
L’Internationale Périphérique 2025 | Faire rimer festival régional avec art marginal
On entend déjà les langues sales crier « pas encore un autre festival! » à personne en particulier — apparemment qu’il y aurait plus de 500 événements du genre au Québec. Or, on s’en balance allègrement, car toutes les régions de la province méritent qu’on y célèbre ce qu’on qualifiait jadis d’alternatif, soit les musiques qui brassent et qui osent, mais qui ne figurent que trop rarement sur les médias et plateformes traditionnelles. Pas seulement l’Abitibi-Témiscamingue (FME, depuis 2003), Charlevoix (Le Festif!, depuis 2010) et le Haut-Saguenay (La Noce, depuis 2017), hein?
Malgré ses teintes encore un peu vertes, on peut déjà affirmer sans honte que L’Internationale Périphérique — qui se tenait à l’Anse St-Jean les 15-16-17 août derniers — a passé le test. Forte d’une belle programmation et de lieux d’exception (lire : magnifiques), cette première édition regorgeait de moments magiques. Surtout que les éléments n’ont heureusement rien du tout gâché, étant restés relativement cléments sur toute la durée. Compte-rendu en mode journal, histoire de faire moins banal, pour cette édition inaugurale.
Une fabuleuse histoire (coulée dans le roc)
Ah… le majestueux fjord du Saguenay et ses imposants escarpements rocheux menants au Lac St-Jean. Berceau de ces bleuâtres baies que sont les bleuets et surtout de moult créatifs (dont c’est aussi le sobriquet), rayonnant au théâtre, dans les médias, à la télé, au cinéma, en mode et en littérature. En plus de cette fresque historique qu’est le spectacle théâtral La Fabuleuse Histoire d’un Royaume (présenté depuis 1988!), on parle, notamment, des Louise Portal, Gaston Lepage, Marie-Lise Pilote, Germain Houde, Michel Jean, Geneviève Pettersen, Larry Tremblay, Denis Gagnon et Michel Barette, de même que deux autres immenses Michel, tous deux acteurs ayant marqué avant de nous quitter, soit messieurs Dumont et Côté.
Et que dire de tous ces musiciens jeannois ou saguenéens, d’André « Dédé » Fortin (1962-2000) des Colocs, à son ami Fred Fortin et ses groupes de rock (Gros Mené, Galaxie), en passant par le fort populaire Québec Redneck Bluegrass Project, l’influent groupe métal Voïvod, Pierre Lapointe et Marie-Mai, entre autres. Des artistes si différents qui ont toutes et tous été émergent·es à un moment donné.
D’ailleurs, il faut savoir que L’International Périphérique est né d’un désir de faire découvrir le pittoresque village de L’Anse St-Jean à travers une démarche artistique. Pareil comme en 1997, lorsque fut couronné en tant que roi de l’Anse Denys Tremblay, artiste et enseignant à l’UQAC, qui fit beaucoup jaser pendant son règne (qui dura quelques années). D’ailleurs, l’Illustre Inconnue (la porte-parole du festival, née Catherine Gagnon) se veut l’héritière de Denys 1er.
De plus, on se doit de mentionner que le DG de l’IP, Vincent Bélisle, est aussi celui de l’étiquette de disque locale Soluté Records, qui représente plusieurs artistes musicaux présents à ce festival pluridisciplinaire dédié à l’art émergent de tout acabit, qu’il soit musical, visuel ou performatif.
Jour 1 : Duo de perfo choc, porté par des femmes fortes
Nous sommes vendredi soir, peu après 22 heures. Il fait frais sur la montagne, lorsqu’on arrive sur le site principal du festival. Ce dernier est installé au pied du Mont Édouard, qui redeviendra un centre de ski d’ici quelques mois (pas déjà?). On remarque que ce sont d’immenses tentes de type bivouac qui font office de chalet, à la suite de l’incendie ayant ravagé ce dernier en mai de l’an dernier. Il y a aussi une scène de taille moyenne plantée à même la montagne, soit en pente quelques mètres au-dessus du plancher des vaches.
D’emblée, on se dit que ça commence tranquille, comme on ne dénombre que quelques centaines de festivaliers, alors que le quintette montréalais La Sécurité débute son set. N’étant que peu familier avec le groupe, votre scribe est néanmoins charmé instantanément par leur son post-punk mâtiné de new wave, limite grunge-alterno, qui fait mouche. Évoluant quelque part entre Bikini Kill et The Breeders, la musique du groupe rappelle par moment autant Lucious Jackson que Romeo Void, avec sur le top une touche de pop, mais pas trop (un peu comme The B-52’s à leurs débuts). C’est qu’on aime bien ça lorsqu’il y a une grosse basse vrombissante, une batterie syncopée, des guitares dissonantes et des harmonies vocales bien ficelées, t’sais.
Mené par la très stylée chanteuse-claviériste Éliane Viens-Synnott, le groupe met aussi en vedette deux autres filles qui bottent des culs, soit les guitaristes-choristes Melissa Di Menna (Jesuslesfilles) et Laurence Anne Charest-Gagné (également artiste solo, soit Laurence-Anne). Ah, et vous a-t-on dit que la troupe possède une fortiche section rythmique, formée du bassiste Félix Bélisle (Choses Sauvages) et du batteur Kenneth David Smith?
Visiblement content d’être là, Bélisle mentionne au micro que c’est « un peu le Osheaga du Saguenay » (même si votre scribe aurait préféré qu’il compare l’événement à Lollapalooza), avant que le groupe ferme son set avec une finale parfaitement punk, débordante de feedback.
Ensuite, il invite les spectateurs à aller voir « la légendaire Annie-Claude Deschênes », qui joue peu après minuit à l’After, au bar-bistro du récemment rénové motel du coin (doté d’une jolie terrasse arrière, avec terrain de pétanque et feu de camp!).
Mais que dire de plus sur la chanteuse de Duchess Says et de PyPy qui n’a pas encore été écrit quelque part? Une fois de plus, lorsqu’elle foula la minuscule scène du Camp de Base, l’incroyable artiste totale prouve qu’elle possède un magnétisme auquel il est tout simplement impossible d’échapper. C’est beau de voir les quelques poignées de festivaliers s’étant déplacés tomber sous le joug d’ACD, lors de cette performance aussi shamanique et conceptuelle que dansante. Il faut savoir qu’en concert solo, la nonchalance savamment incarnée de la chanteuse (aussi aux claviers et séquences) appuie avec brio le délinquant électro-clash à saveur new wave de son premier album solo, Les Manières de table, paru l’an dernier chez Bonsound.
Bref, notre punkette préférée nous en a mis plein la gueule, une fois de plus. On a eu droit à une petite heure d’énergie survoltée, où ont embarqué à pieds joints les festivaliers, pour danser sur les rythmiques enivrantes comme s’il n’y avait pas de lendemain et qu’il n’était pas une heure du matin. En plus, les plus crinqués ont aussi eu droit à deux heures de musique supplémentaires, avec Annie-Claude en mode DJ, qui s’activait derrière ses platines à enfiler des vieux tubes d’Herbie Hancock, entre autres.
Jour 2 : Gros fun au quai, en bateau, à la montagne et au camp
Il est 17h, il fait beau et (très) chaud à la marina du village. En arrivant au bout du quai, on constate qu’environ 80 personnes sont déjà là pour la prestation de la petite Mahéja, une fille native du coin.
Derrière son folk ultra-pop aux allures innocentes se cache une jeune femme qui semble avoir pas mal de vécu, à en croire les paroles de ses chansons. Livrées avec sincérité et émotion, les compositions de Mahéja sont ici en formule dépouillée, n’ayant qu’un guitariste pour s’accompagner. C’est que la chanteuse possède une fort belle voix, juste et puissante (pensez à Charlotte Cardin), et lorsqu’elle nous jase ça entre ses chansons, son bel accent chantant est aussi pétillant qu’effervescent — et ses intermèdes, joliment marrants. La version acoustique d’On danse ensemble (disponible sur les plateformes) en donne une bonne idée.
Cependant, on doit avouer qu’on s’était surtout déplacé pour manger une petite molle pendant le show suivant, soit celui de Les Cornets Volants, un quatuor de Chicoutimi donnant dans le rockabilly de garagiste (c’est un compliment). C’est que ces joyeux lurons — déguisés en crémiers des années 1960 — rendent hommage au Cornet Volant, un food truck qui arpentait le Saguenay pendant l’enfance de l’auteur de ces lignes.
Sachez qu’on ne peut que s’esclaffer en entendant les (parfois vulgaires) paroles des accrocheuses compos du chanteur Joe Pistachio, accompagné de ses tous aussi rigolos zigotos, soit le guitariste Vanilla Gab, le bassiste Choco Steph et le batteur Bananalexis.
Au fond, Les Cornets Volants, c’est un peu comme si les Breastfeeders avaient forniqué avec WD-40 dans ledit truck réfrigéré, avec dans le prélart du Wampas (et Les Trois Accords?), par un beau lendemain de veille d’été, genre. Mais ce n’est clairement pas une gueule de bois qui les auraient empêchés de donner un bon show, à voir Joe et Gab sauter partout comme des fous pendant leur endiablée perfo, qui en a fait (sou)rire plus d’un·e.
Qu’il est plaisant de réaliser que leurs délicieuses ritournelles pastichent tout plein de mélodies qu’on connait par cœur, comme le riff de Devil’s Haircut de Beck. Ou lorsqu’il se fendent d’une traduction libre (comme dans les bonnes années du yéyé!) d’I Wanna Be Your Dog de The Stooges, pour clore Le Chihuahua (2024), alors que le tout petit canin ayant inspiré la pièce regarde le show, depuis les bras de sa maman.
Allez donc écouter leur mini-album Sucre-moi les fraises (2022) en attendant que les boys n’aillent enregistrer leur premier album quelque part cet automne.
À peine la dernière note des Cornets jouée, c’est sous le coup de 18h qu’on invite les détenteurs de places pour le concert suivant à se bouger, car doit imminemment quitter le quai le bateau zodiac sur lequel Maxym Bronsard jouera pour une poignée de chanceux.
D’abord, on a droit à un bref historique du fjord, gracieuseté d’un des deux capitaines de notre petit navire, avant de jeter l’ancre dans un décor absolument magnifique, où le temps s’arrête le temps de quelques chansons acoustiques. Eh oui, c’est là où trente-quelques spectateurs et spectatrices de tous âges ont le bonheur d’assister à un concert intimiste de cet auteur-compositeur-interprète fort sympathique. Son doux folk nous rappelle Vincent Vallières, de même que le plus pop/propre de Fred Fortin.
Originaire de la Rive-Sud de Montréal, ce Saguenéen d’adoption nous a invité dans son quotidien à travers ses compositions, en compagnie de sa douce moitié, assise à ses côtés, qui l’a par ailleurs accompagné vocalement pendant La Petite maison jaune.
Afin de profiter toute la gang de ce beau moment, empreint de douceur, presqu’en apesanteur, le chanteur-guitariste va même jusqu’à offrir à tout le monde un shooter d’Amarula (ou de jeu de pomme, pour les enfants et les non-buveurs). Gentil, hein?
Et puis, il finit son tour de chant avec une reprise de Tassez-vous de d’là des Colocs, « pour qu’on chante tous ensemble ». Pour vrai, on a encore des frissons, là maintenant, juste à repenser à cet instant de pure communion, comme le font les premières nations.
D’ailleurs, après le concert, en voguant vers le quai, notre capitaine nous raconte une vieille légende du Saguenay, mettant en vedette Mayo le guerrier, en guise de dessert.
Quelques heures plus tard, après être allés souper, c’est l’heure du show de l’artiste le plus connu de la programmation, Xavier Caféine. Il prend les planches peu après 21h, au grand bonheur de tous ceux et celles qui ne l’avaient pas vu en concert depuis longtemps (il faut dire que son dernier album a été lancé il y a déjà 12 ans). Bien que la pluie et des petits pépins techniques se pointent le nez, les fans n’en ont foutrement rien à branler, préférant chanter en chœur pendant qu’on règle ce qui cloche avec la basse de notre rockstar. Parce que Xavier Caféine, dans le fond, c’est un peu notre Billy Idol, notre Danzig (époque Misfits, t’sais), notre Sting (époque The Police, s’entend) ou notre Nicolas Sirkis (Indochine, à jamais!) à nous, non?
Caféine est très content d’être là, dans ce maudit beau lieu, savourant le moment, en remerciant les quelques centaines de festivaliers de s’être déplacés. On a droit à plusieurs pièces tirées de son sixième et plus récent album, New Love (soit Electric, Lettres d’amour, New Love et I Love You), alors que sont jouées pas moins de cinq pièces de son album le plus populaire, Gisèle (2006). Ça chante pas mal fort pendant 1-2-3-4, Montréal (cette ville), la pièce titre, La Fin du monde et Le Feu.
Finalement, les vieux de la vieille se sont régalés lorsque Caféine a joué coup sur coup deux pièces de son tout premier album (Mal éduqué mon amour; 1998), soit les classiques cultes que sont les Oh Chérie (dans laquelle il hurlait à la lune comme un loup) et Tu ne peux pas partir, avant de finir par Les Imbéciles (Bushido; 2009). Du bonbon. Mention spéciale à ses musiciens, soit Max Héon aux claviers et aux chœurs, de même qu’à son batteur et son guitariste, dont ce n’était que le deuxième concert avec Caféine.
Suivait ensuite PyPy, pour une performance en toute puissance, fidèle à eux même. Évidemment, le quartette a joué plusieurs pièces de leurs deux disques, soit Pagan Day (2014) et Sacred Times (2024), comme les énergiques Poodle Wig, Molly, She’s Gone, and She’s Back, entre autres.
Mais peu importe le choix des pièces : un show de PyPy, c’est un spectacle où tout est possible et surtout, tout est permis. Comme faire fi de la clôture pour aller danser plus près de la scène quelques mètres plus loin. Et où ACD saute dans la foule pour chanter direct dans le visage des fans et tripper avec eux, pendant que le guitariste Roy Vucino (CPC Gangbangs, Red Mass, etc.) rocke sa vie en faisant quelques pas de dance, et que le bassiste Philippe Clément et le batteur Simon Besré (tous deux aussi de Duchess Says) tiennent le fort. T’sais quand ACD annonce à ses collègues « on fait I Don’t Give a Fuck; on l’a pas pratiqué mais on s’en câlisse », avant de se retourner vers la foule et d’ajouter « je trouve que ça fitte avec vous autres », tu le sais qui se passe de quoi de spécial.
Ensuite, on se rend tranquillement au Camp de Base, pour un doublé de prog déjanté. D’abord, peu après minuit, il y a Dexit, le duo de math-rock fucked-up (on peut-tu appeler ça comme ça?) de deux membres de Saints Martyrs (qui jouait aussi à L’IP dimanche), soit le guitariste Sébastien Delorme et le batteur Daniel Hains-Côté, auquel vient tout juste de se joindre la bassiste Claudia Gagné (aussi de La Dame Ovale, avec son ami Daniel).
Au menu, rythmiques impossibles, humour décalé et décrochage de mâchoire en règle, avec en prime une surprenante reprise de I Want It That Way (Backstreet Boys) pour fans de King Crimson. Bref, vous voyez le genre (ou pas pantoute, mais c’est pas grave). Un trip pas mal pété, avec un goût de revenez-y. En attendant le prochain show, Dexit a un mini-album (Suprême DXT) dispo en ligne.
Et puis, il y a le duo d’extraterrestres triangulophiles – si ça existe! – qu’est Angine de poitrine.
Tenter de décrire l’expérience serait futile, car un show d’AdP doit se vivre en personne. Et ce, même si les photos donnent une petite idée du délire visuel, alors que musicalement, on est dans une toute autre dimension, où seuls les musiciens peuvent comprendre ce qui se passe réellement, alors que n’importe qui d’ouvert d’esprit peut embarquer dans les hypnotiques mantras que le duo façonne en temps réel, grâce à des pédales futuristes, des costumes et du maquillage monochromes, un talent fou pour les mélodies complexes mais accrocheuses, et surtout, beaucoup d’humour.
L’essayer c’est l’adopter, comme qu’y disent. Prochaine fois, soyez donc là, OK? Mention spéciale au troisième membre du groupe, soit l’émérite sonorisateur Dany Lemay, qui les fait toujours sonner en ta’. Même lorsqu’il fait 40 degrés Celsius dans un toute petite salle de village.
Jour 3 : Un dimanche pas comme les autres à l’église de l’Anse
Isabelle Charlot est en train de jouer avec sa troupe lorsqu’on arrive enfin dans la belle église du village (après avoir plier bagage, comme on repart ce soir). On dirait des romanichels virtuoses sortis des Balkans qui nous offrent du chant lyrique et de la musique classique, mais dans un trip plus poétique, façon slam, où la performance théâtrale prime. En vrac, les adjectifs qui nous viennent en tête sont : puissant, intense, surprenant, viscéral, émouvant, sincère et percutant.
À une belle instrumentation (percussions, cordes, vents) s’additionnent plusieurs voix, et celles de la foule, chorale. Un tout se situant entre divin et ténébreux, porté par des textes percutants, où douceur côtoie douleur. On n’aurait pu espérer mieux comme lieu qu’une petite église pour ce concert/spectacle pas très pieux. On a déjà hâte de la voir en tête d’affiche, afin d’avoir le spectacle intégral dédié à son album Pour éblouir la fin du monde (2025).
Et dire qu’on finit notre festival au même endroit, avec René Lussier en sextet, qui célèbre ses 50 ans de carrière. Le guitariste est une légende culte qu’on devrait canoniser, même s’il n’a jamais joué à la radio. Il est de ceux qui ont touché à tout, et qui ne font jamais deux fois la même chose.
Vous savez les Frank Zappa, Robert Fripp, Peter Gabriel, Trey Spruance et autres Mike Patton, des musiciens d’avant-garde qui carburent à l’improvisation, à l’improbable, à l’inconnu, au dépassement, à la transgression, etc. Lussier est de ceux là, tout comme ses musiciens d’exception: Guillaume Bourque (clarinette et autres vents), Julie Houle (tuba), Luzio Altobelli (accordéon), Hugo Blouin (contrebasse) et Robbie Kuster (batterie). Tous et toute des machines, qui s’amusent comme des gamins. Comme lors de J’y va ti ou de Feuille d’érable (dédiée à Robert Gravel). Tellement de moments forts, avec beaucoup d’humour, bien évidemment. Lussier, c’est l’un de nos grands, souvenez-vous en.
Bref, les quelques 350 festivaliers (dont la moitié provenaient de l’extérieur de la région) qui avaient pris une chance en se rendant à l’Anse ont passé une sacrée belle fin de semaine en campagne, entre suintante canicule et précoce automne, mais haute en succulents décibels. On remet ça l’an prochain?
Photos en vrac
La Sécurité
MAHÉJA
Pypy
Angine de Poitrine
Isabelle Charlot
René Lussier
- Artiste(s)
- Angine de Poitrine, Annie-Claude Deschênes, Dexit, Isabelle Charlot, La Sécurité, Les Cornets Volants, Mahéja, Maxym Bronsard, Pypy, René Lussier, Xavier Caféine
- Ville(s)
- L'Anse-Saint-Jean
- Catégorie(s)
- Electro, Experimental, Festival,
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