Marie Céleste au Théâtre Fairmount | Feux de joie, feux de foyer, feux roulants
L’ambiance du Théâtre Fairmount était électrisante lors de l’arrivée au concert du groupe Marie Céleste, jeudi dernier. Peut-être est-ce le vent frais de l’extérieur qui rendait l’atmosphère chaleureuse, ou la voix enveloppante de Sandra Contour en première partie du spectacle, mais il planait un sentiment de fête entre amis dans le sous-sol, un soir d’hiver. C’est l’impression qui est restée tout au long de la soirée.
La scénographie signée Joëlle Leblanc était simple, mais efficace : un nuage de lanternes blanches accrochées côté cour de la scène mettait en valeur les différents jeux de lumières tout au long du concert. Pour le reste, les projections s’en chargeaient.
Les lumières s’éteignent tranquillement, et un individu vêtu d’un grand chapeau monte sur scène, guitare à la main, afin de présenter le programme principal. Les amateurs de l’émission de radio La journée est encore jeune reconnaîtront Tyler Rourke du duo Simon et Tyler, qui s’assure que le public est bien réchauffé avant d’accueillir le groupe Marie Céleste, dont fait partie Simon Duchesne, l’autre moitié du duo. Acclamé par la foule, le quintette du Lac-Saint-Jean entre alors sur scène : Simon Duchesne (guitare et voix), Philippe Plourde (clavier et voix), Zachary Tremblay (guitare électrique), Guillaume Sliger (batterie) et Olivier Tremblay (basse, clavier et voix).
Telle l’annonce d’un party de maison qui commence, le groupe d’amis entame la soirée avec la première chanson de leur micro-album, le titre éponyme Feux de joie. La chanson-titre élève la salle grâce à sa musique rock mêlée aux voix harmonieuses de Simon et Philippe. Les membres du groupe se déchaînent et s’en donnent à cœur joie pour nous offrir un aperçu de leur talent musical impressionnant. La chanson donne l’impression de piquer un sprint dans une forêt pour enfin reprendre son souffle lors des dernières secondes, soudainement beaucoup plus calmes. En écoutant les paroles, on comprend que cette envie de fuite n’est pas le fruit du hasard. En effet, le micro-album Feux de joie joue avec une déclinaison du thème du départ, tels que la rupture, le deuil et l’exil.
Alors que le groupe s’était affairé à « mettre le feu » lors de la première pièce, voilà qu’il nous offre le sentiment de s’asseoir autour d’un foyer pour nous raconter une histoire. Ils enchaînent avec Sur la Main, une chanson au texte rappelant des récits québécois à la manière de Michel Tremblay, décrivant l’atmosphère troublante du centre-ville.
S’ensuit Philadelphie, aux notes de rock progressif, où Simon Duchesne nous offre une prestation hallucinante, s’époumonant au micro en gesticulant, ce qui enflamme le public. Les projections éclectiques ajoutent à l’atmosphère rock’n’roll de la musique. Le ton change ensuite drastiquement avec Kérosène, une ballade atmosphérique qui donne l’impression de planer.
Des inédites et des invités!
Comme promis, les demi-finalistes de la 27e édition des Francouvertes réservaient quelques surprises aux spectateurs présents. De nouvelles chansons mêlant mélancolie et allégresse donnent certainement l’eau à la bouche pour un éventuel album. Parmi celles-ci, Deux goélands est sans doute l’air le plus poignant. Mêlant des arrangements envoûtants et des paroles touchantes, elle s’annonce comme une pièce majeure des futures sorties du groupe.
Comme dans une véritable fête de famille, de nouveaux invités arrivent et prennent place sur scène : Étienne Coppée et Flavie Melançon, pour interpréter l’un des titres à succès du chanteur, Demain il fera beau. « Hallelujah », c’est le cas de le dire ! Telle une chorale gospel, le Fairmount chante en chœur en tapant des mains, au rythme des harmonies des voix des artistes sur scène.
C’est d’ailleurs une des grandes forces de Marie Céleste : les membres du groupe sont de véritables experts pour créer des harmonies vocales poignantes, qui résonnent dans tout le corps. La « dernière » chanson de la soirée, leur succès Maison-monde, en est l’exemple même, alors que sa deuxième partie est composée d’un refrain chanté par l’ensemble des voix de Simon, Philippe, Étienne et Flavie. En fermant les yeux, on est transporté vers une journée d’été ensoleillée au bord d’un lac. Voilà le pouvoir de l’album Feux de joie : il offre le sentiment d’être transporté à travers les différentes saisons grâce à ses atmosphères variées et uniques.
Après avoir remercié le public, ce dernier en redemande encore. Évidemment, le groupe ne partira pas sans interpréter leur plus grand succès : Elle vit dans les bois, leur toute première chanson. La foule, attentive, écoute les premières notes tant attendues, puis tout le monde se met à chanter ses douces paroles. Lors du pont, Simon et Philippe se taisent et le public prend la relève. Visiblement émus, les cinq membres du groupe semblent réaliser la portée de leur premier projet, Feux de joie, aussi impressionnant que le navire dont ils portent le nom.
Ainsi, la soirée se termine, la fête aussi. La foule quitte tranquillement, le cœur heureux et la tête pleine d’images poétiques offertes par le talent lyrique de Marie Céleste. Leur carrière s’annonçant être un feu roulant de succès à venir.
Le groupe sera de passage dans diverses salles de spectacles en région dès novembre.
Dates de spectales à venir pour Marie Céleste
8 novembre – Kiboikoi (Les Escoumins)
9 novembre – Café Théâtre Côté-Cour (Jonquière)
13 décembre – Le Zaricot (Saint-Hyacinthe)
20 décembre – Église Saint-Pierre (Alma)
1er mars – Vieux Palais de L’Assomption (L’Assomption)
Photos en vrac
- Artiste(s)
- Marie Céleste
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Fairmount
- Catégorie(s)
- Alternatif, Folk, Progressif, Québécois, Rock,
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