Half Moon Run

Half Moon Run au MTelus | De l’indie rock à la chaleur du folk : Half Moon Run éblouit Montréal

Jeudi le 14 décembre, il faisait quand même assez beau, ou était-ce plutôt la promesse du bonheur et l’excitation de se rendre au spectacle de Half Moon Run? Difficile à déterminer! Le trio a su induire la foule du MTelus dans un état second, tombée rapidement sous l’influence des harmonies vocales magiques et d’une dose hallucinante de good vibes. L’interprétation du nouveau matériel en live, plus simple et doux, était une réponse bienvenue à la brutalité de ce début d’hiver montréalais.

 

Entre indie rock et folk-pop

Le spectacle commence en force avec You Can Let Go, première pièce du nouvel album du groupe, Salt. La chanson, peut-être la moins accessible de l’album,  se distingue pourtant en tant que pièce de l’album la plus écoutée sur les plateformes. Intrigué.e? Il est possible que ce soit parce qu’elle rappelle des débuts mélancoliques du groupe sur Dark Eyes et son flirt persistant avec Radiohead, que l’on peut entendre dans le couplet rappelant fortement A Wolf At The Door. Half Moon Run a su s’imposer dans l’industrie de la musique avec son indie rock tourmenté, et c’est encore ce que recherche une partie de son public aujourd’hui, à juste titre.

Cela dit, il est tout de même rassurant de constater que le public semble également embarquer dans le trip folk-pop que le groupe mène depuis 2015. Le refrain de You Can Let Go surgit des ruines rock tel un hymne folk auquel la foule répond avec la ferveur des disciples, le sifflement de Devon Portielje sur les refrains Everyone’s Moving Out East a un effet exagéré, presque ridicule, sur la foule, qui l’acclame à chaque mélodie… L’ambiance est à la fête et la simplicité, mais cela ne sous-entend en rien que ce que les musiciens interprètent est facile.

 

Presque quinze ans de vie…

Le succès d’Half Moon Run est non seulement du à la qualité de son songwriting, mais également à l’expertise des multi-instrumentistes sur scène. Devon, front-man à la fois charismatique et réservé, joue de la manière la plus casual au monde, au finger-picking rapide et syncopé; Conner Molander, clairement l’extraverti du groupe, parsème la scène de ses solos de rock star à la guitare et au piano; Dylan Phillips, batteur du groupe, est un roc en arrière-scène : il joue un rôle essentiel dans la solidité et l’unicité du trio en live. Puis ça parait que les trois musiciens jouent ensemble depuis presque quinze ans lorsque Call Me In the Afternoon commence un bon 10 Bpm trop vite, et que le bateau reste stable.  La présence de cordes (Quatuor Esca), bien qu’au volume parfois trop faible, fait de la performance live une expérience parfois plus satisfaisante que l’écoute des albums, parce que plus vivante.

Rendus presque à la fin du concert, on peut affirmer que la performance d’Half Moon Run en ce 14 décembre se distingue par la surprise de certaines nuances de rock, comme celle quasi-métal qui éclate à la fin de Razorblade dans un nuage de fumée, ainsi que par la chaleur des moments folk, à l’image de Devil May Care, où les trois membres se rassemblent autour d’un micro au centre de la scène, munis d’une guitare et d’un harmonica. Ces deux facettes du groupe se regardent dans les yeux et communiquent habilement, et puis nous, on a les larmes de joie faciles lorsque le coup final de la soirée est donné avec quelques morceaux tirés de Dark Eyes : Need It, Fire Escape, et bien sûr, Full Circle, littéralement devenu un classique au Canada.

Cette performance du trio au MTelus a bien reflété que Half Moon Run a encore des choses à dire et que Montréal est plus que prêt à les écouter. Nous ne souhaitons qu’une chose, une longévité pour ce groupe absolument pertinent sur la scène canadienne.

 

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