Oneohtrix Point Never

Oneohtrix Point Never au Théâtre Fairmount | Incompréhensible (in a good way)

On ne sait jamais à quoi s’attendre en appuyant Play sur un nouvel album de Oneohtrix Point Never. Fait qu’imaginez-vous à quel point on ne peut pas deviner ce qui s’en vient quand on s’apprête à le voir en spectacle.

De toute façon, même si on avait voulu prendre un wild guess, on n’aurait jamais pu être PROCHE de prévoir la folie que la scénographie de la soirée nous réservait.

Ok, on va essayer de décrire ça, mais, en tout cas, attelez-vous.

Fait que.

Daniel Lopatin, aka Oneohtrix Point Never, l’artiste d’avant-garde derrière des albums cultes comme R Plus Seven et des trames sonores comme celle d’Uncut Gems, se tient devant son synthé, au centre de la scène.

Derrière lui, un écran LED beaucoup trop gros pour le Théâtre Fairmount, symbole que ça a dû être payant pour Daniel, la trame sonore d’Uncut Gems.

Sur ledit écran seront diffusées, à travers la soirée, d’innombrables images distortionnées tirées de sources variables (vieux dessins animés, animes tout court, piétage d’archive). Mais les images les plus intéressantes qu’on y voit sont en fait une rediffusion en temps réel de…

Eh boboy, comment j’dirais ben ça.

À droite de la scène, y’a quelqu’un (qui s’avère être l’expérimental artiste numérique Freeka Tet) qui manipule une version en maquette miniature de Daniel dans une version en maquette miniature de la salle. Il filme ça, et c’est ça qu’on voit derrière le vrai Daniel grandeur nature sur la vraie scène. Mais sur la petite fausse scène en maquette, y’a aussi un vrai écran qui, lui, rediffuse en temps réel ce qu’on voit sur la vraie grande scène. Donc la petite scène est diffusée sur la grande scène alors que la grande scène est inversement diffusée sur la petite scène qui dans le fond diffuse la scène de la scène de la scène.

JE SAIS PAS SI C’EST CLAIR.

En tout cas, on n’a jamais vu une brèche dans l’espace-temps où les lois des hommes ne s’appliquent plus, mais c’est probablement à ça que ça ressemble.

Bref. Une fois que notre cerveau a fini par compute un peu ce qui se passe niveau visuel, encore lui reste-t-il à assimiler la partie sonore du spectacle. Et ce n’est pas nécessairement plus simple.

D’abord, c’est probablement la performance au niveau de décibels le plus élevé à laquelle on ait jamais assisté au Théâtre Fairmout (incluant ses années en tant que Cabaret du Mile-End). Un choix qu’on devine conscient et qui est en tout cas conséquent avec le côté désorientant du reste de la proposition.

Ces décibels seront dépensés sur un tracklist qui couvre assez largement la discographie de l’artiste. Évidemment, y’a un focus sur Again, son plus récent opus, mais on agrippe aussi au passage des extraits de Magic (Nothing’s Special, Imago), Age Of (entre autres We’ll Take It qui a tout pété) et de R Plus Seven (l’inévitable Chrome Country).

Au final, une présentation LARGEMENT différente de sa dernière performance montréalaise, alors qu’on le retrouvait devant une salle assise en formule plutôt concerto aux côtés d’Eli Kesler.

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