crédit photo: Jérôme Daviau
Julien Fillion

Lancement de Julien Fillion à la Sotterenea | Un musicien à part qui ne cesse de nous surprendre

Ce jeudi soir, la Sotterenea était bien pleine et il régnait une ambiance quasi estivale. Avec son jazz qui pioche autant vers la musique ambiante avec des accents modernes plus techno, Julien Fillion aura réussi l’exploit de ne jamais faire redescendre la température même dans les moments plus contemplatifs. Avec deux batteurs en feu et une basse au gros son, le musicien livre la marchandise, naviguant entre son saxophone, sa guitare et ses claviers.

Après un premier album homonyme remarqué, Julien Fillion nous présente ce soir la suite de sa discographie, soit un EP de cinq titres appelé ego et sorti le 11 octobre 2024 sous l’étiquette Costume Records. C’est un album plus resserré aux ambiances plus introspectives.

Pour ce lancement, Julien Fillion est donc aux saxophone, guitare, claviers et compositions et il est accompagné de la basse solide de Jonathan Arseneau ainsi que deux batteurs, Alain Bourgeois et Thomas Sauvé-Lafrance. Les éclairages sont souvent intimistes et discrets voir peu présents mais alternent avec des moments plus épileptiques, le tout copieusement arrosé de boucane.

Alors que les musiciens prennent place sur scène et installent tranquillement leur groove, Julien Fillion arrive du fond de la salle en jouant du saxophone et traverse le public dense pour jouer à l’avant-scène. Il monte ensuite sur scène pour le morceau suivant où Jonathan Arseneau nous livre un remarquable solo à la basse au son très synthétique.

La soirée rebondit avec Glitch, le titre marquant du premier album, autant par sa fougue que par son côté incisif et c’est au tour de Thomas Sauvé-Lafrance de briller à travers ses fûts. Les prochains titres se veulent plus immersifs et contemplatifs. Fillion évoque un « voyage » en assumant le buzzword. On a alors droit à ce qu’il qualifie du « moment Alain Bourgeois » où le batteur brille dans un solo par son jeu intense et recherché.

Pour terminer la soirée, c’est avec ce que Fillion appelle son hit, le morceau Sahara tiré de ego, où il commence à la guitare avec un côté très Marc Ribot dans l’approche et le son. L’évolution du titre est à mon avis emblématique du musicien, naviguant entre ses instruments et offrant plusieurs thèmes riches.

Évitant le côté parfois linéaire d’un lancement, Fillion a su briser les codes en puisant dans son répertoire pour entourer les nouveaux titres d’autres compositions plus anciennes, tout en conservant son intégrité à la soirée. Si son style est particulier et difficile à qualifier simplement, c’est aussi ce qui donne la force de ses compositions et pose le musicien dans une catégorie à part.

Assurément, Julien Fillion est un musicien et compositeur que l’on apprécie pour sa singularité et ses formations originales. Il continue à nous surprendre et on en redemande!

L’EP ego de Julien Fillion est disponible sur bandcamp :

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