Marillion à Toronto et Québec| Musique intense, groupe de bonne humeur
Dans le cadre d’une tournée nord-américaine servant à promouvoir son plus récent album, la formation britannique Marillion était de passage au Québec et en Ontario cette semaine. Puisque Sorstu.ca est capable d’être partout à la fois, notre photographe Daniel Bouchard est allé prendre des photos du spectacle de mercredi soir à l’Impérial Bell de Québec, tandis que notre critique Jean-François Tremblay était au Danforth Music Hall de Toronto deux jours plus tôt, c’est-à-dire le soir d’Halloween…
Un concert de Marillion est habituellement l’endroit pour rencontrer les fans les plus sympathiques et colorés que l’on puisse trouver. Comme un certain classique du groupe le disait dans les années 80, « All the best freaks are here… ». Et même si les gens étaient très gentils (salutations à un certain Tom !), une légère déception nous a habité lundi soir alors que l’on s’attendait à un immense party d’Halloween et qu’au final, les costumes étaient plutôt discrets, et la foule plutôt clairsemée.
De plus, le matériel que l’on retrouve sur le nouvel album F.E.A.R. (Fuck Everyone And Run, dont vous pouvez lire notre critique ici), et qui dominait la liste des chansons du spectacle, ne se prête pas tellement à la fête. C’est donc à un concert sous le signe de l’austérité auquel le public a eu droit.
Ceci étant dit, les cinq membres du groupe étaient visiblement heureux d’être là, et les interactions entre Steve Hogarth et les spectateurs se sont faites dans la bonne humeur et les plaisanteries. Le chanteur était particulièrement en forme et a offert une prestation très émouvante de The Invisible Man, la pièce d’ouverture de la plupart des concerts du groupe depuis un bon moment déjà. La foule était conquise.
Plus efficace en concert que sur disque
Comme nous l’avions supposé dans notre critique du plus récent album, les nouvelles chansons ont pris vie sur scène. Ce petit quelque chose qui, selon nous, leur manquait sur le disque était présent en concert. Une énergie différente, une émotion plus grande. Living in F.E.A.R., mais plus particulièrement l’épique The New Kings, sont venues nous chercher profondément.
La performance théâtrale de Hogarth y était pour beaucoup, ainsi que les projections derrière la scène qui appuyaient les textes colériques des nouvelles compositions avec des images fortes de politiciens, d’icônes culturelles, de pièces de monnaie ou encore de paysages, selon la chanson. Chaque morceau de Marillion est un mini film, et on en sort grandis, émotionnellement drainés, et on en redemande.
Les solos de guitare de Steve Rothery étaient remplis de passion, le jeu de Mark Kelly aux claviers était d’une grande précision, la basse de Pete Trewavas énergique et la batterie de Ian Mosley, toujours plus effacé que les autres derrière ses cymbales, était parfois intense et toujours solide.
Le nouveau matériel s’accordait parfaitement aux vieilles chansons. Marillion a su concocter pour cette tournée une très belle liste de chansons qui naviguait à travers les différentes époques du groupe, allant de Wave et Mad (tirées de Brave, 1994) à Neverland (Marbles, 2004) en passant par Afraid of Sunlight et King (1995).
Rappel improvisé
En premier rappel, c’est à la touchante El Dorado, tiré du nouvel album, à laquelle le public a eu droit. Puis, après une deuxième pause, le groupe est revenu sur scène pour un autre rappel. Et c’est alors qu’une femme dans la foule a crié « You have to sing Kayleigh! ».
Le groupe, qui avait d’autres chansons de préparées (le site Setlist.fm indique que durant les concerts précédents, les gens ont eu droit à This Strange Engine, Easter, Three Minute Boy et Sugar Mice, selon le soir), s’est plié à la demande de la foule qui applaudissait et criait avec énergie.
Un rappel improvisé donc, constitué de Kayleigh, Lavender et Heart of Lothian (essentiellement, les trois gros singles de la période Misplaced Childhood). Steve Hogarth, n’étant jamais tellement chaud à l’idée de chanter des chansons de Fish, son prédécesseur à la tête du groupe dans les années 80, a laissé le public entonner en grande partie ces airs classiques du groupe, ne chantant pratiquement que les refrains. Peu importe, la foule était extatique, et ceci mit fin à un concert d’une grande intensité au niveau des émotions, et de très haute qualité au niveau technique et musical.
Première partie: John Wesley
En première partie, une prestation de John Wesley chanteur et guitariste qui a travaillé au fil des ans avec plusieurs membres de Marillion, ainsi que Fish, Steven Wilson et plusieurs autres. Et il n’en est pas à sa première prestation en ouverture d’un spectacle de Marillion, loin de là.
Les amateurs de prog l’aiment bien en général, mais en ce qui nous concerne, sa musique a quelque chose d’un peu soporifique. Sa voix est juste et correcte (bien qu’elle ait quelque chose d’agressant à la longue), son jeu à la guitare est exceptionnel, mais le tout est très répétitif, et ça manque d’émotions dans l’ensemble. Le musicien, seul sur scène avec ses nombreuses guitares, s’accompagnait de pistes enregistrées au préalable, activées par ses pédales, et qui lui permettaient d’avoir un « groupe » complet pour interpréter ses chansons (batterie, basse, et tout le reste). Mais le tout avait un petit côté lassant, car tout ce qu’il fait est dans le même format et ne se distingue pas vraiment.
Liste des chansons de Marillion
- The Invisible Man
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Power
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Living in F.E.A.R.
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Wave
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Mad
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Afraid of Sunlight
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The New Kings: I. Fuck Everyone and Run
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The New Kings: II. Russia’s Locked Doors
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The New Kings: III. A Scary Sky
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The New Kings: IV. Why Is Nothing Ever True?
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Neverland
Rappel 1:
- El Dorado: I. Long-Shadowed Sun
- El Dorado: II. The Gold
- El Dorado: III. Demolished Lives
- El Dorado: IV. F E A R
- El Dorado: V. The Grandchildren of Apes
Rappel 2:
- Kayleigh
- Lavender
- Heart of Lothian
- Artiste(s)
- Fish, John Wesley, Marillion
- Ville(s)
- Québec, Toronto
- Salle(s)
- Danforth Music Hall, Impérial Bell
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