Heavy Montreal 2016 – Jour 1 | Mastodon, Black Label Society et l’adieu de Dillinger Escape Plan
Pour tous ceux qui ont assisté aux éditions antérieures du Heavy Montreal, l’arrivée sur le site hier a été un petit choc : Mais où sont donc les immenses scènes ? Où sont les milliers de personnes qui s’entassent ? Quossé qui se passe ?
Ce qui se passe c’est que cette année, le Heavy Montreal partage le parc Jean Drapeau avec son cousin électro Îlesoniq.
Et pour ceux qui se plaisent à croire qu’il y a une rivalité entre le métal et le EDM, ben sachez qui s’il y en avait une, le métal ne serait pas en train de gagner.
Parce que le festival du heavy vient de perdre beaucoup de son lustre : les deux scènes principales sont maintenant de la grosseur des scènes secondaires des autres années. Une d’elles n’est même pas dotée d’écrans géants (donc si t’es pas grand, tant pis pour toi, big).
Une structure plus petite a aussi une influence sur la programmation possible, donc sur l’envergure des groupes invités, donc sur le nombre de festivaliers présents.
Mais même si c’était plus modeste, les gens ont-ils eu du fun pareil ? Tout à fait.
MASTODON
Mastodon est le genre de groupe qui pourrait monter sur une scène sans jouer une seule note et ça resterait un spectacle. C’est ce dont on s’est rendu compte hier quand Brent Hinds est entré avec ses tatouages faciaux, son look de shaman, sa Flying V translucide et que la foule s’est déjà mise à se réchauffer.
Mais reste que ce sont les prouesses musicales du groupe qui font le plus gros du travail.
Les prouesses et le catalogue, en fait. C’est un des rares groupes qui peut jouer majoritairement de ses nouvelles chansons et quand même plaire aux puristes qui auraient pu dire « j’les aimais mieux dans l’temps ».
Même que les deux chansons ayant le mieux résonné furent peut-être The Motherload et High Road, toutes deux tirées du plus récent album Once More Round the Sun.
Petite déception : dans le clip de The Motherload, y’a plein de monde qui twerk et là, au Heavy Montreal, y’avait personne qui twerkait. Ça manquait de twerk.
BLACK LABEL SOCIETY
Zakk Wylde est une des très grosses figures du rock. Il a imposé un nouveau style de jeu, est reconnu pour son humour, a joué aux côtés des plus grands, a fait que l’auteur de ces lignes a investi tout l’argent de poche qu’il avait à 15 ans pour se procure son modèle signature de guitare, etc.
Mais force est d’admettre qu’il commence à prendre l’expression « on ne change pas une formule gagnante » un peu trop au sérieux.
Les chansons de BLS, au fil des ans, finissent par être assez similaires, et c’est en spectacle que ça paraît le plus. Aussi, Zakk a un seul « stage move », qui consiste à pencher la tête en arrière et lever le poing dans les airs. Ça donne un spectacle un peu redondant.
Mais il s’en sauve avec ses solos à faire fondre la face.
En fait le vrai problème du show était qu’il était sur la scène Heavy, qui n’est pas équipée d’écran de rediffusion.
SEBASTIAN BACH
Ben oui. Sebastian Bach. Le chanteur de Skid Row reconnu surtout aujourd’hui pour son franc-parler et son tempérament inflammable.
Tempérament inflammable dont on a eu un aperçu quand son guitariste n’arrivait pas à faire fonctionner sa guit acoustique, d’ailleurs.
« It’s a piece of wood with 6 strings » lançait-il en commençant à s’impatienter.
Mais outre ça, faut lui donner qu’à 48 ans, ce n’est pas tout le monde qui headbangerait avec cette fureur, ou qui chanterait avec cette justesse. Kudos, Seb.
Moment fort : les gars ont joué la turbo power-ballad-méga-gros-hit 18 and Life, un des plus gros plaisirs coupables du monde.
ESCAPE THE FATE
Première pensée à l’arrivée du groupe sur scène : « ouain, ça vieilli tristement le look emo. En espérant que les vestiges sonores soient en meilleur état ».
Et, okay, oui, Escape the Fate sont un peu le boys band du métal présentement, et ont certaines compositions archi quétaines (Remember Every Scar, leur petite dernière, par exemple), et ont recours à un backing track assez souvent.
Mais c’est probablement une des prestations où tout le monde, sur scène comme dans la foule, a juste du gros fun. Beaucoup chantent en chœur, le pit est bon, le groupe reprend Paradise City, le bassiste est montréalais et parle français, le guitariste principal est vraiment vraiment fort.
Parle-moi d’un groupe qui te fait changer tes idées préconçues.
FEAR FACTORY
C’était fou de voir Fear Factory juste après Dillinger Escape Plan.
Parce qu’à l’inverse du chaos de Dillinger, ici c’est quasiment militaire comme exécution. Chaque note est à sa place, les gars sont rodés au quart de tour.
Mais malgré la perfection du jeu, ben, c’était un peu plate, hein.
Mettons ça sur le dos de l’heure. Il était encore tôt. Ça doit être ça.
DILLINGER ESCAPE PLAN
Cette semaine, le groupe annonçait que la tournée qu’il venait d’entamer pour la promotion de son prochain album, Dissociation, serait la toute dernière.
Donc ce n’était pas qu’un spectacle pour la foule de Montréal, hier, c’était un adieu.
Un bel adieu, plein de sauts périlleux du haut des haut-parleurs, de riffs schizophrènes, d’hyperactivité, de grosses tounes.
Quasiment le clou de la journée. À 14h00.
Photo par Thomas Mazerolles.[/caption]
JOUR 1 EN VRAC
- Meilleur solo : Escape the Fate (à peine croyable mais quand même vrai)
- Meilleur solo derrière la tête : Zakk Wylde
- Meilleure tentative de rap : Attila
- Meilleur chandail : le gars avec son t-shirt « Fuck le Rockfest »
- Meilleur sosie de Kerry King : le bassiste de Fear Factory
- Meilleur outfit : Brent Hids de Mastodon avec sa flamboyante toge à franges
- Meilleur inside joke de Trailer Park Boys : Les gens qui ont donné une pancarte « Fuck the Swayzie Express » à Sebastian Bach.
Décompte des tattoos de band:
- Godsmack (3 personnes avec un tattoo de leur logo)
- Metallica (3 aussi)
- Korn (1)
- Slipknot (1)
- Avenged Sevenfold (1)
- Slayer (1)
- Voivod (1)
- Alexisonfire (1, mais sur la main, fait que ça compte pour 2)
- Periphery (1)
- Yelo Molo (0)
- Artiste(s)
- Black Label Society, Escape the Fate, Fear Factory, Heavy Montréal, Mastodon, Sebastian Bach, The Dillinger Escape Plan
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Parc Jean-Drapeau
- Catégorie(s)
- Métal, Punk, Rock,
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