Mononc’ Serge et Anonymus à l’Impérial | La tradition du métal canadien-français des fêtes se poursuit
On peut toujours compter sur Mononc’ Serge pour nous faire digérer la dinde et les soupers de matantes après Noël. Sa traditionnelle tournée des fêtes est le plus jouissif des exutoires après le marathon du magasinage et des partys à n’en plus finir. Mais avec, en plus, son nouvel album Métal canadien-français avec Anonymus, le premier en 16 ans, ce rendez-vous n’était vraiment pas à manquer. Et, sans surprise, les riffs, les solos, les propos douteux et le houblon étaient à la hauteur des attentes.
Forte d’un nouvel album, la bête bicéphale du métal québécois (ou canadien-français) n’a pas boudé son plaisir pour présenter la majorité de l’album en question. Dès les premiers instants, la chanson éponyme de l’album est jouée pour lancer le programme. Une Minute du patrimoine devrait être consacrée à cette chanson pour le simple fait d’avoir fait rimer Napalm Death et Joliette. Et pour rester dans l’esprit de Noël, le groupe a ressorti le simple Les fêtes en enfer. Une belle surprise pour les fans qui suivent de près le projet depuis longtemps.
Comme nous sommes à Québec, La bataille du Vendredi Saint a été accueillie avec un enthousiasme digne de la défunte rivalité Canadiens-Nordiques. L’hommage aux hommages a été présenté de façon hilarante alors que l’oncle explique que les pauvres dans la salle sont les musiciens sur scène et les riches, les gens dans la foule ayant les moyens de se payer un billet pour le véritable concert de Mononc’ Serge et Anonymus. Alors que ces mêmes musiciens n’auraient les moyens que de se payer un billet pour un hommage à… Mononc’ Serge et Anonymus. Avis aux musiciens amateurs ! Toujours sous un thème mercantile, Shitty accent a été présentée comme la continuité anglophone de la carrière de Mononc’ Serge. Après tout, selon ses dires, ça lui permettrait de se promener en voiture de luxe comme le font les gars de Voivod. S’a coche et Moé mais en mieux, tirées du petit dernier, ont aussi eu une bonne réaction de la foule compacte sur le parterre. Mais peut-être pas autant que La ligue du vieux pouèl, véritable bombe métallique qui lance l’album. De même, juste avant le rappel, Bonne année était de circonstance. Un classique en devenir.
Parlant de classiques, les vétérans ont quand même pigé dans leur répertoire bien connu de tous. Sébastien Benoît et Le clown pour grand-papa n’ont pas été épargnés encore hier soir. J’pue pas, j’sens l’punk n’a pas été oublié pour le grand plaisir du plancher de danse. Une grande performance de Carlos Araya avec sa finale des plus violentes. Et, tel un Reign in Blood, Les patates n’ont pas été mises de côté encore une fois pour cette tournée. La même chose pourrait être dite de Marijuana, qui, avouons-le, a plus ou moins bien vieilli depuis la légalisation de la substance en question.
Bien sûr, au grand déplaisir de l’oncle, la chanson numéro un du Spotify, L’âge de bière, ne peut toujours pas être mise sur une tablette. Le moron choisi parmi la foule d’ivrognes a été particulièrement impressionnant pour caler sa bière d’un trait. Un autre moment édifiant.
En guise de rappel, à notre grande surprise, la chanson Musique barbare a été sortie de sa retraite. Et, bien sûr, au final, Ogunquit, une habituée des fins de concert pour le duo.
Encore une soirée réussie à l’Impérial pour les fans de métal, de bière et de propos disgracieux. Tout ça vaut bien un mal de bloc avant le réveillon du 31. Bonne année, comme dit l’autre !
Tagada Jones
La première partie assurée par les vétérans du punk français semble avoir plu à plus d’un. Au moment de prendre la scène, le plancher était déjà compact et énergique. Il faut dire que la troupe en est à plus de 20 visites au Québec et a pu se bâtir une bonne base de fans. Une bonne prestation de plus de 40 minutes qui pourra faire patienter les fans avant un retour comme artiste principal.
- Artiste(s)
- Mononc' Serge
- Ville(s)
- Québec
- Salle(s)
- Impérial Bell
- Catégorie(s)
- Métal, Québécois,
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