Good Charlotte

Good Charlotte au MTELUS | Faire cicatriser les poignets

«Lifestyles of the Rich and the Famous!» Peut-être vous souvenez-vous de cette chanson qui jouait beaucoup en 2002, à l’époque où MusiquePlus faisait encore jouer de la musique… Des années plus tard, qu’est devenu Good Charlotte? Le groupe ne fait certes pas l’unanimité, mais à la suite du spectacle qu’ils ont donné au MTELUS, leurs nombreux détracteurs devraient changer leur fusil d’épaule. Le groupe s’est posé à Montréal dans le cadre de la tournée Generation Rx North American Tour, pour faire la promotion de leur nouvel album lancé le 14 septembre dernier. Topo sur une soirée de pop-punk américain qui remet les pendules à l’heure, malgré quelques moments un peu «cheesy».


Un groupe actif à l’international depuis 22 ans

En effet, la carrière de Good Charlotte est bien plus grande que leur premier hit. Pour ceux qui connaîtraient un peu moins ces légendes américaines (ou qui n’ont jamais voulu les connaître, c’est le temps!), le groupe a été fondé en 1996 dans la petite ville de Waldorf, au Maryland. Depuis, ils ont vendu plus de 11 millions d’albums à l’international. L’album The Young and the Hopeless a été certifié disque de platine (trois millions d’exemplaires vendus).

En 2014, Good Charlotte est devenu complètement indépendant pour la première fois. Benji et Joel Madden ont fondé le label MDDN, et ont sorti Youth Authority sur ce label en 2016. D’ailleurs, le groupe a presque gardé le même line-up depuis les tous débuts, à part le poste de batteur, qui fut tenu par plusieurs personnes.

Des docteurs vêtus de noir…

D’emblée, on doit concéder que le groupe a fait des choses douteuses, comme Game On, avec Waka Flocka Flame (pour le film Pixels).

Certains de leurs plus récents albums (Cardiology ou Good Morning Revival) sont aussi plutôt couci-couça.

N’empêche. Avec ses chansons qui rejoignent tout le monde, le groupe est bien loin de l’étiquette de jeunes martyrs emo que le public lui appose trop facilement. Lors du show, tout le monde avait bel et bien laissé ses lames de rasoirs (ou ses compas) à la maison… Good Charlotte aurait même pu porter des chemises blanches, et avoir un petit bloc-notes pour nous prescrire ce dont on a tous besoin — de paix et d’amour. Mais assez de palabres hippies…

Au MTELUS, on constate d’abord que le public est incroyablement jeune, et en grande majorité féminin. Considérant le nombre de gens qui les suit depuis le début de leur carrière, c’est quand même surprenant. Les pantalons «carottés», propices au style, étaient d’ailleurs à l’honneur! Le groupe a pigé dans toute sa discographie — et c’est The Anthem qui a vraiment mis le party. Ils ont joué près d’une vingtaine de pièces, dont beaucoup de The Young and the Hopeless et de The Chronicles of Life and Death, ainsi que quelques-unes de leur premier album. The Click (ils ont créé la musique du générique de la série du même nom) a été particulièrement appréciée.

Nostalgie et confettis

Ce qui frappe, c’est la capacité des deux jumeaux qui frontent le band à interagir avec la foule. Bien que tombant parfois dans des longueurs, ils commandent le MTELUS comme ils dompteraient une foule d’un très gros festival. Ils font penser à Fred Durst (de Limp Bizkit) ou encore à Corey Taylor de Slipknot avec leur approche très intimiste — ils parlent à leurs fans en leur disant qu’ils sont leurs amis et leur famille. Cela crée un effet de proximité, qui fait que chacun se sent concerné, qu’il le veuille ou non. Et durant tout le spectacle, une énorme chorale d’adoratrices récite ces hymnes de jeunesse, comme si sa vie en dépendait, surtout lors de The Anthem et Hold On. Par ailleurs, les éclairages sont très intenses. C’est un vrai «show de boucane», avec confettis à la fin et tout. Ils se donnent la peine, car après tout, ce n’est pas juste un show… C’est un «Good Charlotte party», comme ils disent.

Trois premières parties

D’abord, The Dose, de Los Angeles, a livré une performance professionnelle, mais qui manquait d’éclat, devant une foule compacte et immobile. À noter que la biographie du groupe est digne du site satirique The Hard Times: ils ont commencé en tant que trio, mais le bassiste ne s’est pas pointé lors d’un spectacle. Alors les deux autres ont eu l’idée de le remplacer par une pédale d’effets (bass synth)…

Ensuite, parlant de line-up, il semblait y avoir trop de membres sur scène pour Knuckle Puck, par rapport au son qu’ils avaient à offrir — un pop-punk assez édulcoré merci. Un simple poisson, dans l’océan de tous ces bands similaires…

Mais le public s’est enfin activé, en formant des moshpits (?!) sur les bouts plus «violents». Avec Sleeping With Sirens, groupe originaire d’Orlando, ça monte d’une coche.

En fait, ça sonne immense, et ça aurait pu être encore meilleur si le chanteur n’avait pas une voix aussi annoying. Quoi qu’il en soit, ce dernier est toujours sur la note et, dans l’ensemble, ils tiennent quelque chose.

Bref, une soirée un peu «fromagée», mais la tête d’affiche prouve qu’elle n’a jamais vraiment été un de ces groupes qui donnent envie de s’ouvrir les veines. Good Charlotte, une prescription lavande et camomille, malgré les coeurs qui battent en accéléré…

Good Charlotte Setlist MTELUS, Montreal, QC, Canada 2018, Generation Rx North American Tour

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