Dany Placard

On a traîné Dany Placard au Planétarium pour l’initier à l’astronomie

L’excellent dernier album de Dany Placard s’intitule « J’connais rien à l’astronomie ». Soucieux de s’acquitter de sa mission éducative, le Sors-tu a donc décidé de faire découvrir le merveilleux monde des étoiles et des galaxies à l’auteur-compositeur-interprète. Direction : le Planétarium Rio Tinto Alcan de Montréal.

Pour l’occasion, notre journaliste et lui se dirigent vers une salle en forme de dôme pour y voir la projection de Passeport pour l’univers. Sous la voix délicate d’Anne Dorval, les planètes, les astres et les systèmes solaires défilent à une vitesse ahurissante. Le tout est presque aussi psychédélique que le nouvel album de Dany Placard. En sortant de la pièce après la projection, l’artiste est encore un peu ébranlé.

«  Je trouve que c’est un peu étourdissant », avoue-t-il d’entrée de jeu. Pas que la projection en soi lui ait donné mal au cœur. Mais pour quelqu’un qui ne s’est jamais attardé à notre place dans l’univers, ça peut être un choc. « On est petits en tabarnak. Il y a sûrement des gens qui font des psychoses à cause de ça, j’imagine. »

Ça m’a comme jamais vraiment attiré mais là, on dirait que ça m’a comme donné le goût. Au moins de connaître le monde des étoiles.

Durant la présentation, Anne Dorval confie aux spectateurs que nous sommes tous créés à partir de poussière d’étoiles, une affirmation qui vient chercher Dany Placard. « J’avais jamais pensé à ça avant, mais c’est vrai. On part tous d’un atome, c’est flyé.”

« Sur le mush ça aurait été malade. »

Sur son nouvel album, Dany Placard parle très ouvertement de drogues et de substances illicites. La pièce Pulperie commence d’ailleurs ainsi: « J’aimerais ça faire du mush/Ça fait un bout que j’en ai pas mangé/Aller voir les étoiles/Fait longtemps que chus pas allé ».

Pas que le Sors-Tu encourage la prise de champignons magiques, mais Dany admet que la projection aurait eu un effet différent s’il n’avait pas été à jeun durant celle-ci. « Ça aurait été malade parce que quand t’es sur le mush, avec les lumières pis toutes ces affaires-là, ça ouvre des zones dans ton cerveau qui sont stallées d’habitude. Donc ça te pousse plus loin. Tu vois plein d’affaires. Ça me donne le goût de revenir, faire du mush avec ma blonde! »

Au-delà du buzz, c’est surtout le rock progressif qui lui a permis, dans les derniers temps, d’aller rejoindre les étoiles. Le côté psychédélique de son album découle de son admiration pour Pink Floyd, qu’il a beaucoup écouté avant de faire le disque, Si bien que le nom de son album est un clin d’œil à leur pièce Astronomy Domine. « Je me suis dis que j’avais envie de faire ce trip-là. Ça se fait plus non plus au Québec, des chansons de neuf minutes, avec la partie 1 et la partie 2. Dans le temps, c’était monnaie courante, des albums progs des années 70. Harmonium, Octobre, tout ça. »

 

La navette Placard

Selon lui, il y a plusieurs similitudes entre l’expérience que procure son album et celle du spectacle du Planétarium. « C’est comme un genre de voyage. C’est comparable à ce qu’on vient de vivre, quand on rentrait à travers de toutes les étoiles. Et il y a aussi les mouvements. On nous montrait notre galaxie, après ça, Orion, après ça la poussière où naissent les étoiles, on part ça dans plein d’états. Tu prends après ça la toune Mama : on passe au travers de trois états dans la chanson. »

Questionné à savoir quels étaient les ingrédients qui aidaient à faire de la musique cosmique, Dany Placard a une réponse simple. « Ça prend du délai. Ben de l’écho et du reverb. La réverbération rajoute une profondeur qui fait que tu perds de l’attaque en fait. T’as une impression de grandeur ou d’écho, comme quand tu tapes des mains dans un gymnase. »

« Pis y’en a en criss sur le disque! »

Reste que cette sortie éducative a semblé avoir marqué Dany Placard. Si bien qu’il croit que l’activité pourrait l’inspirer dans des projets futurs.

« Ça me donne le goût d’être encore plus flyé. J’y ai pensé pendant qu’on était dedans. Je me suis dis : ok, je vais continuer à aller encore plus loin. Et j’ai des musiciens qui trippent à faire ça, ils me font confiance. Ils vont embarquer même si je décide de faire un album folk. Mais tous les cinq, on est dans cette vibe-là. »

Il faut dire que Dany Placard a eu plusieurs vies avant de se sentir chez lui dans le prog psychédélique.« En ce moment, on monte les vieilles chansons et on se casse la tête pour qu’on les amène à être un peu plus space. Il y a plein de tounes qu’on enlève parce qu’elles ne cadrent plus avec le voyage qu’on veut faire. »

Amener les chansons « à être un peu plus space. » On ne peut s’empêcher de relever l’adjectif spatial qu’il utilise, sans s’en rendre compte. « J’ai toujours dis ça, space! »

Peut-être qu’il ne connaît rien à l’astronomie, mais il faut croire que l’astrologie a toujours été au moins un peu en lui.

Après tout, il est fait de poussière d’étoiles.

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