
Mr Burns au Prospero | Il restera toujours les Simpsons
Le théâtre Prospero et le Collectif Tôle présentent une adaptation de la pièce américaine Mr Burns, A Post-Electric Play, créée en 2012 à Washington, puis à New York Off-Broadway en 2013. Cette création complètement disjonctée s’amuse à imaginer un « après » sans électricité où les humains se réfugient dans leurs références de culture pop pour se donner de l’espoir. La metteuse en scène Marie-Ève Groulx dirige sept interprètes qui jouent une multitude de personnages, manipulent une pléiade d’objets patentés et performent même un opéra rétro-futuriste devant un public mitigé.
La civilisation s’est effondrée, l’humanité est plongée dans le noir. Quatre rescapé.es autour d’un feu tentent de tromper la peur en se rappelant les détails d’un épisode des Simpsons de 1993 intitulé Cape Feare. Cette introduction prend la forme d’une série post-apocalytique sans zombies, où l’on comprend rapidement que les centrales nucléaires qui produisaient l’énergie sont maintenant une menace radioactive. Malgré l’ingéniosité d’un éclairage de camping à la lampe frontale et au faux feu de bois, les dialogues ne nous permettent pas de comprendre exactement ce qui a provoqué le chaos. Ce premier acte reste quand même le plus attachant, car la suite part un peu en couille…
* Photo par Maxim Paré-Fortin.
Acte plutôt nébuleux
Nous sommes projetés sept ans plus tard. Nos survivant.es forment maintenant une troupe de théâtre amateure ambulante, reproduisant le plus fidèlement possible le répertoire de la culture pop d’autrefois, avec comme programme principal des collages des répliques des Simpsons.
On comprend que l’électricité ne fait toujours pas partie du quotidien, et les plus futés ont patenté des systèmes à pédales et à bras pour propulser de la lumière temporaire pour leur show. Les enjeux de cet acte restent encore une fois nébuleux, on grappille des informations par ci par là dans les conversations, mais le tout prend simplement la tangente d’une gang qui passe trop de temps ensemble, avec les «dramas» habituels, amplifié par le stress post-traumatique de la fin du mode de vie moderne.
Étrangement, on ne s’attache pas tant aux personnages, et on n’arrive pas à rester dans le rythme de leurs interactions, quelques longueurs nous amenant à nous perdre dans nos propres pensées. Heureusement, ils nous gratifient d’extraits assez longs de leurs sketchs, dont un medley hilarant de jingles publicitaires qui ont marqué le Québec et quelques hits de Marie-Mai et Britney au travers… et pas beaucoup de contenu des Simpsons finalement.
* Photo par Maxim Paré-Fortin.
Fast foward 75 ans plus tard: l’histoire de la famille Simpson sert de référent pour la dramaturgie d’un opéra sur l’Amérique d’avant, où une coryphée introduit un chant presque grégorien sur un autel en hommage aux cinq bonhommes jaunes. Dans un set up sectaire très réussi, on ne comprend pas grand chose à la tragédie, à part que Mr Burns attaque le bateau sur lequel se trouve les Simpsons et les tue un après l’autre en les électrocutant. Bon dernier, Bart réussit à battre Mr Burns en duel, claquette aux pieds et pied de biche en main. On cligne des yeux et on se demande ce qu’on vient de vivre.
Le ton de satyre est clair, mais on dirait qu’il aurait fallu que les voix chantées et la musique soient encore plus grandioses pour que le gâteau pogne et que l’on soit emporté par l’hilarité. À part Joanie Martel et Cécile Muhire qui ont de magnifiques voix, les reste de la distribution ne compte pas de chanteurs, ce qui est dommage pour les besoins de ce moment.
Malgré l’inventivité scénographique et la qualité du jeu des interprètes, ce show laisse la majorité perplexe, tant au niveau du rythme que du narratif. On comprend ce que l’autrice américaine Anne Washburn a voulu illustrer, que parfois, ce n’est pas le meilleur de la culture pop qui est magnifié dans la mémoire collective et l’idée est bonne sur papier, mais cette version ne rend pas nécessairement justice aux attentes du programme. Et je ne pensais jamais dire ça un jour, mais ça manquait d’Edgar Fruitier dans leur Mr Burns.
Mr. Burns – une pièce post-électrique est présenté au théâtre Prospero et affiche complet jusqu’au 1er avril, mais il reste encore des supplémentaires les 2 et 3 avril par ici.
Informations en vrac
- Texte : Anne Washburn
- Mise en scène : Marie-Ève Groulx
- Avec Maxime Brillon, Maryline Chery, Guillaume Laurin, Joanie Martel, Cécile Muhire, Ève Pressault, Dominique Quesnel
- Scénographie : Odile Gamache
- Lumière : Jacinthe Racine
- Accessoires et costumes (actes I et II) : Marianne Lonergan Pilotto
- Costumes (acte III) : Sophie El-Assaad
- Conception sonore et musicien : Carl Matthieu Neher
- Chorégraphie : Sophie Levasseur
- Artiste(s)
- Mr. Burns - une pièce post-électrique
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Prospero
Événements à venir
-
mardi
Mise en scène : Marie-Ève Groulx
Lieu : Théâtre Prospero -
mercredi
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