crédit photo: Marie-Claire Denis
Seba & Horg

La Bonnefemme sort #2 | Lancement de Seba et Horg : entrevue avec des gentlemen

Jeudi, 16h45; je suis en route vers le bar le Ministère. J’écoute du beat dans mes écouteurs bon marché en marchant d’un pas lourd: j’me pense cool parce que je m’en vais au lancement de l’album de Seba et Horg. Pis ils vont m’accorder une entrevue!

La salle me parle dès que j’y entre. Elle me dit « Tu frôles la quarantaine, t’as deux enfants pis t’as plus le temps de t’en rendre compte mais ce soir, je vais te le rappeler: t’es encore cool, Marie-Ève. ».

J’ai fait des calculs très poussés: l’âge moyen des spectateurs est de 30 ans et demi. Ouais. il y avait une dizaine d’enfants sur place.

Quand j’ai vu les mini machines à gomme, les bonbons-banane (t’sais, ceux que tu voulais pas dans ton sac de bonbons mélangés en 1991) , les suçons pis les soucoupes sur le bar, le compte d’enfants présents est monté à onze. Pis oui, j’ai enfoui des sucreries vintages dans ma sacoche quand personne regardait.

seba-horg-lancement

Les gars ont fait un p’tit stunt d’intro: la projection en salle d’un Facebook live de treize minutes dans lequel on voit Karlof Galovsky (directeur de production et production vidéo chez L-A be) et Denis Talbot « détourner » la 45 Papineau. À l’intérieur, ils échangent avec Seba et Horg alors qu’ils roulent vers Le Ministère. Cute cute cute.

Puis, (brève) prestation devant un public heureux et tranquille.

La performance et l’ambiance sont correctes: assez pour m’arracher un beau sourire. Mais les projections sur le mur derrière le duo me font échapper un « OK, WOW! » bien senti. Les images projetées correspondent aux paroles des tounes, tout est synchro, calculé. Tout le contraire de l’entrevue que m’ont accordée Seba et Horg.

Et ça n’aurait pas pu se passer autrement. Les gars viennent de terminer leur show de lancement, leur monde les attend en haut pour les féliciter et ils doivent aller s’enfermer dans un sous-sol de bar avec une collaboratrice qui en est à sa première entrevue. Le fait qu’ils aient accepté de se prêter au jeu prouve que Seba et Horg sont de vrais gentlemen. En plus, ils sont beaux comme des coeurs!

Comment vous vous connaissez?

Horg: Au cégep, alors que je débutais en tant que DJ (pis j’étais pas bon). On faisait des graffitis pis on se faisait courir après par la police. Un moment donné, Seba est déménagé (sans me laisser son numéro!) et on a pris des chemins différents. Il y a deux ans, Seba a assisté à un de mes shows podcast. On a pris une bière, il m’a demandé de faire des scratchs sur son album et il est venu dans mon studio.

Seba:  (chuchote) L’entrevue est-tu commencée?

 

J’ai vu une vidéo d’un super beau studio sur votre page Facebook. C’est là que vous enregistrez ET écrivez toutes vos tounes?

Horg: On a enregistré dans mon ancien studio, dans un autre studio, chez-moi pis au Horgshack. J’pense même pas qu’y’a deux tounes qui ont été enregistrées à la même place.

Seba: La chanson Rivière du loop, on l’a écrite en une journée sur son quai, devant le lac.

Horg: (soudainement très enflammé) Moi j’étais dans l’kayak, lui était sur le quai. Je partais pis je revenais en lui gueulant une ligne, il m’en gueulait une; c’était un mot croisé-gueulé long d’une journée!

Seba: Rivière du loop, c’est une chanson de région-de-bois. On l’a composée dans cet esprit, dans cet environnement.

Horg: Rivière du loop, c’est la seule toune qui est une projection, une histoire écrite qui n’a pas encore été vécue.  Les autres tounes de l’album sont à propos de choses, d’événements qui se sont déjà passés.

(Horg s’est ensuite emporté dans une tirade nutritive de deux minutes. Voici les grandes lignes de son discours:  « On part en tournée. » « On ira pas manger au St-Hubert. » « On va aller au Roi de la Patate. ».)

Est-ce que Rivière du loop est votre chanson préférée de l’album?

Horg (ton paternel): On les aime toutes. Mais musicalement, celle-là se démarque beaucoup. C’est la seule chanson hip hop folk de l’album.

Il y a deux chansons hip hop folk sur l’album, non? Rivière du loop et Tamlidlidaldi.. Tamdlididialdi…

Horg: Tamdilidididam est plus trad, c’est du rigodon rap. C’est notre toune jump around.

Seba: En show, elle rentre en tabar…

 

Si vous pouviez ajouter un troisième membre au groupe, qui choisiriez-vous?

Ils rient.

 

Pourquoi vous riez? Pensez-vous à Denis Talbot?

Horg: On s’est fait poser cette question hier.

(La partie de moi qui se trouve intelligente et créative meurt violemment. J’avais tellement hâte de leur poser la question pour qu’ils me disent « Wow! Quelle formidable question; bravo, Marie-Ève! Pis en passant, t’es super belle. On voulait te le dire au début de l’entrevue mais on est ben gênés. »)

Horg: On choisirait Sam Faye.


L’entrevue devait se terminer avec un des passe-temps les plus vintage du monde: un bon vieux coup de téléphone. J’avais trouvé le numéro d’une madame qui s’appelle Hai Phan Horg, et les gars allaient l’appeler pour voir combien de temps ils pourraient rapper Magasin à une piasse avant que madame Horg raccroche.

Mes espoirs de les voir battre leurs records établis dans les magasins à une piasse se sont brisés: il n’y a pas de couverture réseau au sous-sol du Ministère.

À suivre, Seba et Horg. À suivre.

En attendant, écoutez l’album :

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