La Femme au Théâtre Fairmount | Disco Tropical Montréal
Sans doute l’un des groupes français les plus pertinents et rafraîchissants des cinq dernières années, La Femme rappliquait à Montréal vendredi soir, trois mois après un passage aux FrancoFolies cet été. Cette fois-ci, par contre, ils ont un nouvel album en poche, le très bon « Mystère » paru en septembre, et ses chansons sont déjà bien intégrées au répertoire du groupe. Retour sur une chaude soirée disco-psyché-new-wave, où même le pire son possible n’a pas su ruiner le plaisir.
« La Femme vous procure du plaisir ». Marlon aime bien commencer ses spectacles comme ça, avec cette phrase ambigüe.
À ses côtés, Sam est bien crinqué et porte une perruque à la Pauline Marois et une jolie fausse moustache à la Wario.
Clémence est souriante sous son béret et arbore un gaminet ANEMONE (voir la section « Première partie 2 en 1 » ci-bas) et Sacha reste de marbre derrière sa guitare. Déployé sur une même ligne de front, avec Noé à la batterie derrière, La Femme prend place sous un tonnerre d’applaudissements.
La foule est déjà bien chaude (encore une fois, voir la section « Première partie 2 en 1 » ci-bas), ce qui la rend plus clémente envers la sono complètement à côté de la track. Sphynx lance les hostilités, et les enceintes de son ne diffusent pas le moindre décibel provenant de la voix de Clémence. Les bouchons sont de mise, parce que ça sonne fort mais tout croche, et les membres du groupe agitent les bras en direction de la console de son, comme si ce n’était pas vraiment mieux dans leurs moniteurs.
Mais mine de rien, ils ont du métier ces jeunots français, ayant tourné aux quatre coins du globe au cours des cinq ou six dernières années. Alors bon son mauvais son, pas de soucis, on poursuit. On compensera avec le rythme, l’énergie, les petites bombes comme Packshot et le nouveau hit de l’automne, Où va le monde ? qui a, mine de rien, récolté pas loin de 1,5 million de visionnements sur YouTube. Preuve que les fans adoptent le nouvel album – et ils en chantent d’ailleurs les paroles à tue-tête.
Ça groove, ça danse, ça brasse dans le mosh pit (oui oui, un mosh pit new wave!), et on est à même de constater que le groupe jadis plutôt surf devient de plus en plus disco. Disco pété, flyé, un peu punk par moments. Le mélange des genres n’a de ligne directrice que cette tendance à piger dans les sonorités du passé, des années 60 aux années 80.
Viendra Sur la planche, premier hit du groupe en 2011, joué tôt dans le set, et qui lancera une série de bodysurfings, parce que pourquoi pas. Tout le monde « recherche des sensations », non ?
S.S.D. nous rappelle que l’influence de Plastique Bertrand n’est jamais bien loin, et la perfo se conclura sur la planante It’s Time To Wake Up (2023), après quoi un rappel sera de mise, parce que La Femme a foutu le feu (pas littéralement) à la foule et qu’on est vendredi soir, alors on en veut plus.
La très longue balade qui conclut le nouveau disque, Vagues, poursuivra le côté planant du spectacle, avant l’explosion finale : l’instrumentale Paris 2012 et la chanson préférée d’Alexandre Taillefer (tellement pas), Antitaxi. Une vingtaine de fans en profitent pour envahir les devants de la scène, et c’est le bordel le plus joyeux au monde, alors que tout le monde se rentre dedans gentiment.
Grosse soirée chaleureuse en compagnie de ce groupe français qui a su bâtir son public montréalais au fil des prestations, de sa première participation aux FrancoFolies de Montréal en 2011, jusqu’à son retour en cet automne 2016 avec plusieurs shows entre les deux, tous différents les uns des autres.
En espérant les revoir plus tôt que tard…
Première partie 2 en 1
En terme de première partie, on pouvait difficilement faire mieux que ce que La Femme nous proposait.
Un projet nommé Beechwoord Park se produisait sur scène et installait l’ambiance. Appelons ça du « gypsy jive » : une poignée de courtes chansons bien groovy, très inspirées des années 1960, avec un son de synthé à la The Doors mais beaucoup moins mystique et beaucoup plus joyeux. Les chansons sont pas vilaines du tout, en plus. Le tout supporté par deux musiciens, un batteur chantant (et moustachu) et un autre dude à la chevelure en forme de poire, au Moog et à la voix. Juste deux gars, et il ne manquait rien musicalement.
Mais tous les yeux sont rivés sur la troisième membre, Chloé (Soldevila), un Montréalaise née à Barcelone qui ne fait que danser et brasser la tambourine ou le maracas, vêtu d’une robe kimono fleurie teeeeeeellement hippie. Elle est tout sourire, multiplie les hi-fives et donne des fleurs géantes aux spectateurs. Tout ça est tellement peace qu’on peut difficilement faire autrement qu’embarquer.
Puis après 5 ou 6 chansons, Chloé prend le micro et nous explique qu’elle est autrement chanteuse d’un projet nommé ANEMONE. Alors la première partie devient soudainement une perfo d’ANEMONE, avec Chloé au chant et au synthé, mais avec le même batteur, et l’autre dude poiré à la basse. C’est pas vilain non plus ; genre de Beach House plus upbeat, très épuré.
Bref, ça réchauffait l’ambiance parfaitement pour ce qui allait suivre. Et plus tard, pendant la fin du set de La Femme, Chloé et ses comparses se sont joint au groupe français pour… danser et secouer les maracas. Un juste retour des choses, puisque Sam (le bassiste de La Femme) était venu danser avec Chloé, affublé d’un masque de clown/démon durant le set de Beechwood Park.
Belle camaraderie entre des gens qui vibrent visiblement sur la même longueur d’ondes.
Grille de chansons
- Sphynx
- Packshot
- Où va le monde ?
- Septembre
- Si un jour
- Sur la planche
- Nous étions deux
- ??
- Elle ne t’aime pas
- Mycose
- Tatiana
- S.S.D.
- It’s Time To Wake Up (2023)
Rappel
Vagues
Paris 2012
Antitaxi
- Artiste(s)
- ANEMONE, Beechwood Park, La Femme
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Fairmount
- Catégorie(s)
- Indie Rock, Pop, Rock, Surf,
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