
Franz Ferdinand au MTELUS | Entre l’ancien et le nouveau
Pendant que Demidov donnait ses premiers coups de patin au Centre Bell, le MTELUS affichait complet lundi soir pour la venue de Franz Ferdinand. Bien sûr, il n’est pas question ici de l’archiduc autrichien dont l’assassinat a précipité la Première Guerre mondiale, mais plutôt du groupe rock écossais qui roule sa bosse depuis maintenant plus de 20 ans. Avec un sixième album, The Human Fear, paru cette année, la formation menée par Alex Kapranos proposait un concert axé sur ses nouvelles compositions, sans oublier quelques incontournables. Depuis tout ce temps, le groupe a accumulé bon nombre de morceaux qui font déhancher, et nous allions être servis en la matière, malgré certains problèmes de rythme et quelques morceaux moins connus.
À la suite d’une très énergisante première partie assurée par le groupe new-yorkais Telescreens, les lumières se sont fermées peu après 21h05, et les dernières notes de l’irrésistible Lay All Your Love on Me d’ABBA ont donné place au thème du film The Naked Gun pour l’arrivée de Franz Ferdinand sur scène. Seuls deux des membres originaux sont encore là : Alex Kapranos à la voix et à la guitare, ainsi que Bob Hardy à la basse. Jadis quatuor, le groupe compte désormais cinq musiciens, dont une nouvelle batteuse, Audrey Tait, qui s’est jointe à la formation en 2021.
La bande a ouvert le bal avec la nouvelle chanson Bar Lonely (qui sonne très Franz Ferdinand) avant d’enchaîner avec la plus ancienne Walk Away et ses moments de flottements un peu nonchalants. Si plusieurs personnes au parterre ne se sont pas fait prier pour la chanter, on se demande s’il était judicieux de mettre un morceau aussi tranquille en tout début de parcours.
Le spectacle oscillait d’ailleurs constamment entre morceaux plus récents et plus anciens, et entre des tempos plus lents ou plus rapides. Par moments, ça rappelait la conduite vacillante d’un automobiliste incapable de maintenir une vitesse constante. Ainsi, le haut niveau d’énergie engendré par Love Illumination se diluait rapidement lors du morceau suivant, Black Eyelashes, inspiré par le rebetiko, que Kapranos a interprété au bouzouki (instrument traditionnel utilisé en Grèce). Malgré l’originalité du morceau, on sentait que certains spectateurs présents en voulaient un peu plus à se mettre sous la dent : c’était notamment le cas des deux spectateurs un brin éméchés accoudés au bar à côté de moi, qui ont passé une bonne partie du concert à dire que le son n’était pas assez fort.
Heureusement, le groupe nous réservait une bonne dose d’énergie en fin de parcours, enchaînant coup sur coup Do You Want To, Build It Up (un nouveau morceau très Franz Ferdinandesque), No You Girls, Audacious et, bien sûr, l’incontournable Take Me Out qui, sans surprise, a constitué le point culminant du concert.
Alex Kapranos l’avait d’ailleurs bien anticipé, demandant au public de bien vouloir ranger son téléphone (ou, en ses mots : «keep your fucking phones away! ») pour mieux s’imprégner du moment. Mis à part une poignée de délinquants qui n’ont pas pu s’empêcher de filmer le moment, la plupart des spectateurs a obtempéré, ce qui a forcément eu un impact positif sur le niveau d’énergie!
Cet instant galvanisé s’est poursuivi avec la très dansante Hooked puis par une version plus rock de l’excellente Outsiders. Le rappel a conclu la prestation en beauté avec Ulysses et une version survitaminée de This Fire, le morceau idéal pour mettre la pédale au plancher avant de ramener tout le monde à la maison.
En définitive, Franz Ferdinand nous a offert une prestation fort honnête, ponctuée des interventions chaleureuses d’Alex Kapranos, agissant comme maître de cérémonie de la soirée. Ce dernier parle d’ailleurs un très bon français et s’est adressé à nous presque entièrement dans la langue de Molière, exprimant plusieurs fois son amour pour le Québec et le public montréalais.
Comme à son habitude, le leader du groupe, désormais âgé de 53 ans, a insufflé un bon niveau d’énergie à sa prestation. Dommage toutefois que certaines de ses paroles étaient chantées de manière un peu approximative, comme si elles s’étaient quelque peu évaporées de sa mémoire…
Qu’à cela ne tienne, les fans présents n’ont certainement pas boudé leur plaisir, et certains d’entre eux auront pu s’imprégner des nouvelles compositions du groupe, qui aura su perdurer bien au-delà de son indémodable premier album.
Photos en vrac
- Artiste(s)
- Franz Ferdinand
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Métropolis - MTELUS
- Catégorie(s)
- Indie Rock,
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