The Weeknd

Le parcours de The Weeknd | Des ruelles sombres jusqu’à la gloire

Au début du mois de mai, alors que l’été tardait à se pointer le bout du nez, un blogue louche « fuitait » une chanson de The Weeknd. L’artiste canadien, qui laissait planer les rumeurs d’un nouvel album depuis quelques semaines, préparait un gros coup pour la pop contemporaine.

Aucun titre n’avait encore été annoncé, aucune chanson n’avait fait surface et la machine à promotion n’était même pas au point de spéculer quoi que ce soit quant à Beauty Behind the Madness. Cependant, le 27 mai, en plein avant-midi, sur un site dont nous ne pouvons mentionner le nom, jaillissait ce qui allait servir de porte d’entrée pour The Weeknd dans la cour des grands. La version de ce premier extrait, qui n’était même pas encore masterisé y allait comme suit:  »But I can’t feel my face when I’m with you ».

Peu après, The Weeknd a lancé une tournée nord-américaine dans les plus grandes salles du continent. Avant d’être au sommet, le Torontois de 25 ans a connu une suite d’événements qui a assurément façonné son style et sa personnalité. À l’approche d’un des concerts de l’année dans la Métropole (ce mardi soir au Centre Bell), Sors-tu.ca vous propose une rétrospective du parcours d’un chanteur considéré comme plusieurs comme le nouveau Michael Jackson.


Avant la musique

Abel Tesfaye a grandi en terre canadienne, dans la ville de Toronto. Sa mère mono-parentale n’étant pas à la maison a dû léguer l’éducation de son fils à sa grand-mère. De descendance éthiopienne, elle lui parlait en amharique, langue parlée en Éthiopie. Abel Tesfaye a donc appris ses premières bribes d’anglais vers l’âge de 6 ans.

À l’âge de 17 ans, Tesfaye quitte son école secondaire. Rapidement, le désir de quitter le domicile familial se fait sentir. Quelques mois plus tard, il emménage au 65 rue Spencer, dans le Parkdale, quartier de la Métropole canadienne. Lieu mythique pour la carrière de l’artiste, endroit d’où les expérimentations artistiques et musicales découleront, tout autant que les fêtes entres amis.

Le nom de son premier mixtape officiel, House of Balloons, fait référence à ce lieu. L’artiste a mentionné que des ballons étaient souvent utilisés à des fins de décoration pour les festivités.

2009-2010 – The Noise 

Avant de se concentrer sur sa voix aigüe, The Weeknd rappait accompagné de ses amis. Le premier mixtape de l’artiste se nomme The Noise, première expérimentation musicale dans laquelle on sentait déjà la passion pour le côté pop. Entre chanson sur l’amour, la drogue et rythmiques plus ou moins convaincantes, The Noise s’avère à être le premier projet concret de l’artiste.

Plusieurs extraits et enregistrements de ses expérimentation hip-hop trainent ici et là, un peu partout sur le web. Notamment, cette première version de la pièce The Morning, sur laquelle Abel ne chante pas du tout :

 

2011-2012- la célèbre trilogie et le début d’une carrière

Le lieu faisant référérence à House Of Balloons

Le lieu faisant référence à House Of Balloons

Avant même de faire paraitre le premier volet de Trilogy, The Weeknd lance 3 pièces sur sa chaine Youtube. Début 2011, la première version de Loft Music monte à coup de quelques centaines de clics, rien de bien excitant. Parmis les quelques clics, le manager de Drake a entendu la pièce, puis rapidement, le bouche-à-oreille fait son effet.

C’est le 21 mars 2011 que la première version du volet de Trilogy est lancé en téléchargement gratuit sur le web. House of Balloons est le volet de Trilogy sur lequel Abel a consacré le plus de temps. C’est sur une trame sonore sombre et vicieuse, aux allures de musique cinématographique que House of Balloons s’ouvre, et se termine.

Rapidement, la passion s’empare des fans, et les téléchargements se font de plus en plus nombreux. La musique de The Weeknd prend une visibilité hors du commun, tandis que lui, il reste discret, n’accorde aucune entrevue et ne diffuse aucune photo de son visage.

Pendant un bon moment, les fans croyaient que The Weeknd était un groupe. Le 19 septembre de la même année, son album est mentionné parmi les meilleurs album de l’année, figure sur la courte liste des finalistes au prix Polaris. Cependant, l’artiste ne s’y présente pas.

Le 18 aout 2011, The Weeknd lance Thursday. Son plus gros coup sur ce deuxième volet de Trilogy : sa collaboration avec Drake pour le morceaux The Zone. Encore une fois lancé en téléchargement gratuit, la machine est lancée, et tous apprécient cette nouveauté musicale et sonore. On retrouve sur ce volet, un mélange entre mélancolie, mal de vivre, paroles disgracieuses pour la gente féminine et consommation de drogues.

Comprenant plusieurs classiques de l’artiste, Thursday est somme toute un peu moins peaufiné que House of Balloons. On y retrouve pour autant plusieurs influences de musique électronique présente à l’époque. Certaines de ses productions incluent des sonorités propres au mouvement bro-step, qui était au sommet en 2010-2011.

C’est finalement le 21 décembre de la même année que le volet final de Trilogy, Echoes of Silence, parait sur le web. La pièce d’ouverture de l’album est une reprise d’un artiste dont The Weeknd est un grand admirateur : c’est avec une justesse propre à lui, en s’efforçant de garder son style qu’il reprend Dirty Diana du défunt roi de la pop, Michael Jackson.

N’ayant pas quitter sa ville d’origine durant la majeur partie de sa vie, Tesfaye se déplace du côté de Montréal à quelques reprises durant cette année. En entrevue, The Weeknd mentionne avoir vécu quelques histoires dans cette ville. Rappelons que la chanson de fermeture du deuxième volet de Trilogy se nomme Valerie. Sur Echoes of Silence, le deuxième morceau se nomme Montreal, création dans laquelle il reprend des paroles de France Gall.

Le premier concert de l’artiste s’est déroulé dans un bar de Toronto nommé le Mod Club. Avant la sortie de son plus récent ouvrage Beauty Behind the Madness, Tesfaye s’y est rendu pour refaire une performance.

C’est au début de 2012 que les trois volets sont réunis dans une seule et unique oeuvre intitulé Trilogy.

 

Kissland (2013) ou redescendre un peu sur terre 

Premier album sur un major label, Universal pour être plus précis. Enregistré au Japon, servant de premier oeuvre commercial au Canadien, Kissland s’avère en-deçà des attentes au niveau des ventes, même si plusieurs de ses fans s’entendent pour dire que l’album est certes différent et complexe d’approche, mais reste une bonne création de l’artiste.

the-weeknd-kisslandPour ce volet Tesfaye s’est entouré d’une brochette de collaborateurs, autant sur la production que sur la création du produit final. Notons ici Danny Boy Style, ayant collaboré avec M.I.A, Nicky Minaj et Juicy J.

Les critiques et l’accueil médiatique quant à Kissland restent mitigées. Certains lui reprochent de s’être aventuré dans des terrains trop cinématographiques, d’avoir quitté sa sonorité sombre et charnelle du début, tandis que d’autres lui lèvent leur chapeau quant à la production musicale impeccable de l’oeuvre.

Kissland représente pour l’artiste son saut dans la scène musicale. Plusieurs des morceaux ont été composés lors de ses tournées et lors de ses aventures aux quatre coins du globe. Un documentaire mis en ligne plus tôt cette année représente bien la vision de l’artiste lors du processus artistique de Kissland.

On retrouve néanmoins sur ce projet une attention particulière aux arrangements orchestrales des divers instruments.

Beauty Behind the Madness (2015) – Le grand saut  

C’est après avoir offert quelques extrait de la pièce The Hills lors du festival Coachella en avril dernier que la machine à rumeurs s’est mise en marche. Rapidement, les blogues de l’interweb se sont relayés les enregistrements de qualité médiocre de sa performance au festival en question. Plusieurs se demandaient ce qu’était cette chanson.

Quelques semaines plus tard, au début du mois de mai, une autre pièce nommée I Can’t Feel My Face, (qui n’était pas encore mastérisée) à été publié sur un site web. Deux heures plus tard, un autre morceau nommé In the Night, puis, à la fin de l’après-midi de la même journée Girl Born in the 90’s. Dès l’écoute de ces morceaux, tous s’entendaient pour dire qu’une touche plus pop et accessible allait être présente sur son nouvel album.

À la fin du mois d’août dernier, après avoir été au sommet des palmarès pendant plusieurs semaines consécutives, ce plus récent opus de la jeune carrière de l’artiste à été lancé. Ceux qui le suivaient depuis ses débuts ont été un peu déboussolés lors des premières écoutes ; disons-le, c’est assez commercial. Cependant, Beauty Behind the Madness reste un album qui représente les inspirations artistiques de l’artiste, c’est à dire, sa vie lors de la création de ses oeuvres.

À la suite de l’annonce d’une tournée nord-américaine à l’automne 2015, les billets se sont envolés à une vitesse ahurissante. C’est finalement demain soir que les admirateurs québécois de l’artiste, néophytes de House of Balloons ou passionnés de musique pop pourront se laisser aller dans l’univers de The Weeknd.

Bon concert.

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