Mon île, mon coeur

Mon île, mon coeur à l’Espace St-Denis | Le charme renversant de Montréal vu par un nouvel arrivant

Les 7 Doigts présenteront dès le 8 septembre un spectacle exclusif qui inaugurera le tout nouveau Studio-Cabaret de l’Espace St-Denis, situé dans le Quartier latin. Intitulé Mon île, mon cœur, cette création multidisciplinaire, aussi spectaculaire que poétique, racontera la ville à travers le parcours d’un nouvel arrivant qui s’installe à Montréal en raison d’une relation amoureuse éphémère… mais qui tombera ensuite amoureux de Montréal elle-même ! Nous avons assisté à une présentation d’un extrait du spectacle devant médias, en compagnie d’un artiste qui a vécu un parcours semblable pour sonder son point de vue !

Lionel Kizaba est un artiste afro-électro congolais installé à Montréal depuis 2011. À Kinshasa, il était batteur de jazz et musicien touche-à-tout. Après plusieurs années à oeuvrer au Congo, il a choisi Montréal comme terre d’accueil, convaincu par des amis canadiens qui lui disaient : « Le Canada, c’est l’endroit des artistes. À Montréal, les artistes sont bien soutenus. C’est le meilleur endroit au monde pour jouer de la musique. »

Il a tôt fait de constater que c’était bien le cas. « J’ai fait une formation pour les artistes immigrants, nommée Eureka. J’ai été soutenu, formé, on m’a montré plusieurs outils, comment s’intégrer, comment fonctionnent les subventions, tout ça. Ça m’a rendu la vie beaucoup plus facile. »

Mais au-delà des aspects pratico-pratiques, s’intégrer à un nouveau pays, c’est toujours une affaire de coeur !  À l’instar du personnage de Mon île, mon coeur, l’ex-copine de Lionel Kizaba, qu’il a rencontrée au Congo, était Canadienne. Et à son arrivée, ce ne sont pas les formations et le soutien aux artistes qui l’ont fait aimer Montréal, mais plutôt les petits détails : la joie de vivre, la fameuse vibe montréalaise. « J’ai fait plusieurs villes dans le monde, mais Montréal, c’est vraiment incroyable ! »

En assistant, à nos côtés, à l’extrait du spectacle Mon île, mon coeur présenté ce matin, il trouvait qu’une scène représentait particulièrement bien cette célèbre vibe : le party de cuisine où des amis jamment sur I Lost My Baby de Jean Leloup dans un esprit festif !

« Ça c’est TRÈS montréalais !  On a tellement fait de jams de musiciens, avec la bière, ça mange, ça joue de la musique… je n’ai jamais vécu ça de cette manière au Congo! »

L’escalier en colimaçon typiquement montréalais intégré au décor sur scène a aussi fait son effet.

« Ça me rappelle quand je suis arrivé à Montréal, en octobre, et que je voyais les arbres qui changeaient de couleur, et ensuite la neige qui tombe… Ça m’a rappelé Montréal, l’escalier, avec la garnotte en bas, et la scène où on voit de la neige !  Je n’oublierai jamais la première fois que j’ai ressenti la neige et le froid. Je me rappelle que je le ressentais dans mes veines !  Mais je me suis adapté. »

En plus des prouesses circassiennes et de la danse, le spectacle est également accompagné d’une narration poétique tenue de main de maître (de piste) par Didier Lucien, qui incarne « Le passant ».

Ses propos en introduction du spectacle ont tôt fait de séduire Kizaba.

« L’introduction m’a rappelé l’immigration, quand tu arrives dans un pays, t’es un peu perdu…  En fait, j’étais dépaysé mais pas trop. Au Congo, mes ami.es étaient déjà presque tous des étrangers. Mais ce qu’il exprimait me rejoignait. »

Dans son cas, Lionel Kizaba avait d’abord rencontré Mario St-Amand à son arrivée, qui l’a pris sous son aile et l’a amené avec lui en tournée un peu partout au Québec. De quoi découvrir rapidement les charmes du pays d’accueil !

Plusieurs années plus tard, après avoir pris part à une vitrine à Mundial à l’automne 2021 avec ses propres chansons, plusieurs diffuseurs de partout dans le monde ont été séduits, si bien qu’il a eu l’occasion de jouer au Jazz Heritage & Festival en Louisiane, ainsi qu’en Italie, en France, en Angleterre, à Vancouver et à … St-Georges-de Beauce !  Sans compter une performance au Festival International Nuits d’Afrique.

Décidément, dix ans plus tard, son intégration a tout d’un succès !

 

Un nouvel espace immersif

Mon île, mon coeur est « vraiment un spectacle à l’image d’où on veut aller avec cette nouvelle salle », comme on nous le disait à notre arrivée sur les lieux.

La volonté de l’équipe derrière l’Espace St-Denis est d’« éclater » l’expérience d’un spectacle, puisque les spectateurs sont littéralement immergés dans l’action qui se passe tout autour d’eux. Les principales actions du récit se déroulent sur la scène devant, mais des personnages apparaîtront sur des plateformes au milieu de la scène, et déambuleront entre les spectateurs, exploitant à fond cet environnement virtuel à 180 degrés que propose le Studio-Cabaret.

Plusieurs écrans LED sont déployés sur les parois et peuvent faire office de décor pour les productions dotées de video mapping. Les possibilités offertes par cet environnement visuel sont pour le moins inspirantes.

De plus, on nous racontait que dès l’automne, le bar-terrasse Le Marie-Louise et un restaurant de type Brasserie française ouvriront leurs portes, et permettront la présentation de souper-spectacles.

Visiblement impressionné par la salle, Kizaba réfléchissait à la possibilité d’y présenter son prochain lancement d’album. « Je m’imagine bien le faire ici. On a un concept afro-futuriste, avec des projections, on amène le public dans mon univers, dans l’espace… », raconte-t-il en balayant la salle du regard, de la scène au balcon. L’album en question est prévu pour novembre. On en saura plus sous peu, apparemment…

Présenté par les 7 Doigts et la Compagnie France Film en collaboration avec MONTRÉAL COMPLÈTEMENT CiRQUE, le spectacle Mon île, mon coeur sera dévoilé au public dès le 8 septembre au Studio-Cabaret de l’Espace St-Denis. Détails et billets par ici.


* Cet article a été produit en collaboration avec l’Espace St-Denis.

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