Francouvertes – Première ronde | Propofol, Le Globe et Les RétroRockets

Dernière soirée de préliminaires – après, on passe aux choses sérieuses! – en ce premier lundi soir d’avril pour les Francouvertes. Au menu, trois groupes rock pour terminer la première ronde avec des acouphènes : Propofol, LeGlobe et Les RétroRockets se succédaient sur la scène du Lion d’Or.

 

Propofol

Pour une fois, on aurait préféré que la soirée se tienne dans une ambiance plus bar que cabaret. Au Divan Orange, par exemple.

Le trio Propofol en a été la première victime. Le groupe propose un électro-punk entraînant et somme toute assez pop – un genre de Duchess Says plus « gomme balloune » – qui aurait davantage entraîné la foule dans un contexte plus approprié.

Il faut dire que la prestation a mis un certain temps à se mettre en marche, les premiers titres proposés étant nettement les moins convaincants.

Vers la quatrième chanson (l’amusante La vie est une longue ballade country), le groupe semblait avoir pris son aise et la foule semblait être sur la même longueur d’onde. Le jeu de batterie de Jonathan Gagné sur cette pièce en mettait plein la vue.

Peu après, sur Chacals, c’est la claviériste Ahn Phung qui impressionnait avec un furieux solo de flûte traversière.

Mais au-delà des performances individuelles, le groupe semblait s’amuser ferme, et les compositions devenaient de plus en plus imprévisibles et savoureusement échevelées, culminant sur la bien-nommée Hey Hey Hey, qui nous laissait un agréable arrière-goût. Plus musclée, elle rappelait un peu une version light de ce que peut offrir Death From Above 1979.

Une prestation inégale, mais très appréciable.

Photos en vrac
(par Pascal Leduc)

LeGlobe

Si la prestation de Propofol était en crescendo, celle de LeGlobe allait dans le sens inverse.

Dès les premières notes de Danse et court, on aurait eu envie de danser… mais les tables cabaret du Lion d’Or auraient foutu le camp, avec les petites chandelles et tout le tralala. Danger d’incendie dans le temple de la chanson folk.

L’énergie contagieuse des deux ou trois premiers titres mi-sixties mi-britpop fonctionnait à merveille, même si on saisissait que dalle des paroles.

Toutefois, à la longue, les chansons commençaient à se ressembler. Surtout que le groupe a eu l’idée (pas si mauvaise sur papier) de relier la plupart de leurs titres afin de ne laisser aucun temps mort dans la prestation. Mais très peu d’interaction avec le public aussi (ce qui n’est pas toujours une mauvaise chose), d’autant plus que celui-ci ne semblait pas savoir quand applaudir. Difficile de créer une complicité avec la foule lorsque tout le spectacle semble être un bloc continu de 30 minutes…

La prestation a semblé se terminer de façon un peu abrupte : d’ailleurs, sur le recueil de paroles laissé sur les tables, une chanson était inscrite avec la mention « (optionnelle) ». On suppose qu’elle a été laissée de côté, faute de temps. Difficile à dire, vu que toutes les chansons étaient rattachées et qu’on ne distinguait plus l’une de l’autre (à moins de suivre à la lettre les textes écrits, et de manquer tout de l’énergie du groupe, sa principale qualité).

Photos en vrac
(par Pascal Leduc)

   

Les RétroRockets

Les préliminaires des Francouvertes se sont conclues avec du gros rock’n’roll dans tes dents.

Les RétroRockets. Pas le meilleur nom de band des Francouvertes, on en convient. On dirait plutôt un manège de La Ronde. D’ailleurs, on se demande bien ce qu’il a de si « rétro », ce band. Un peu de rockabilly sur une pièce, mais sinon, on est loin d’évoquer une époque éloignée.

Le « Rocket », par contre, on le comprend dès le départ : le rock agité des RétroRockets file à vive allure, sans la moindre hésitation dans l’interprétation. Heureusement, parce que c’est cette cohésion du groupe et sa fureur rock’n’roll qui fait lever la recette.

Ça et le charisme de ses membres, qui assurent une bonne animation avec la foule, faisant preuve d’un humour naturel.

En plus des gags de rock chrétien (!), le bassiste a bien su récupérer un moment malaise surréel : un énergumène est monté sur scène pendant les premières mesures de Dans la gueule du loup, la traversant en coup de vent, entraînant sur son chemin les trois pieds de micro avant de quitter la salle inopinément. Tout ça en deux secondes et quart, laissant tout le monde pantois.

Ç’avait l’air arrangé avec le gars des vues, mais il n’en était rien… « Pour moé, y’é allé chercher notre album sur Bandcamp, le gros », s’est exclamé le bassiste, après que le groupe eut recommencé la chanson du départ, après l’incident.

Belle énergie sur scène, donc, tant dans l’interprétation que dans l’interaction avec le public. Côté originalité, par contre, on a vu mieux… Les compositions des RétroRockets font un peu rock-à-numéros. Pas besoin de chercher de midi à quatorze heures pour trouver une signification profonde aux textes non plus : Montréal (est en feu), en particulier, ressassait beaucoup trop de clichés pour une seule chanson.

Du gros rock sans compromis, à prendre ou à laisser. Et visiblement, la foule semblait vouloir en reprendre…

Suggestion pour un nouveau nom de band : Les Dales Pagliaro.

Photos en vrac
(par Pascal Leduc)

Verdict

Les RétroRockets et Propofol ont su se tailler une place en demi-finales, récoltant respectivement une 7e et 8e place. Le chemin de LeGlobe s’arrête là, tout comme Maude et KPLR qui se voient éliminés…

Classement finale des préliminaires

* Les neuf premières positions se rendent donc en demi-finales les 15, 16 et 17 avril prochains

1: Les Hay Babies
2: Marcie
3: Ludo Pin
4: Olivier Bélisle
5: Dead Obies
6: Lazy Lovers
7: Les RétroRockets
8: Propofol
9: Félix Lafrance

X. KPLR
X. MAUDE
X. Babylones
X. Maxime Lefebvre
X. Cellos On Fire
X. Sylvia
X. Marie-Félixe
X. Leela
X. D-Track
X. Gratte-ciel
X. Sophie Chen

X = éliminés