Nuit Blanche 2016 | Pixels Éphémères : Jeux vidéos et arts numériques à l’hôtel de Ville de Montréal

Qui aurait cru qu’un jour, on pourrait jouer à des jeux vidéos jusqu’aux petites heures à l’hôtel de Ville de Montréal…

C’est pourtant ce que pourront faire les couche-tard de la Nuit Blanche, ce samedi 27 février, alors que la maison communale ouvrira toutes grandes ses portes à une douzaine de créateurs indépendants de jeux vidéo imaginés et réalisés chez nous, lors de l’événement Pixels Éphémères.

M. Frantz Benjamin.

M. Frantz Benjamin.

Présenté en collaboration avec le Festival Montréal joue et le Conseil québécois des arts médiatiques (CQAM), l’événement gratuit et ouvert à tous mettra également en lumière trois oeuvres d’arts numériques inédites créées par des artistes de la métropole.

« Nous sommes heureux de faire appel à un élément qui est un des fers de lance de l’économie montréalaise, souligne M. Frantz Benjamin, président du conseil de ville, qui nous a accueillis à son bureau. Ça nous permettra de rappeler le statut de Montréal à l’échelle internationale dans le domaine du jeu vidéo et des arts numériques aussi ». Mine de rien, l’industrie du jeu vidéo représente 10 000 emplois à Montréal, alors qu’on parle d’environ 3000 artistes et créateurs d’arts numériques.

 

Carte blanche aux créateurs de jeux vidéos indépendants

Bien qu’il s’admette « de la dernière génération de Mario Bros. », M. Benjamin est bien conscient de la réalité des jeux vidéo modernes, et donne carte blanche aux créateurs indépendants de jeux vidéos. « Il fallait simplement que ce soit en harmonie avec les valeurs de la Ville, et pour nous, il n’y a pas d’écart à ce niveau-là. Mais en ce qui a trait aux lignes directrices, on a laissé les artistes travailler librement. Pour nous, c’est important cette liberté de création, qu’ils n’évoluent pas dans des cadres contraignants. »  C’est à ce niveau que les partenariats avec le Festival Montréal joue et le Conseil québécois des arts médiatiques (CQAM) deviennent cruciaux. Ce sont eux qui ont guidé la Ville dans la sélection des artistes et des créateurs retenus. (Voir la liste ci-bas)

La Ville aurait pu souligner ses grandes histoires à succès, les grosses boîtes qui rayonnent et font rayonner Montréal à l’international. Mais l’objectif était d’un autre ordre : mettre de l’avant les créateurs indépendants. « Il y a des grands studios à Montréal. Il y a une quarantaine de studios de production de jeux vidéo à Montréal. Mais on a voulu faire un clin d’oeil aux artistes, aux créateurs qui travaillent ardemment dans leur sous-sol. On a voulu leur donner carte blanche dans le cadre de la Nuit Blanche ».

Arts numériques

Au moment de rencontrer M. Benjamin, le montage de deux des trois oeuvres d’arts numériques avait lieu.

L'artiste Anna Eyler.

L’artiste Anna Eyler.

Dans le hall principal, l’artiste Anna Eyler s’affairait à monter les boîtes lumineuses de sa série Holarchy, dans lesquels se trouvent des petites bouées de démarcation à l’intérieur d’espaces restreints simulant un cours d’eau.  « J’utilise l’eau, la lumière, le plexiglass et le bois, et ça traite du temps, de la forme et de la matérialité, créer des espaces qui sont ouvertes à l’intérieur de formes austères », nous explique l’artiste spontanément. « Je suis très contente de la présenter ici, avec ce genre d’éclairage, dans ce genre d’environnement. »

Juste à côté, un bac d’eau carré était déjà installé, avec un petit robot lumineux sur la surface de l’eau. « Il y aura plusieurs robots comme celui-là, qui navigueront à l’intérieur du bassin en émettant de la lumière », explique Marie-Eve Bonneau, adjointe à la présidence. C’est l’oeuvre Vessels, des artistes Sofian Audry, Stephen Kelly et Samuel St-Aubin.

L'oeuvre Vessels.

L’oeuvre Vessels.

Un étage plus bas, une télé diffuse l’oeuvre abstraite Une Colonie de Nataliya Petkova, qui puise son inspiration dans le monde des insectes par le biais d’une animation triturée et d’une piste sonore distorsionnée.

Les oeuvres seront exposés à l’hôtel de ville du 24 février au 3 mars. Toutefois, les jeux vidéos n’y seront que lors de la Nuit Blanche. « On aurait pu (les garder), mais je crois que le taux de productivité de l’hôtel de ville baisserait dramatiquement! », lance M. Benjamin en riant.

Mine de rien, cela fait maintenant 13 ans que le bureau de la présidence de l’hôtel de Ville organise des activités lors de la Nuit Blanche. « Il faut que cet espace public soit inclusif. On veut que plus de jeunes fréquentent l’hôtel de ville, explique M. Benjamin. La fonction de l’hôtel de Ville, c’est aussi de donner des propositions artistiques et culturelles qui sortent de l’ordinaire, de permettre aux gens de découvrir les artistes d’ici. C’est la maison des citoyens mais c’est aussi la maison des artistes et des artisans. La Nuit Blanche est une occasion par excellence de faire cette démonstration-là. »

Oh… et on y servira aussi du café et du chocolat chaud gratuitement…

Jeux vidéo en démonstration lors de la Nuit blanche:

  1. Void and Meddler (No CTV)
  2. Children of Zodiarcs (Cardboard Utopia)
  3. PewDiePie: Legend of the Brofist (Outerminds)
  4. Conversations We Have In My Head (Squinky)
  5. Anamorphine (Artifact 5)
  6. Holobunnies (Q-bit Games)
  7. GNOG (KO_OP)
  8. MicroCosm (Persistant Studios)
  9. Arcade Royale (Société Ludique du Mont-Royal)
  10. Project NEON (Grave Danger Games)
  11. sU and the Quest for meaning (Guillaume Bouckaert)
  12. Parcade (Jérémie Gauthier-Caron + Thomas Gauthier-Caron + Concordia)

 

Oeuvres d’arts numériques

  • Anna Eyler : La série Holarchy (2015)
  • Nataliya Petkova : Une colonie (2015)
  • Sofian Audry, Stephen Kelly et Samuel St-Aubin : Vessels (2015)

 

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