crédit photo: Normand Trudel
Pantera

Pantera au Centre Vidéotron | Soirée de riffs et d’hommages

Et voilà, la réunion – ou célébration – de Pantera était de passage à Québec après un retour improbable à la fin de l’année 2022. Les survivants du groupe de Dallas étaient bien sûr accompagnés d’amis de longue date pour garder en vie l’héritage des frères Abbott. Bien qu’un seul musicien sur scène était originaire du Texas, Québec a quand même eu droit à une solide dose de riffs de metal groovy bien sudiste. Et le support visuel qui vient avec.

C’est en effet une grosse production d’aréna qui s’est présentée en ville pour une dernière date de cette tournée nord américaine. Avec une introduction en vidéo d’images des belles années du groupe dans les années 90, le rideau est tombé sur le coup de 21h30 au son de la guitare judicieusement dimebagisée (ce n’est pas un vrai mot) de Zakk Wylde pour une version des plus lourdes de New Level. Le ton était donné car le choix des chansons a fait bien sûr une belle part au plus populaire album du groupe, Vulgar Display of Power. C’est un Phil Anselmo nu pied et arborant le foulard (il fait plus froid à Québec qu’en Nouvelle-Orléans) qui semblait plutôt en voix en ce début de programme. Le groupe n’a pas perdu de temps et a enchaîné avec Mouth of War et Strength Beyond Strength avec une fougue surprenante malgré un leader un peu statique. Après tout, les années ont passé et les kilos se sont accumulés.

En parlant d’années, ce même Anselmo a pris la parole après trois pièces pour remercier tout le monde et n’a pas manqué de remercier les vieux de la vieille (comme lui) qui sont toujours présents. Il n’a pas manqué non plus de remercier les parents qui ont amené leurs enfants pour ainsi transmettre à une autre génération le plaisir de la musique lourde. C’est après cette première pause de plusieurs minutes que les hostilités (sans jeu de mot… vous allez comprendre plus loin) ont repris avec les gros morceaux que sont Becoming et I’m Broken, tirés de Far Beyond Driven. Et c’est entre plusieurs solos de Wylde et pauses de remerciements qu’on été balancées avec adresse les pièces telles que 5 Minutes Alone et Suicide Note pt.2. Le rythme n’a ralenti que légèrement avec This Love où Anselmo a montré des signes de fatigue, n’étant pas toujours sur la note pour le chant moins crié. Après la plutôt longue Flood, le plus gros succès de la carrière de Pantera, Walk, a été joué, le tout accompagné des musiciens des deux groupes en première partie. Cette fin de tournée se devait d’être festive d’une certaine façon, malgré la sobriété de la majorité des musiciens sur scène.

Juste avant le rappel, la chanson qui a propulsé le groupe au début des années 90, Cowboys From Hell, a eu droit à une longue intro. Mais avant d’en venir à la finale, un mot sur Charlie Benante. Le batteur qui ressemble le moins à un musicien metal de tout le Big Four – ça pourrait être le gars qui vient arranger votre ordinateur au premier jour de votre nouvel emploi – est la colonne vertébrale de cette réunion. Il possède la force de frappe et le son de Vinnie Paul dont le groupe a tant besoin pour sonner authentique. Et il livre la marchandise de façon prodigieuse.

En toute fin, après un faux départ de la scène maladroitement chorégraphié, les comparses sont revenus pour jouer la très subtile Fucking Hostile en guise de fermeture de la soirée devant une foule conquise d’avance et assez considérable. Et ce, même si certains médias avaient laissé planer le doute sur la vente de billets.

Difficile de dire si cette réunion aura une suite, mais cet arrêt québécois aura été apprécié par une ville reconnue pour son amour du metal.

Lamb of God

Habitués de Québec – du moins, après un passage au Festival d’été en juillet 2023 – les vieux routiers de la Virginie ont livré une performance sans faute pour les amateurs de la nouvelle vague de metal américain du début des années 2000. Avec peu de pauses, le groupe a enchainé les pièces avec une énergie digne de jeunots. Il faut dire que le très charismatique Randy Blythe meuble une scène à lui seul. La foule sur le parterre, déjà compacte à cette heure, n’a pas hésité à brasser de l’air. Avec des pièces plus connues telles que Ruin ou Laid to Rest, les caboches, même dans les estrades, se sont dandinées avec allégresse. Et pour fermer le tout, la très vargeuse Redneck n’a pas laissé de doute dans la tête de personne : Ce groupe a mérité sa place au panthéon du metal après ces décennies en studio et sur la route.

SNAFU

Les protégés de Housecore Records, dont est responsable nul autre que Phil Anselmo, ont ouvert la soirée avec leur version de thrash metal pimentée d’énergie punk. Sans toutefois être un groupe de crossover, il faut le dire. Même si ça finit par se ressembler d’une chanson à l’autre, SNAFU a eu la bonne idée de jouer Fight Fire with Fire de Metallica. Au grand plaisir des amateurs de Québec, connus pour leur amour du groupe en question. En fait, c’est pratiquement l’équivalent à Québec d’un musicien sur scène arborant un gilet des Nordiques.

Photos en vrac de la soirée

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