Critique | Moi, dans les ruines rouges du siècle au Théâtre d’Aujourd’hui
Sasha Samar raconte, de son enfance au moment où il quittera l’Ukraine, une fresque sur la Russie et le récit d’un jeune homme, qui défilera sous nos yeux avec humour, candeur et sensibilité. Tout au long de la soirée, larmes et éclats de rire s’entremêleront.
Olivier Kemeid s’est inspiré de la vie de Sasha Samar – qui interprète avec force et brio son propre rôle — pour nous plonger au cœur de l’Ukraine communiste. À travers lui, nous vivrons la chute du régime, Tchernobyl, l’arrivée au pouvoir de nouveaux partis politique, les rêves et désillusions d’un peuple. Au-delà de l’histoire d’un pays, il y a celle d’un homme qui souhaite devenir célèbre pour que sa mère le retrouve.
Petit garçon de trois ans abandonné par sa mère (Annick Bergeron), Sasha se retrouvera seul avec son père, un Robert Lalonde des plus touchants, prêt à tout pour le bonheur de son fils. À l’âge de 7 ans, il apprendra qu’on lui a menti, celle qu’il croyait être sa maman ne l’était pas. Débutera alors sa quête de la gloire, joueur de hockey ou acteur, peut lui importe, il veut être vu.
Lénine, Youri Gagarine et Nadia Comaneci apparaitront eux aussi sur scène, sorte de caricature des clichés du communisme. C’est avec finesse et une belle ironie que l’auteur se moque, une critique de la société qui se marie à merveille à l’humour. Ces apparitions créent l’hilarité dans la foule, à noter Geoffrey Gaquère magnifique en astronaute et des plus cocasses en Lénine.
Après les rires, Kemeid nous ramène dans la dureté de la vie. Sophie Cadieux est troublante lors du monologue décrivant l’horrible heure précédant l’explosion de la centrale nucléaire. Moi, dans les ruines rouges du siècle, un savant amalgame d’humour et de drame, de tous ces petits et grands moments dont se compose une vie.
- Artiste(s)
- Moi dans les ruines rouges du siècle
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre d'Aujourd'hui
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