crédit photo: Maude Bond
Alix Fernz

Lancement de Bizou d’Alix Fernz au Pow Pow | Embrasser l’étrange

C’est le jeudi 16 mai qu’Alix Fernz est venu nous présenter son premier opus, Bizou. Où étiez-vous, si vous n’étiez pas au Pow Pow pour assister à la prestation, jeudi soir? Il faisait si chaud dans la salle comble, mais ça en valait la peine! C’était probablement la soirée à ne pas manquer, où tous les gens branchés de la ville se sont rassemblés dans la même pièce. Des ballons noirs volaient dans tous les sens pour célébrer la sortie de l’album.

Le Pow Pow, ce lieu inusité au-dessus de l’Esco où l’on trouve plein d’artefacts intrigants comme un pharaon au plafond du bar. L’arrière-plan de la scène était décoré de mots écrits noir sur blanc de style graffiti, dont le sens était une poésie à saveur punk. Et, bien sûr, on trouvait d’énormes lèvres rouges en haut à gauche de la scène pour nous rappeler l’univers de Bizou. Le tout dans un éclairage rouge à lèvres!

C’était l’endroit parfait pour accueillir l’artiste théâtral et excentrique qu’est Alix Fernz. Il est arrivé vêtu d’une veste de cuir et d’un collier clouté, le visage peint en blanc et les traits maquillés en clown maléfique. Du bizarre bien à mon goût!

Il met son micro dans sa bouche, chante au milieu de la foule et il fait du crowd surfing. D’autres spectateurs en profitent pour faire pareil. Bien des chansons d’Alix Fernz ont une tendance synthwave expérimentale : la foule du Pow Pow danse comme s’il n’y avait pas de lendemain. Je qualifierais la soirée de mémorable!

La musique d’Alix Fernz explore le post-punk, en passant par la pop hypnagogique, le synthwave et rock alternatif. Il était accompagné de ses musiciens : Stoylov à la guitare flying V et aux synthétiseurs, Vincent Paul à la basse ainsi que Juan David Espitia à la batterie. Des musiciens invités ont également fait leur apparition à différents moments de la prestation. On a eu droit à un pianiste ainsi qu’à un saxophoniste tout droit sortis de la foule.

L’artiste assume son étrangeté, joue avec elle et la pousse d’une façon qui me met à l’aise, qui me fait me dire que c’est cool être anormal et qui donne le goût d’être soi sans censure. On est plongé un univers mêlant le cauchemar empreint de désillusion et le velours d’un baiser. Ses chansons sont cinglantes, vibrantes, rythmées et psychédéliques par moments. Sa nature est post-punk, et laisse une place de choix à la basse, mais va quand même dans des directions tout à fait inattendues qui ne sont pas cadrées par un genre. Certaines chansons comportent de l’anglais, mais le plus impressionnant est de réussir à chanter en français dans ce genre de musique sans laisser une impression dénaturée ou encore guindée. Ce n’est pas le cas ici, Alix Fernz a réussi à proposer quelque chose d’équivalent à de la musique nichée de l’étranger. Alix Fernz est un ovni dans le paysage musical! En tant que fan de post-punk, je me réjouis de voir plus de projets de la sorte au Québec.

Alix Fernz nous a joué son album au complet, qui ne dure que 30 minutes, mais en a profité pour présenter quelques chansons inédites. Il n’avait pas assez de matériel pour un rappel, mais j’en aurais bien pris plus. Bisous, xoxo!

 

Pulsum

C’était Pulsum qui a réchauffé la salle avec sa musique industrielle. Seul sur scène avec ses équipements, l’artiste utilise des synthétiseurs modulaires pour créer un récit sonore de bruit dissociatif couvrant les sphères de l’ambiant, de l’électro, du bruit, de l’industriel et de tout ce qui se trouve dans ce spectre. Ses rythmes sombres chargés d’émotions plaisent aux amateurs de post-punk présents ce soir.

Malgré ses harmonies mystérieuses, sa musique est dansante et fait vibrer le public. C’est le genre de musique électro qui me ferait danser pour de vrai. L’artiste laisse beaucoup de place à l’instrumental et ajoute du chant lorsque nécessaire.

Il y a plusieurs tables de gear juste pour l’équipement de Pulsum. Sur celles-ci se trouvent des pédales d’effets, des synthés et bien des câbles électriques. Pulsum tourne des boutons pour faire ses beats, même si, de la musique électronique, ça ne se produit pas tout seul. Il tourne les boutons et les tourne encore, créant ainsi une petite danse. C’est spécial de voir ce genre de musique en prestation.

Si vous avez trop de regrets d’avoir manquer le lancement d’Alix Fernz, vous pouvez toujours vous reprendre à Québec le 24 mai prochain au Pantoum. Cliquez ici pour vous procurez un billet.

 

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Pulsum

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