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Nails aux Foufounes électriques | Un lundi pas comme les autres

Les Foufounes Électriques proposaient un concert qui donnait envie d’avoir hâte au lundi cette semaine. L’affiche était appétissante pour tous les amateurs de musique core : 5 groupes se sont succédés sur les planches de la salle, d’un groupe local à une formation d’envergure internationale. De Prowl à Nails, les murs ont tremblé au son de chaque accord.

Quelques heures avant le début du concert, la page Facebook de l’événement indiquait que le brassage de cheveux commencerait à 19h. Or, des problèmes techniques ont retardé les festivités de 30 minutes. Avec la magnifique température que Dame Nature avait programmée pour ce soir-là, la tristesse pouvait facilement s’oublier avec un moment sur la terrasse. Ce retard a occasionné des prestations plus courtes de quelques groupes, résultant à un débordement d’environ 15 minutes de l’horaire initial. Bel effort de la part de l’organisation.

 

Prowl et Eternal Sleep

C’est le groupe montréalais Prowl qui a ouvert le sombre bal. La soirée devait être doublement réjouissante pour Prowl : en plus d’ouvrir pour Nails, ils célébraient la sortie de leur nouvel EP intitulé Hell Breaks Loose. Leur bref passage de 15 minutes sur scène leur permis de présenter des pièces de leur nouveau-né, dont une encore jamais jouée devant public. Ce public d’ailleurs, impressionnait par sa taille pour un moment si tôt, un lundi soir. Leur musique parsemée de riffs accrocheurs a lancé le moshpit, qui n’allait cesser qu’à la toute dernière note de Nails. Un public de feu et motivé, vraiment! Une prestation courte, mais intense.

Eternal Sleep a ensuite pris la relève. La formation de Pittsburg se distingue par une musique riche (trop?) en breakdowns. Les braves qui se trouvaient devant la scène appréciaient visiblement cette ponctuation musicale si l’on en croit l’énergie dégagée par le pit. Et le pit ne ment jamais. Le chanteur du groupe semblait ravi de se trouver à Montréal à voir la façon dont il s’époumonait pour chanter. Ceux à proximité pouvaient sûrement voir les veines palper dans son cou. Il avait à cœur sa performance. Et le public le lui a bien rendu.

 

God’s Hate et Full of Hell

La soirée a continué à voir l’intensité grimper avec God’s Hate. Originaire de la Californie, le groupe s’est présenté sur scène avec un membre différent : au lieu de l’habituel guitariste Colin Young, c’est son frère Taylor, batteur pour Nails, qui a pincé les cordes pour Montréal. Ce changement prouve la solidité du lien familial, et tout le talent de Taylor (qui a en plus produit le dernier album de God’s Hate, Divine Injustice). La performance a été vibrante. Le chanteur, jeune homme ayant une taille plutôt impressionnante, arpentait la scène avec la gueule d’un lion en cage, près à attaquer. Il battait l’air de ses bras avec force à chaque fois qu’il en avait l’occasion. Les Américains ont offert une prestation à l’image de leur musique, agressive.

Full of Hell s’est démarqué ce soir-là (comme à chaque fois), surtout en raison du style marginal du groupe. Il s’agit d’un mélange de Hardcore, de Grind et de Noise. C’est une musique étrange et surprenante, et qui est difficile à catégoriser. Sur scène, le chanteur jouait également avec une console (ou une table de son?) pour pouvoir créer des sons atmosphériques tordus et stridents. Il utilisait en plus un talkbox pour déformer sa voix. Il alternait entre screams, growls et voix d’outre-tombe. La musique était très rapide, et particulièrement violente. Les courageux du pit ont certainement hérités d’ecchymoses, parce que c’était simplement hors contrôle. Les réactions de la foule devaient probablement osciller entre « Wow! » et « Whaaat?!», ou les deux. Magnifique!

Nails clôt le tout !

Les géants californiens Nails ont finalement fait leur entrée. Todd Jones, chanteur de la formation, portait un manteau de cuir. Peut-on souligner son courage d’assumer une telle décision tout au long du concert alors que la température de la salle s’approchait de celles des Enfers?

Il a également fait preuve d’une politesse hors pair en remerciant la foule sans cesse. Il avait réellement l’air ravi et reconnaissant d’être là.

Si tous hochaient la tête et tapaient du pied, le pit s’est calmé à quelques moments. La présence de « karate kids », battant l’air aveuglément et frénétiquement, a probablement refroidi les moshers. Les encouragements de Jones, mêlés à la qualité et l’intensité de leur musique, a cependant permis au bouillonnement humain de reprendre.

La performance d’environ 40 minutes était bien trop courte, même si le groupe est revenu pour un bref rappel. C’était si bon, on aurait tous aimé en avoir plus. Les responsabilités du mardi matin obligent, les derniers accords se sont tus vers 22h45.

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