crédit photo: Jérôme Daviau
Orchestre de jazz I de McGill

McGill Jazz Orchestra I à la Maison de la Culture Janine Sutto | La relève jazz à l’œuvre sous la direction de Marianne Trudel

À un mois de la fin de session, l’Orchestre de jazz de McGill I nous présente le fruit de leurs répétitions sous la direction de Marianne Trudel avec un répertoire de Big Band qui navigue entre tradition et modernité, entre Thad Jones et les compositions de Marianne Trudel.

Le concert s’ouvre avec un premier titre de Thad Jones où on sent les jeunes musiciens tendus et crispés, mais l’ensemble respire et se détend sur le deuxième titre de Thad Jones, le court Cherry Juice, où la puissance de l’orchestre prend alors de l’assurance. Sur la scène, on retrouve tout de même une section de cuivres composée de cinq trompettes, quatre trombones et cinq saxophones plus une section rythmique traditionnelle, guitare, piano, contrebasse et batterie. Il est d’ailleurs à noter qu’il y a deux sections rythmiques différentes qui se partagent le répertoire de la soirée. S’ajoute une chanteuse, Ally Levy, qui investit la scène avec aisance et assurance au troisième titre pour interpréter I Just Found Out About Love initialement chanté par Diane Schurr. Et c’est sur Just One of Those Things de Cole Porter qu’elle se laisse aller avec bonheur.

Pour veiller sur ces 23 jeunes musiciens, Marianne Trudel a mis son chapeau de professeure de McGill et se retrouve à la direction. C’est une autre facette de la remarquable pianiste que je découvre ce soir, plus habitué à l’entendre derrière son piano, souvent dans de petites formations mais aussi avec l’ONJ notamment lors d’un concert avec Laura Anglade. Et c’est toujours dans un plaisir apparent qu’elle dirige la grande formation.

Le concert se poursuit avec un répertoire plus moderne avec la longue pièce maîtresse de la soirée, Aires de Lando de Maria Schneider, une pièce originale avec une instrumentation diversifiée où notamment les flûtes apparaissent et qui met en avant la belle partie solo de clarinette de Jeremy Sandfelder qui a été notablement lumineuse.

S’ensuit Résonance, un titre lent de Marianne Trudel qui s’ouvre avec une partie de guitare où les attaques sont effacées pour un son vaporeux avec une touche d’écho et qui lorgne dans le contemporain dans son introduction pour se développer tranquillement pour un résultat particulièrement convainquant. Et les musiciens enchaînent avec un autre titre de Trudel, la nature avant tout, qui laisse la part belle à de nombreuses interventions de solistes, notamment Owen Shaw à la trompette et Anthony Paolini au saxophone. Et pour boucler la boucle, le concert se termine avec Back Bone de Thad Jones.

Côté regrets, on notera la sonorisation du piano qui sonnait étriqué et manquait cruellement de basse. Et la jeune formation de McGill ne remportera sûrement pas de prix pour sa diversité culturelle ou sa mixité – 5 femmes sur 23 musiciens…

J’avoue avoir été davantage touché par les titres de Maria Schneider et de Marianne Trudel, pour leur richesse et leur ouverture vers d’autres styles, plus proches de mes intérêts. Une question de goût… Il reste que l’ensemble a montré sa solidité avec un répertoire riche et varié et j’ai pu apprécier ces nouveaux talents que l’on retrouvera vraisemblablement très rapidement dans les salles de la métropole.

Grille de titres

  • Don’t Get Sassy / Thad Jones
  • Cherry juice / Thad Jones
  • I Just Found Out About Love / arrangements du Count Basie Orchestra avec Diane Schurr
  • We’ll be together again / arrangements du Count Basie Orchestra avec Diane Schurr
  • Just one of those things / Cole Porter, arrangements pour Nat King Cole
  • Aires de Lando / Maria Schneider
  • Résonance / Marianne Trudel
  • La nature avant tout / Marianne Trudel
  • Back Bone / Thad Jones

 

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