Gala Trille Or

Gala des prix Trille Or 2017 | Une nouvelle vague franco-canadienne s’impose…

Baromètre de la pertinence franco-canadienne en chanson, le gala des prix Trille Or se tenait vendredi dernier au Centre Shenkman à Orléans, banlieue ottavienne et bastion francophone ontarien. Avec Mehdi Cayenne, Anique Granger, Ponteix et Pandaléon comme principaux lauréats, force est d’admettre que la créativité issue des minorités francophones pullule et jaillit de belle manière, redonnant un nouveau souffle à la chanson francophone hors-Québec.


Pour ce 9e Gala Trille Or, l’APCM — l’Association des professionnels de la chanson et de la musique, qui aide au développement de la musique francophone de l’Ontario et de l’Ouest canadien — ouvrait toutes grandes ses catégories aux artistes de l’Ouest canadien. Quand on y ajoute les prix Export Québec, Export Ontario, Export Acadie et Export Ouest, et son panorama à l’avenant en matière de prestations, le Gala Trille Or peut désormais se targuer de représenter tout le Canada, d’un Océan à l’autre. Et c’est un Canada bien varié, joyeusement métissé qu’on nous a dévoilé vendredi.

Avec ses 11 nominations, l’Ottavien maintenant installé à Montréal, Mehdi Cayenne, allait forcément monter sur scène tôt ou tard. Et de fait, il est reparti avec les statuettes de l’Album de l’année (pour son excellent Aube dont voici notre critique), l’Interprète de l’année (il en a fait la démonstration lors d’une version dynamo de La Pluie en prestation rock’n’roll branchée dans le 220) et la Chanson primée, justement pour La Pluie. Un peu cabotin lors de ses 2 premiers remerciements, Mehdi Hamdad s’est montré beaucoup plus posé et carrément touché lorsqu’on lui a remis le Trille Or de l’Album de l’année, accompagné du grand manitou Charles Fairfield et du collègue François Gravel, envers qui il s’est montré d’une immense reconnaissance.

 

Mehdi aurait très bien pu ajouter à sa collection le prix de l’Auteur-Compositeur de l’année, mais c’est la Fransaskoise Anique Granger qui est repartie avec cet honneur, ajoutant également le prix de l’Interprète féminine. Une double récompense bien méritée pour la tenace chanteuse, qui fait carrière solo depuis plus de 10 ans maintenant, après avoir produit 3 albums au sein du duo Polly-Esther au tournant du millénaire. Son plus récent album solo, Aimer comme une émeute, est paru en 2015 et comptait sur la réalisation de Fred Fortin. Très bon disque.

La troupe de Saint-Bernardin en Ontario, Pandaléon, a quant à elle été nommée Groupe de l’année (vingt-quatre heures après avoir remporté le prix de la meilleur prise de son pour l’album Atone), alors que Mario Lepage et son projet fransaskois Ponteix ont été sacrés Découverte de l’année, en plus d’avoir produit le Meilleur EP avec le très bon J’Orage.

Caroline Savoie n’était pas présente pour recevoir son prix du Meilleur album de l’Acadie, mais la gang de Hey Wow!, formation rock’n’trad franco-ontarienne comprenant des membres de La Ligue du bonheur et Deux Saisons, jubilait sur scène après avoir remporté le prix du Spectacle de l’année. Ils en ont d’ailleurs fait une bonne démonstration lors du tout dernier numéro musical de la soirée.

Le gala en soi a pris du galon au fil des ans ; un bon petit 90-minutes bien tassé, diffusé aux quatre coins du Canada via les Internets et sur la bonne vieille télé par l’entremise d’Unis TV. L’animation était assurée de mains de maître par un Vincent Poirier vif et allumé, la mise en scène d’Isabelle Longnus était à l’avenant, et les prestations sur scène ont été soutenues et variées. À ce sujet, notons parmi les moments forts une Anique Granger délicate sans être fragile avec Inassouvie, un genre de medley mettant en vedette les Gaspésiens de Dans L’shed, l’Afro-Manitobaine Kelly Bado et l’Acadien Joey Robin Haché, dont les chansons se sont entrecoupés dans un très beau mélange, ainsi que la magnifique performance du groupe post-rock/prog Ponteix.

 

 

Semaine Trille Or, pré-gala et

Le Gala Trille Or était précédé par une « Semaine Trille Or », où les artistes et professionnels du milieu étaient conviés à une variété de panels, de vitrines et d’activités de réseautage. L’une d’elles était le souper de l’industrie, où plusieurs autres prix avaient été remis, notamment un prix hommage à Daniel Bédard, qui oeuvre depuis plus de 35 ans dans l’industrie musicale en tant que musicien, réalisateur, arrangeur, directeur musical et compositeur, dignement présenté par son bon ami, le chanteur et humoriste Stef Paquette, à qui on a également remis le prix Export Ontario.

Le rappeur fransaskois Shawn Jobin, que plusieurs ont découvert lors des Francouvertes 2017, avait aussi raflé le prix du meilleur vidéoclip pour Fou, alors que la formation Amélie et les Singes Bleus remportait le Coup de coeur des médias et que Céleste Lévis « et ses fameux selfies sur Instagram » se méritaient le prix de la meilleure présence web.

Notre petit séjour à Ottawa Orléans nous a effectivement permis de prendre la mesure de tout le talent sous-estimé en matière de chanson francophone hors-Québec.

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