Festival de jazz de Montréal 2016 – Jour 8 | Ms Lauryn Hill à la Place des Arts : Une énergie fébrile
Le Festival de Jazz édition 2016 bat son plein à la Place des Arts, et ce mercredi 6 Juillet, Ms Lauryn Hill s’apprête à donner une seconde représentation à la Salle Wilfrid-Pelletier. Après tant d’années où la chanteuse de Hip-Hop, Soul, et R&B s’est fait plus que discrète, limitant les apparitions publiques au compte-goutte, nous sommes curieux de voir ce qu’elle nous réserve ce soir sur la grande scène montréalaise…
À 21h32, un DJ vient électriser la foule qui est déjà plus qu’impatiente à l’idée de voir Lauryn Hill jouer et partager ses tubes. Pas une minute plus tôt ni plus tard qu’hier, le band qui accompagne l’artiste entame les premières notes d’un titre instrumental très rythmé à 21h58. Les choristes rejoignent le reste du groupe, qui comprend : trois musiciens pour la section cuivre, deux claviéristes, un guitariste, un batteur et un bassiste.
On note quelques détails vestimentaires très étudiés : le bassiste a des beaux sneakers rouges aux pieds, quand le tromboniste en porte des dorés.
Puis, trois petites minutes plus tard, Ms Lauryn Hill entre sur scène, gracieusement vêtue d’une longue jupe bleue, avec un petit haut et un béret blancs. Elle salue d’une voix chaleureuse, et prend sa guitare acoustique avant de se lancer. Elle a exactement le même timbre qu’à ses débuts, celui si particulier, avec des petites brisures dans la voix à l’image des hauts et des bas émotionnels de la vie.
Sur I Gotta Find Peace of Mind, le pont est extrêmement efficace : dans un beau cocon de lumière bleue, on assiste à des appels-réponses entre Ms Lauryn Hill et ses chœurs, avec une progression très contrôlée en intensité… jusqu’à une explosion de sentiments, libératrice.
Un grand silence de quelques secondes se fait entendre, puis la section Back Vocals reprend seule « You are my peace of mind, Oh, My peace of mind » en boucle, sur une mélodie harmonisée qui est ensorcelante, envoûtante.
Une chose est sûre, l’artiste semble avoir toujours beaucoup de caractère, elle paraît tout autant volcanique qu’il y a quelques années. Plusieurs fois, pour ne pas dire entre chaque chanson, on la voit s’agiter et faire de grands signes aux techniciens du son.
Un spectacle en deux grands tableaux
Après plusieurs titres où l’artiste rappe avec plus de vigueur et d’efficacité que jamais, une légère ré-organisation se fait sur scène. Les musiciens se lèvent, débarrassés de leurs chaises. Lauryn Hill fait de même, et en plus quitte sa guitare acoustique pour se consacrer au chant.
On assiste alors à un Ex-Factor énergique, et les choristes donnent beaucoup physiquement, elles dansent, créent une impulsion en même temps qu’elles accompagnent la voix de Lauryn.
Sur le solo de guitare, la chanteuse lead se met à danser aussi, au moment du pic émotionnel de la chanson. Pendant le titre qui suit, c’est le batteur qui livre un solo percutant, sur lequel Lauryn Hill et ses chœurs font une chorégraphie et se répondent en mouvements, comme au jeu du chat et de la souris. Ce moment déchaîne le public, et Lauryn Hill se sert de cette énergie pour entamer un rap endiablé.
On apprécie ensuite l’interprétation de Lost Ones, où Ms Lauryn Hill s’exprime avec une précision rythmique incroyable. La salle réagit aux claps des musiciens, applaudissant également sur les temps forts du titre.
À un moment, tout le band se joint à Lauryn Hill, à même le sol, et l’artiste chante une succession de « Montréal, Montréal, Montréal», comme une incantation, dans une lumière bleue nuit. Un peu plus tard, l’artiste reprend son petit clin d’œil à son public avec des « Je t’aime, je t’aime Montréal ».
Une succession de reprises inattendue
Après avoir interprété Ready or Not, puis Killing Me Softly, titres qu’elle avait sortis en tant qu’interprète des Fugees, Ms Lauryn Hill surprend alors les spectateurs avec un « troisième acte » de reprises. Plusieurs chansons de Sade, de Bob Marley se suivent, avant que Lauryn Hill chante Ne me quitte pas de Jacques Brel. Sur ce titre, elle offre toute une mise en scène, sortant un petit mouchoir noir avec lequel elle joue pendant qu’elle chante.
Ms Lauryn Hill reprend alors son catalogue avec Doo Wop. Il est presque minuit, et alors que le concert touche à sa fin, la chanteuse fait monter ses enfants sur scène. Elle les présente et les fait parler dans le micro. Elle termine en touchant quelques mains d’un public survolté.
Même si la chanteuse a offert une interprétation vocale sans faute ce soir, les problèmes de son récurrents nous ont donné une sensation de fatigue auditive étonnante pour deux heures de concert à la Place des Arts. Tout comme les gesticulations qui en ont découlé au cours du show. On ne se souviendra donc que de sa voix toujours aussi irréprochable, aussi bien chantée que rappée.
- Artiste(s)
- Lauryn Hill
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Salle Wilfrid-Pelletier
- Catégorie(s)
- Soul, Soul/R&B,
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