Nick Cave & Warren Ellis à la Place des Arts | Le grand chaman du rock dans toute sa splendeur
On l’a vu avec ses Bad Seeds à Osheaga. Avec ses Bad Seeds au Métropolis. Avec Grinderman au Métropolis. Seul au piano à l’Église St-Jean-Baptiste. Cette fois, c’était en duo avec le vieux comparse Warren Ellis, à la Place des Arts. Mais peu importe la formule, Nick Cave en spectacle, ça donne toujours lieu à une expérience transcendante, au croisement du show rock, de la grande communion et du voyage spirituel.
Un peu plus d’un an après avoir lancé leur premier album officiel en tant que duo, CARNAGE, Warren et Cave concluent leur tournée nord-américaine de 17 dates avec deux spectacles à la Place des Arts, à Montréal, samedi et dimanche.
L’artiste restera même quelques jours de plus sur place, afin de promouvoir son exposition Stranger Than Kindness, qui sera ouverte au grand public du 8 avril au 7 août 2022 à la Galerie de la Maison du Festival, située au 2e étage de L’Astral, dans le Quartier des spectacles. Il rencontrera les médias mardi (et nous y serons !).
Mais en ce samedi soir fort occupé sur la Métropole (des spectacles de Low, Brian Jonestown Massacre, FouKi, Alkapote et Circle Jerks étaient également présentés un peu partout en ville), c’était la bête de scène qui était mise en valeur.
Vers 20h15, Warren Ellis s’est pointé sur scène avec son habituelle barbe de Gandalf, s’est assis à son petit banc et a monté ses chaussures en guise de préparation aux deux-heures-trente qui allaient suivre. Il s’installe au synthé, et trafique quelques sons fantômatiques.
Un trio de choristes formée de Janet Ramus, Wendi Rose, et T. Jae Cole s’installe aussi, tout comme le multi-instrumentaliste Luis Almau, qui complète la formation qui prend donc des airs de trio.
Évidemment, la star de la soirée se présente à la foule sous un tonnerre d’applaudissement.
À 64 ans, on se demande comment un être humain peut encore dégager autant d’énergie, de fougue et de charisme. Une présence plus grande que nature.
Once there was a song, the song yearned to be sung
It was a spinning song about the king of rock ‘n’ roll…
Bien que Warren et Cave viennent présenter les chansons de leur album CARNAGE, ça démarre avec Spinning Song, tirée du merveilleux album de Nick Cave & The Bad Seeds, Ghosteen, puis Bright Horses également tirée de cet album. La foule comprendra d’emblée que le répertoire sera varié ce soir, même en l’absence des Bad Seeds.
C’est moins rock que ce à quoi on est habitués de Nick Cave, mais grâce au trio de choristes, on ressent plutôt une approche gospel.
La chanson titre de CARNAGE, avec son crescendo vocal sur une rythmique rappelant le battement du coeur, ira dans le même sens.
Ça gagne en rythme avec White Elephant, mais ça demeure généralement plus touchant et mélancolique que rythmé, notamment avec la très touchante I Need You, et sa finale où on l’entend implorer « Just breathe » en boucle… La gorge nouée, la foule apprécie tout !
Une très bonne relecture de Cosmic Dancer de T Rex, où Warren brille au violon, épate, alors que God is in the House est très réussie, comme toujours.
Puis, Nick Cave répond à un spectateur qui crie « We missed you! » en confirmant qu’il s’était lui aussi ennuyé de Montréal… et de ses bagels. « Fairmount bagels, i believe? With that cream cheese. How do you call it… Liberty? »
Désolé, Bagel St-Viateur : Nick Cave a tranché en ce qui a trait à l’éternel débat du meilleur bagel à Montréal !
Une bonne chose de faite.
Le meilleur moment de la soirée allait suivre : une époustouflante interprétation de Hand of God, probablement la meilleure chanson du duo.
La soirée se poursuit ainsi durant plus de deux heures, avec deux généreux rappels, afin de piger notamment dans les classiques comme Jubilee Street, Henry Lee et Into My Arms.
Drôle de choix pour la toute dernière chanson du set : Ghosteen Speaks, un peu ésotérique. Pas exactement la finale la plus puissante qu’on aurait pu imaginer, mais on comprend à travers tout cela que Nick Cave présentait non seulement CARNAGE mais également GHOSTEEN, paru en 2019, et donc peu présenté en spectacle en raison de la pandémie.
Tant mieux.
Au bout du compte, la foule a été gâtée, et a montré sa gratitude comme il se doit.
Une grande soirée d’émotions à fleur de peau.
Il reste quelques billets pour le show de dimanche. Ne ratez pas votre chance.
En ce qui a trait à l’exposition Stranger Than Kindness qui débute cette semaine, détails par ici.
Mais ça, on vous en reparlera la semaine prochaine, à l’issue d’une rencontre de presse qui s’annonce intéressante…
- Artiste(s)
- Nick Cave
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Salle Wilfrid-Pelletier
- Catégorie(s)
- Rock,
Vos commentaires