crédit photo: Pierre Langlois
L'Impératrice

L’impératrice au Mtelus | Pulsar : une étoile morte et montante

Le Mtelus s’est envolé dans une galaxie près de chez nous hier soir au son des mélodies de l’album Pulsar, au volant du vaisseau spatial se trouvait L’Impératrice et sa nouvelle chanteuse Louve.

C’est sur les airs de la chanson Thriller de Michael Jackson que les lumières de la scène se sont agitées afin d’aviser les spectateurs de boucler leurs ceintures pour le décollage. Déjà à ce moment précis, un malaise plane, non seulement en raison du choix artistique de lancer le bal sur la musique de Jackson, mais également en raison du départ soudain en septembre dernier de la chanteuse principale du band, Flore Benguigui.

Après neuf années au sein du groupe, la chanteuse, autrice et compositrice s’est retirée de L’Impératrice avant le début de la tournée de leur troisième album, Pulsar. Ayant propulsé le groupe sur la scène internationale, la chanteuse était l’élément central de L’Impératrice pour lui avoir porté une voix. Dénonçant un climat toxique au sein du band composé seulement d’hommes, l’artiste a mentionné être mal en point au niveau de sa santé mentale et physique.

* Flore Benguigui avec L’Impératrice à Osheaga 2023. Photo par Marie-Emmanuelle Laurin.

« L’étoile morte qui brille encore »

C’est sur les airs du morceau culte du groupe, La lune, que Louve est entrée en scène envoutée d’une énergie lumineuse et débordante telle une étoile filante. En l’espace de quelques vers, la foule a complètement adopté la nouvelle chanteuse de L’Impératrice. Aux allures de popstar et d’un naturel marquant par ses mouvements de danse assumés et sa voix angélique, une star est née devant les Montréalais.

Remplacer l’icône artistique qu’est Flore Benguigui au sein du groupe était un défi de taille que Louve a su relever dès que sa voix a résonné dans le micro. Acclamée par des mains en l’air agitées, des cordes vocales animées criant les paroles des chansons et des sourires creusant les joues, le public était hypnotisé par la chanteuse française. Le fondateur du groupe et le claviériste Charles Dugros de Boisseguin s’est ensuite adressé au public afin de présenter Louve tout en soulignant son courage de se tenir derrière ce micro.

Pulsar signifie « l’étoile morte qui brille encore », un nom proposé par l’ancienne chanteuse Flore Benguigui. L’ex-membre du groupe a d’ailleurs composé la majorité des chansons de l’album livrant de manière assez explicite un cri d’alerte sur son état accablant. L’ironie se dessinait lentement sur les pas de danse de la naissance de l’artiste qu’est Louve suivant les traces d’une étoile morte qui autrefois brillait aussi.

Tremblement de terre au Mtelus

« C’est par les failles que passe la lumière », chante Louve sur la mélodie de Me Da Igual et bien on peut dire que malgré les failles du groupe, le Mtelus était ébloui par la brillance du groupe et de sa chanteuse. Il est impossible de ne pas éprouver du plaisir à un spectacle de L’Impératrice. Similaire à la musique immersive et futuriste de Daft Punk, le groupe transpire la célébration de la vie et l’intensité par une musique colorée qui touchent les styles du disco, du funk, du groove, au rétro et à l’électro.

Complètement conquis par L’Impératrice, les fans se sont fait bercer au creux de leurs souvenirs sur les morceaux classiques tels qu’Anomalie bleue, Voodoo et Matahari, etc. Plus que le spectacle avançait, et plus le groupe était en symbiose avec le public dans un univers transcendant. Les musiciens ont offert des performances à couper le souffle tant lors de leur solo qu’ensemble. Passionnés, ils ont livré des chorégraphies cocasses et une maîtrise de la musique impressionnante qui ne semble même pas appartenir à ce monde.

Le Mtelus s’est mis à trembler sous les piétinements des milliers de pieds qui faisaient résonner le sol comme signe de protestation lors du classique rappel québécois. Sous le choc de l’intensité et de l’accueil des Québécois, le groupe a laissé savoir que chaque fois qu’il jouait à Montréal, le public était extraordinaire.

Il est possible de s’entendre sur le point que c’est album est extraordinaire tout comme le groupe dans l’univers musical. Or, il y a ce malaise qui m’habite lorsque je regarde la couverture de l’album Pulsar, choisi par Flore Benguigui, où l’on voit une géante main métallique et sur l’index de celle-ci se trouve un papillon prêt à s’envoler ou bien se sauver…

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