La Belle Au Bois Dormant

La Belle au bois dormant des Grands Ballets | De l’élégance et du raffinement à l’état pur!

Mercredi dernier avait lieu la première représentation de La belle au bois dormant des Grands Ballets. Œuvre magnifiquement orchestré par la chorégraphe Marcia Haydée qui s’est appuyé sur la version originale de Marius Petipa, en gardant l’essentiel du ballet classique du XIXe siècle. L’histoire reste sensiblement la même que nous connaissons grâce au conte de Disney. Il y a évidemment quelques petites différences, dont le nombre de fées qui viennent offrir leur présent à la nouvelle princesse Aurore. De plus, cette majesté ne se piquera pas le doigt sur un fuseau cette fois-ci, mais plutôt sur une aiguille cachée dans un bouquet de roses. Pour les intéressés, le synopsis complet est disponible sur le site officiel des Grands Ballets.

Un point fort intéressant de cette version est l’accentuation du personnage de la méchante fée Carabosse. Rôle parfaitement interprété par le danseur ou plutôt ballerino (terme informel provenant de l’italien) Robby Doble. Incroyable personnalité, d’une énergie sans fin et d’un tempérament extraverti, il a su charmer et ébahir le public au grand complet. Il n’était d’ailleurs pas rare d’entendre quelques rires, mais surtout des Bravo! bien sentis provenant d’un peu partout dans la salle. La mise en scène est excellente du début à la fin. Le filon conducteur entre le prologue, l’interlude et les trois actes est fluide et pertinent. Il n’y avait aucun temps mort. Chaque danse avait sa propre signification et intrigue dans l’histoire. Les costumes et les décors de Pablo Nunez sont d’une beauté extraordinaire. Le tout se moule parfaitement au style voulu. Chaque costume affiche des détails très significatifs de l’époque et même agrémente la beauté de la pièce. C’est impressionnant de voir la troupe réussir à sauter et tournoyer avec des habits multicouches qui volaient au vent du rythme des mouvements.

Le niveau technique est très élevé. Pour la majorité des danseurs, l’ensemble des mouvements ont été interprétés de manière sublime. Alors qu’ils enchainent des positions ma foi assez compliquées, c’est impressionnant de voir le raffinement et l’élégance émaner d’eux. À plusieurs reprises, la ballerine qui incarnait le personnage de la princesse Aurore, Rachele Buriassi, nous a subjugués avec ses arabesques, ses attitudes, ses battements et plus encore. Elle a su charmer son public par la précision de ses mouvements de façon impeccable, d’une stabilité à faire frémir d’envie et d’une éloquence stupéfiante. Tout comme la ténacité, la délicatesse ainsi que la douceur de la ballerine Myriam Simon. Bien entendu, il est important de souligner l’agilité, l’endurance et la belle apparence du danseur, Esnel Ramos, dans le rôle principal du prince Désiré qui tombe éperdument amoureux de la princesse.

Évidemment, une pièce de cette envergure ne peut être réalisable sans un orchestre symphonique de haut niveau. L’Orchestre des Grands Ballets sous la direction du chef Dmitri Zrajevski a su enchanter nos oreilles. Le niveau sonore de l’orchestre était adéquat et en symbiose avec les danseurs de ballet. Or, un point négatif de la soirée est le manque de synchronisation des troupes. À plusieurs reprises, surtout au commencement de la pièce, les numéros de groupes manquaient grandement de précision. Plus que le ballet avançait dans le temps, plus les danses en groupe était rigoureuses. Mettons cela sur le dos de la nervosité du début, qui était palpable. De plus, le dernier acte trainait un peu en longueur. La pièce étant d’une durée de 2h43 avec entracte, il aurait été agréable d’écourter quelques danses finales. Bref, le public en a pour leur argent!

Sans trop vous en dire et afin de vous garder quelques surprises, c’est un ballet grandiose à ne pas manquer !

Ça se poursuit jusqu’au 5 juin.

Billets et détails par ici.

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