
Linkin Park au Centre Bell | Renaissance à Montréal, 11 ans plus tard
Linkin Park a toujours été à part dans la vague néo-métal des années 2000. Là où d’autres s’enfermaient dans une formule, eux ont toujours cherché à ouvrir les frontières : entre rap et métal, entre rock et électro, entre douleur intime et énergie cathartique. J’avais déjà eu des frissons en septembre 2024 en regardant leur entrevue avec mon maître à penser Zane Lowe. Depuis, je n’espérais qu’une chose : vivre en vrai ce nouveau chapitre de Linkin Park, juste pour sentir la vibe.
Depuis la sortie surprise de From Zero en novembre 2024, j’attendais ce moment donc. Huit mois plus tard, me voilà au Centre Bell, prêt à vivre deux heures de Linkin Park — version 2025 : avec une nouvelle voix, un nouveau souffle, mais la même intensité.
Comme beaucoup de ma génération, j’ai découvert Linkin Park dans ma vingtaine. Hybrid Theory, puis Meteora, ont été des albums marquants. Comme beaucoup, j’ai pleuré la disparition de Chester Bennington en 2017. Depuis, le silence. Jusqu’à cette tournée mondiale, la première depuis onze ans à Montréal, marque le retour d’un groupe à la fois meurtri et transformé.
Hier soir, le 5 août 2025, l’émotion était immense. Il fallait y être. Le public, large en âge — de 10 à 60 ans — témoigne de l’impact générationnel du groupe.
* Linkin Park à Los Angeles en novembre 2024. Courtoisie de Alive Coverage.
Une première partie mitigée
En ouverture, PVRIS, groupe originaire du Massachusetts, propose un pop-rock sombre, aux sonorités métalliques, qui s’inscrit dans la continuité du Linkin Park post-Meteora. Malgré l’énergie sur scène, j’ai trouvé leur performance un peu générique. Peut-être faudrait-il revenir à leur premier album pour mieux saisir leur essence et influences d’origine. J’ai adoré les références doom et métal, mais ça manquait d’identité.
L’entrée de Linkin Park : un frisson collectif
Après un compte à rebours sur les écrans géants, la tension monte. Le groupe entre sur scène avec Somewhere I Belong. Frissons immédiats. Impossible de ne pas penser à Chester — mais aussi impossible de ne pas reconnaître la place qu’Emily Armstrong, la nouvelle chanteuse, mérite sur scène. Elle ne remplace pas : elle prolonge.
Suit Crawling, chantée à plein poumons par le Centre Bell, devenu chœur géant, comme un hommage vibrant à Chester.
Aujourd’hui, Linkin Park évolue à deux niveaux. Le premier : raviver la mémoire, en rejouant les classiques avec une charge émotionnelle brute. Le second : affirmer une nouvelle identité avec From Zero, un album fort, porté par la voix d’Emily qui y met toute son âme. Franchement, elle assure!
* Linkin Park à Los Angeles en novembre 2024. Courtoisie de Alive Coverage.
Un public qui suit, un groupe qui avance
Les nouveaux morceaux trouvent naturellement leur place dans le set. The Emptiness Machine, par exemple, s’impose déjà comme un hymne. Ce n’est pas juste de la nostalgie : le public chante aussi les nouvelles chansons, preuve que le lien est toujours là — et qu’Emily s’y inscrit pleinement.
Un moment fort : PVRIS revient pour un duo explosif sur Burn It Down, juste après que Mike Shinoda ait remercié le public de soutenir la nouvelle ère du groupe.
L’essence même de Linkin Park reste intacte : des interludes électro percutants, des moments où les beats prennent le dessus, des solos de claviers furieux, et ce moment inattendu où Mike change le rythme de Numb en mode gospel-rap avec la participation du public.
* Linkin Park à Los Angeles en novembre 2024. Courtoisie de Alive Coverage.
Une renaissance sincère
Ce lineup recomposé ne cherche pas à faire oublier Chester. Il le fait revivre, avec respect, émotion, et, surtout, sincérité. La magie de Linkin Park, c’est aussi cela : ne jamais rester figé, mais toujours avancer, ensemble.
- Artiste(s)
- Linkin Park
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Centre Bell
- Catégorie(s)
- Alternatif, Métal, Nu métal, Rock,
Événements à venir
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