crédit photo: Julie Artacho
Mythologie

Mythologie à La Licorne | Un récit qui mérite l’avant-plan

L’actrice, réalisatrice et auteure Sarianne Cormier signe et interprète Mythologie, une histoire flirtant avec l’autobiographie qui relate le parcours houleux des femmes de sa famille. Malgré un fond touchant et plein de sensibilité, certains aspects de la mise en scène et de l’interprétation détournaient parfois l’attention du récit principal.

Elle entre en scène simplement, par la porte, vêtue d’un jumpsuit bleu-gris et saluant le public à son arrivée. Rapidement, l’auditoire comprend qu’il se fera raconter une histoire. Le genre d’histoires que toutes les familles se cachent et qui éclatent au grand jour, souvent maladroitement. Sarianne Cormier s’incarne elle-même, expliquant qu’un jour, sa mère est partie. Juste comme ça.

Dans cette ambiance intime que procure la Licorne, ce genre de récit intime semblait avoir sa place. Toutefois, au fil de la pièce, un manque de constance dans l’interprétation de son personnage perturbait par moment la capacité du public à se rattacher pleinement au récit raconté. Sans complètement changer de registre, le personnage pouvait parfois sembler très jeune et à d’autres moments, agir et parler de façon nettement plus adulte.

La scène était agrémentée de deux écrans de projection prenant beaucoup d’espace. Bien qu’ils créaient une mise en scène intéressante, vu le point de fuite que leurs extrémités créaient au centre de la scène, ils n’étaient pas toujours nécessaires dans leur utilisation. Ils accompagnaient souvent ce qui était raconté, une façon d’imager les mots, certes, mais pas toujours de façon pertinente.

* Photo par Julie Artacho.

L’éclairage et l’enchaînement des différentes parties de la pièce étaient réglés au quart de tour et créaient des ambiances fort intéressantes, malgré leur simplicité. Cet effet de mise en scène aurait gagné à être utilisé davantage puisqu’il ne détournait pas l’attention de l’intimité du récit.

La maîtrise du texte par l’interprète et l’écriture en elle-même sont assurément dignes de mention. Ce sont des histoires qui, de prime abord, peuvent sembler anodines, mais chaque personne dans le public pouvait certainement se reconnaître dans au moins l’une d’entre elles. Et c’est ce qui rend une pièce comme celle-ci touchante. Nul besoin de détourner l’attention de cette intimité et de cette vulnérabilité pleines de sens par l’utilisation de support visuel.

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