hier soir. Un rappel massivement demandé permettra encore aux plus passionnés de se replonger, pour deux chansons, dans l’univers folk de l’anglais.

 

… Avant l’affront du blizzard

Home sonnera comme le glas. Une manière aussi d’inviter l’audience à rentrer chez elle avec, pour certains, des étoiles dans les yeux et pour d’autres le souvenir d’un show emmené par un sacré artiste à la voix si pure qu’elle y ferait de trous au coeurs selon la dernière Holes.

Les détracteurs de Passenger diront que l’Anglais offre une pop un peu simpliste. Et c’est peut-être vrai. Ce n’est effectivement pas chez lui que l’on se torturera à l’écoute d’accords dissonants, de sons saccadés ou d’explosions à rendre sourd.

Mais c’est aussi par la simplicité que vient le salut de la musique lorsqu’elle a le don de rendre heureux, en témoigne les sourires et autres danses qui fusaient de part et d’autre du Metropolis. Et avec la tempête de neige qui tombait fort ce jour-là, n’était pas de refus une once de chaleur provenant du jeune trentenaire.

 

Liste des chansons

  1. Somebody’s Love
  2. Lifes For The Living
  3. If You Go
  4. 27
  5. Anywhere
  6. Everything
  7. Travelling Alone
  8. Sound Of Silence (reprise Simon & Garfunkel)
  9. I Hate
  10. Young As The Morning
  11. Beautiful Birds
  12. Let Her Go
  13. Ain’t No Sunshine (reprise de Bill Withers)
  14. Scare Away The Dark
  15. Home
  16. Holes

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