crédit photo: Pierre Langlois
Orchestre Symphonique de Montréal

L’OSM, un tourbillon d’émotions avec deux chefs-d’œuvre poignants à la Maison symphonique

D’abord, le Concerto pour violoncelle d’Elgar, où le soliste, Nicolas Altstaedt, a mis cet instrument en lumière avec une intensité saisissante. Ensuite la Symphonie n° 6 de Tchaïkovski, dans laquelle, sous des accents nostalgiques, un véritable drame intérieur se déploie. Entre tumulte des passions chez Tchaïkovski et mélancolie chez Elgar, chaque note sublime les tourments et les craintes.

Notre photographe Pierre Langlois s’y trouvait. Retour en photos sur l’événement.

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Samuel Coleridge-Taylor, Ballade, op. 33

La soirée a bien débuté avec la Ballade op. 33 de Samuel Coleridge-Taylor. L’énergie et la vivacité remarquables de cette pièce nous happe dès les premières notes. Plus tard, cette œuvre s’aventure vers des thèmes romantiques luxuriant pour ensuite retrouver l’énergie du début et gagner en intensité. C’est un privilège d’entendre cette pièce qui est rarement jouée, les lignes mélodiques sont d’une grande finesse d’ailleurs. Son auteur a été surnommé le « Mahler africain ».

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Edward Elgar, Concerto pour violoncelle, op. 85

Place au soliste Nicolas Altstaedt ! Si le musicien était un acteur, on le qualifierait de ténébreux. Son interprétation, sensible et subtile, sied parfaitement à la douceur et à la mélancolie de l’œuvre, le Concerto pour violoncelle d’Elgar. Au moment de composer cette pièce, Elgar avait été profondément marqué par la guerre. De plus, il connaissait des difficultés financières et sa santé était fragile. On sent cet être fragilisée lors de l’écoute. Les sonorité ardente d’Altstaedt ont servi avec brio ce moment d’une grande intensité émotive.

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Piotr Ilitch Tchaïkovski, Symphonie no 6, op. 74, « Pathétique »

À la deuxième partie de concert, nous avons eu droit à l’une des plus belles symphonies romantiques, fréquemment utilisée dans la culture populaire, la « Pathétique » de Tchaïkovski. Déjà entendue dans des films comme Anna Karénine (1997), Minority Report et Aviator, cette symphonie explore avec force les émotions humaines, de la joie à la plus profonde tristesse. Ce fut la dernière œuvre de Tchaïkovski; il en dirigea la première neuf jours seulement avant sa mort, à l’âge de 53 ans.

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Dirigée pour la première fois par la cheffe Anja Bihlmaier, l’OSM a su nous transmettre l’essence de ce que l’on qualifie de « meilleure symphonie de Tchaïkovski ». Un univers d’émotions : rage, tendresse, désespoir, et beauté.

Cette œuvre unique possède des moments forts, par exemple, au deuxième mouvement, où l’orchestre, surtout les cordes qui créent le tissu sonore principal, nous a servi avec grâce une valse quelque peu décalée et asymétrique qui nous laisse un sentiment d’étrangeté. C’est d’une beauté inquiétante.

Et que dire de la finale : une mélancolie empreinte de résignation qui semble émerger des profondeurs les plus sombres de l’orchestre. Encore une fois, les cordes dominent, créant une texture sombre et oppressante. Les bois et cuivres interviennent pour accentuer les élans tragiques. Le tout se termine dans une lente agonie, s’éteignant dans le silence.

Comme promis, le tourbillon d’émotions a bel et bien eu lieu à la Maison symphonique ce soir.

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