
Ingrid St-Pierre à Montréal | Désarmante, bien que « seule au piano »
Ingrid St-Pierre performait hier, le jeudi 17 avril, pour un deuxième soir consécutif Seule au piano à l’Usine C, salle intimiste et propice à laisser toute la place aux textes et mélodies percutantes de cette poète de la chanson.
Plus de cinq ans se sont écoulés depuis la dernière fois où j’ai assisté à un spectacle de cette grande artiste – et je me suis promis que je n’attendrai plus autant. Le bruitage initiant le spectacle me rappela illico celui que j’avais entendu jadis au Théâtre Outremont, mettant en lumière son album Petite Plage. Ces enregistrements, tantôt de bruits ambiants, tantôt de sa voix, sont venus ponctuer les chansons à quelques reprises.
Rapidement en début de concert, elle nous indique que sa présence sur la scène n’est qu’illusion, qu’elle visite en fait les lieux de ses chansons. Je vous quitte, nous indique-t-elle. Ces endroits où ont été écrit les chansons, elle nous y amène avec brio. Il suffit parfois d’une seule phrase pour nous signifier puissamment le contexte entourant sa prochaine chanson. Ce fut le cas de la récente Petite fin du monde, qui exprime bien le chagrin éprouvé en voyant nos enfants grandir et ne plus nécessiter notre support.
Nulle fut ma surprise de retrouver dans ce concert les cinq titres faisant partie de son tout récent EP Cinq chansons au piano droit. Dans tes bras marqua le moment où elle vint en avant-scène, délaissant ainsi ses deux pianos au centre desquels elle était jusqu’à présent placée. Ses mains ornées de lumières, nul besoin d’un clavier pour que cette pièce nous rentre dedans comme elle sait le faire!
En présentant ses remerciements, elle qualifia d’amie la metteuse en scène Alexia Bürge – du génie qu’on ne peut en effet qu’offrir à quelqu’un qu’on estime, ai-je pensé. J’ai particulièrement trouvé brillante l’exécution de la pièce Les Joailliers, Ingrid déployant son talent sur deux claviers simultanément, l’un devant, l’un derrière. Dans une salle silencieuse, le récit de la pièce Reines fut l’un des moments charnières de ce concert, lui valant une ovation debout.
Chaque seconde d’existence compte, et le récit de ses expériences de vie via ses chansons nous le rappelle. Dans une adresse au public, mais en particulier à certains spectacteurs qu’elle désigna du doigt en leur associant une histoire, Ingrid est venue, comme je l’ai souvent entendue le faire, signaler aux gens qui la suivent que leur façon d’incarner ses chansons avait une importance dans son parcours. « Ces chansons écrites dans mon cahier, c’est vous qui les faites exister ». Ce à quoi je voudrais répondre « merci à toi d’exister, de faire oeuvre utile ».
Seule au piano continue sa tournée en salle à travers le Québec et Ingrid s’arrêtera même en festival, au Festivoix de Trois-Rivières en juillet.
- Artiste(s)
- Ingrid St-Pierre
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Usine C
- Catégorie(s)
- Acoustique, Chanson, Francophone, Québécois,
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