Les Choristes en concert à la salle Wilfrid-Pelletier | Un retour en enfance au cœur d’un ciné-concert touchant
Samedi soir, à la salle Wilfrid-Pelletier, j’ai visionné un film que je n’avais pas vu depuis au moins quinze ans. Cette fois, l’expérience avait quelque chose de totalement nouveau : le film est projeté sur écran géant, accompagné en direct par l’Orchestre FILMharmonique et Les Petits Chanteurs du Mont-Royal. J’avais beaucoup aimé Les Choristes à l’époque et j’ai été rassasié par cette formule ciné-concert. Pour un premier baptême du genre, difficile d’imaginer meilleur choix.
Une immersion musicale qui fait vibrer la nostalgie
Dès les premières notes, on sentait que la soirée reposerait sur la finesse de l’interprétation et la précision de la synchronisation. Sous la direction d’Anthony Gabriele, l’Orchestre FILMharmonique imposait une présence solide, jamais trop forte pour écraser l’image, mais toujours assez riche pour rappeler que la musique de Bruno Coulais était une œuvre en soi. Je me suis surpris à écouter des passages que j’avais oubliés, comme si j’assistais au film pour la première fois.
Les Petits Chanteurs du Mont-Royal ont été irréprochables. Du moins, de ce que j’ai pu percevoir, aucune fausse note, aucun flottement, rien pour briser la magie. Le jeune choriste qui reprenait la voix du personnage Pierre Morhange réussissait quelque chose de délicat : offrir une interprétation différente, mais parfaitement juste. L’adaptation était bien réalisée, respectueuse du timbre du film sans tomber dans la copie conforme. C’était touchant d’entendre cette voix sortir de la scène plutôt que des haut-parleurs, comme si Pierre Morhange prenait vie devant nous.
La nostalgie a fait le reste. Je crois que n’importe qui dans la trentaine, comme moi, ayant déjà chanté dans une chorale, a forcément traversé ce répertoire dans sa jeunesse. Vois sur ton chemin, Caresse sur l’océan, Cerf-volant… J’ai vu des souvenirs défiler, certains glorieux, d’autres où je chantais beaucoup moins juste que je voulais bien l’admettre. Le film a cette capacité rare de ramener chacun à ses propres années d’école.
Quand la salle devient un personnage… malgré les rhumes de saison
Décembre nous rappelle parfois que l’hiver s’invite dans tout. Même dans un spectacle. J’ai entendu plusieurs personnes tousser autour de moi, parfois de manière presque rythmée, ajoutant malgré eux une couche sonore involontaire au concert. Cela m’a fait sourire plus qu’autre chose. La salle elle-même devenait un personnage, un peu enrhumé, mais bien intentionné.
Il faut dire que la projection était parfaitement calibrée pour permettre à la musique d’exister sans couvrir les dialogues. La scène finale, celle où le professeur Mathieu quitte l’internat et où retentit la chanson Les Avions en Papier est touchante. Là, l’équipe technique a visiblement monté le volume, et l’effet était super. Le son enveloppait la salle. J’aurais pris cette ampleur sonore tout au long de la soirée, pas seulement à la fin. Ce passage m’a convaincu que le ciné-concert peut devenir encore plus puissant que le film original.
Et que dire de la montée émotionnelle ? Quinze ans plus tard, j’avais presque oublié à quel point la fin du film vient nous chercher. Pépinot, adopté par le professeur tout juste renvoyé… La salle retenait son souffle. J’ai entendu des gens chuchoter, d’autres essuyer discrètement leurs yeux. Moi aussi, honnêtement.
Et si vous voulez vraiment sentir à quel point le temps passe vite, allez voir ce que l’acteur Maxence Perrin est devenu aujourd’hui. Ça frappe : on ne voit pas les années filer.
Une première expérience réussie
C’était ma première fois dans une formule où le film est projeté pendant qu’un ensemble musical joue la bande originale en direct. Honnêtement, j’ai été convaincu. Les Choristes était probablement l’un des meilleurs choix pour découvrir ce type d’expérience : une musique forte, une histoire déjà ancrée dans l’imaginaire collectif, et cette douceur qui traverse tout le film.
Bien sûr, tout n’est pas parfait : j’aurais aimé que certains passages musicaux respirent un peu plus fort, que l’orchestre prenne davantage la place qu’il mérite, notamment dans les scènes clés. Mais ce sont des détails qui n’enlèvent rien à l’ensemble. L’événement reste un moment touchant, chaleureux et porté par une interprétation d’une grande qualité.
En sortant de la salle, je me suis dit que j’avais envie de revivre ça. De retenter l’expérience avec un autre film, une autre ambiance, une autre musique. Je parie que je ne suis pas le seul à être reparti avec cette impression.
Les Choristes en concert n’était pas seulement un retour vers un film culte : c’était une plongée dans nos propres souvenirs, portée par des voix qui, décidément, n’ont rien perdu de leur pouvoir d’émotion.
- Artiste(s)
- Les Choristes, Les Petits Chanteurs du Mont-Royal, Orchestre FILMharmonique
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Salle Wilfrid-Pelletier
- Catégorie(s)
- Cinéma, Classique,
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